Edwige Diaz, députée (RN) de Gironde, chargée de cette thématique au RN, réagit.
Félix Perrollaz. Vous vous êtes penchée sur la situation des prisons en France dans le cadre de la loi Immigration du gouvernement. Partagez-vous le constat de surpopulation de la contrôleuse des prisons Dominique Simonnot ?
Edwige Diaz. Je partage ce constat, mais pas pour les mêmes raisons. Dominique Simonnot dit que l’État semble endormi, que le gouvernement regarde ailleurs, car elle voudrait que les prisons soient vidées. Nous, nous voulons que des places de prisons soient construites. Ce constat nous permet de rappeler l’engagement non tenu d’Emmanuel Macron qui promettait, en 2017, la création de 15.000 places de prison. Or, ces places supplémentaires devaient être créées sur son premier quinquennat. Finalement, il s’est ravisé en disant que ces places allaient ouvrir sur deux quinquennats. Aujourd’hui, en six ans de pouvoir, on se rend compte qu’il n’a même pas réalisé la moitié de son engagement. Donc, en effet, cet exemple démontre une fois de plus l’ampleur de son incompétence.
F. P. Construire des places de prison, est-ce la seule mesure pour faire face à la surpopulation carcérale ?
E. D. Cela en fait partie, évidemment : 90.000 peines de prisons sont en attente d’exécution. Donc, il faut absolument construire des places de prison pour qu’en France, il y ait une certitude des peines et que cette certitude constitue une crainte dissuasive. Les délinquants font des bêtises et ne finissent jamais en prison. D’un côté parce qu’il y a beaucoup trop d’alternatives aux peines, et de l’autre parce qu'on leur dit qu’il n’y a plus de place en prison, donc ils n’y vont pas. Cela ne contribue pas à une sécurité apaisée. Elle sera apaisée quand il y aura une certitude de peine dissuasive.
F. P. Pensez-vous qu'il existe une réelle volonté politique pour élargir les capacités de nos prisons ?
E. D. Non, je ne pense pas. Lorsqu’on a Éric Dupond-Moretti qui n’est ni le ministre de la Justice, ni le ministre des victimes, mais le ministre des délinquants, on peut en effet se questionner sur la volonté des macronistes de construire des places de prison.
Notre engagement pendant la présidentielle était la construction de 85.000 places de prison d’ici 2027. Actuellement (en urgence, NDLR), il faut ouvrir 15.000 places : comment y arriver ? Cela va passer par la dissuasion et par l’expulsion des délinquants étrangers dans leurs pays d’origine. Il ne faut plus que ces étrangers soient enfermés dans des prisons françaises, financées par l’argent du contribuable français. C’est un triptyque, il faut allier la création de places de prison, l’expulsion des étrangers et une justice dissuasive.
Félix Perrollaz
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