Beaucoup de titres alarmistes se sont basés sur les prévisions de modèles, voire sur des températures du sol dévoilées de façon complètement inhabituelle par l'ESA (Agence spatiale européenne), alors que les températures données sont celles généralement mesurées sous abri à deux mètres du sol. Ainsi, alors que des records de 44 °C étaient annoncés en Catalogne, la température mesurée à Barcelone a été au maximum de 32,5 °C, le 25 juillet. 48 °C étaient attendus en Sicile et en Sardaigne. À Catane, la température est montée progressivement et il a fait tout de même plus de 45 °C entre le 22 et le 25 juillet, les températures nocturnes descendant vers 25 °C. À Rome, le maximum atteint a été de 35,5 °C le 18 juillet, avec des températures nocturnes qui sont restées élevées certes, mais aucun record n'a été battu. Il en est de même pour Madrid, où la température maximale enregistrée a été toutefois de 40,2 °C, le 17 juillet. À Athènes il a fait également très chaud pendant plusieurs jours, avec un pic à 41,8 °C, le 14 juillet.
Cependant, il n'a pas fait chaud partout. Au Royaume-Uni, comme dans le nord-ouest de la France, les températures sont restées dans les normales avec, toutefois, un maximum de 29,7 °C, le 7 juillet, à Londres.
Dans l'hémisphère Sud, les choses sont différentes. L'hiver austral a été plutôt rude, en Afrique du Sud. Ainsi, il a neigé à Johannesburg, le 10 juillet, phénomène qui ne s'était pas produit depuis 2012. En Argentine, des records de froid ont été frôlés, selon l'office météorologique argentin, avec, par exemple, –11,2 °C à l'aéroport San Antonio, le 17 juillet.
L'Australie a fait face également à un front froid, avec des anomalies de température négatives sur une grande partie du territoire, mais le plus impressionnant reste la température enregistrée en Antarctique au niveau de l'infrastructure de recherche franco-italienne Concordia, où les températures mondiales les plus basses ont été enregistrées durant six jours. Il a fait –82,7 °C, le 24 juillet, à 22 h 20, et -82,9 °C, le 25 juillet ! Ces températures contrastent avec la surface des glaces de mer qui, après avoir battu des records entre 2008 et 2016, diminuent de façon aussi drastique depuis 2017. Les courants marins y ont probablement une action importante. Concernant les glaces de mer, mais cette fois en Arctique, leur surface actuelle est supérieure à celle des cinq dernières années. Quant à la masse des glaciers groenlandais, pour la seconde année consécutive, elle était en augmentation, fin juin, période où, habituellement, elle est en décroissance. C'est, en fait, la cinquième année (sur les sept dernières) où l'accumulation de glace est supérieure à la moyenne des années 1981 à 2010.
Cependant, l'anomalie globale des températures mondiales est passée de 0,38 °C, en juin, à 0,64 °C, en juillet. Selon Roy Spencer, responsable des mesures radiométriques des satellites de la NASA, cette augmentation inattendue ne peut être expliquée par le développement en cours du phénomène naturel El Niño dans le Pacifique mais plutôt par la quantité énorme de vapeur d'eau rejetée dans l'atmosphère lors de l'éruption du volcan sous-marin Hunga Tonga en janvier 2022. La presse française en a assez peu parlé alors qu'il s'agit d'un événement climatique majeur. La vapeur d'eau est le principal gaz à effet de serre.
Ces données très contrastées n'ont pas empêché le secrétaire général de l'ONU Antonio Guterres de s'alarmer de l'ouverture d'une « ère de l'ébullition mondiale » après « l'ère du réchauffement climatique ». Que croire ?