Tout d'abord, le renforcement des prérogatives de l’Autorité de régulation de la communication audiovisuelle et numérique (Arcom) pour garantir un traitement adapté sur ces sujets. Ensuite, l’intégration des enjeux environnementaux dans les chartes déontologiques des médias. Par ailleurs, la garantie d’un traitement de ces enjeux, en donnant à l’Arcom la possibilité d’établir des règles temporaires lors des campagnes électorales. Enfin, le renforcement des moyens de lutte contre la diffusion de fausses informations sur la crise écologique sur les plateformes en ligne.
Néanmoins à ce stade, rien n’est encore décidé. « On va lancer les auditions et se forger une opinion, et voir si l’on déclenche une proposition de loi. » assure l’élu socialiste à Reporterre.
En d’autres termes, après les lois Gayssot et Pleven, on s’orienterait potentiellement vers une loi Delautrette censée limiter le débat et surtout politiser un peu plus la liberté éditoriale et la liberté d’expression concernant un sujet pour lequel le consensus scientifique devrait forcément aller de sois. Las. Dans la salle des fêtes de l’Assemblée nationale, les médias n’étaient pas à la fête, surtout ceux de droite… Ainsi, tance Reporterre, Le Figaro ouvre encore ses colonnes à des scientifiques remettant en cause les rapports du Giec. Cette nouvelle Mecque des militants écologistes qui ne souffre donc d’aucune critique ni ne tolère le moindre débat.
Heureusement, les journalistes présents ont montré patte blanche dans la formation des esprits. « L’été dernier [et sa canicule] a été un accélérateur, a dit Virginie Fichet, directrice adjointe de la rédaction à France Télévisions. Nous avons lancé la formation au climat des 1.240 journalistes du groupe, un quart auront été formés en un an » se félicite-t-elle. TF1 pas en reste dans les gages a aussi annoncé la couleur : « Depuis l’été 2022, il y a moins de déni dans la population française et nous avons franchi un chemin incroyable. À TF1, nous aurons formé tous les journalistes d’ici 2024. »
On frôle la controverse de Séville.
Cette initiative que l’on doit à la Nupes ne manque pas d’un certain piquant. Car quelques jours auparavant, ces mêmes députés de la Nupes avaient annoncé la préparation d’une loi censée protéger davantage les journalistes pour « empêcher des situations comme celle du Journal du dimanche ». Le législateur de gauche agit donc pour protéger la presse de l’extérieur le matin et la cadenasser de l’intérieur l’après-midi. Car, dans les faits, on en revient au même point. Au fond ce qui compte, ce n’est ni la planète ni la liberté de la presse, ce qui compte c’est le musellement de la droite par la gauche. Car qui parmi les députés de la Nupes a protesté contre l’absence de la droite dans les médias de service public ? Qui a protesté lorsque des streamers comme Jean Massiet ou Samuel Étienne ont parfaitement assumé ne pas inviter de politiques issus du RN par conviction personnelle ?
Marc Eynaud
https://www.bvoltaire.fr/climat-quand-la-gauche-veut-cadenasser-les-redactions/