Le Bien : Athènes parée de toutes ses splendeurs, en marbre, en écrits. Mère de la démocratie, de la république, de la vie parlementaire, des droits de l’homme, moins les femmes, les hilotes et les esclaves. La Cité antique de Fustel de Coulanges (1864), l’histoire d’Athènes par Glotz (1928), les essais de Henri-Irénée Marrou (1948), Claude Mossé (1971), tous ces ouvrages égrenaient les mérites de la cité de Périclès.
Le Mal : Sparte, cité qui ne vivait que de la guerre. Elle ignorait les arts, les lettres. On y vivait comme dans une caserne. On y martyrisait les hilotes. Les « égaux » se répandaient en mœurs douteuses, pédérastie, naturisme des femmes. Des brutes, juste bonnes à se faire tuer aux Thermopyles. Bien entendu, les « Huns », les Teutons admiraient Sparte. Leurs historiens l’exaltaient et les pseudo-penseurs nazis s’en étaient inspirés.
Ces âneries ont vécu et ne convainquaient que les idiots. Sauf que l’encyclopédie en ligne wikipedia nous livre un article « Sparte » qui tient à préciser que les populistes et les identitaires français, italiens, allemands, grecs exaltent encore Sparte. Dommage que ce plumitif numérique n’ait pas entendu parler de cette déclaration de Robespierre, esprit éclairé un peu coupant :
« Sparte brille comme un éclair dans des ténèbres immenses ». (7 mai 1794)
Nicolas Richer est à des années lumières de ces turpitudes. Ce spécialiste de l’histoire grecque a ouvert ses études supérieures par une thèse remarquée : « Les Ephores. Etudes sur l’histoire et sur l’image de Sparte » 1998. Il boucle ici une formidable synthèse, éclairée par une iconographie très soignée. Il nous apprend tout ou presque sur Lacédemone, l’autre nom de Sparte ; il nous la fait renaître avec une érudition hors pair. A lire de bout en bout.
Jean Heurtin
* Nicolas Richer, Sparte, Perrin.
Photo : DR
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