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Vive la famille ! L’autre leçon de ces Jeux olympiques

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Nada Hafez, Yaylagul Ramazanova ont en commun, en plus d’être des athlètes olympiques largement reconnues dans leur discipline (respectivement sabreuse et archère), d’avoir disputé leurs épreuves pendant ces JO enceintes de six et de plus de sept mois.

L’une dit avoir reçu un coup de pied (d’encouragement ?) de la part de son bébé avant son tir à l’arc décisif : « J’ai senti que je ne me battais pas seule, mais que je me battais avec mon bébé. »

Nada Hafez, l’athlète égyptienne, elle, avait caché son petit colocataire pour être certaine de disputer ces JO 2024 avant d’annoncer son état - « 7 months pregnant olympians ! » -, à la suite de son élimination en huitième de finale : « Ce qui vous apparaît comme deux joueurs sur le podium, ils étaient en fait trois ! C’était moi, mon concurrent, et mon restant à venir dans notre monde, petit bébé… specific Olympics was different; Three times *Olympian* but this time carrying a little Olympian one!  » écrit-elle sur Instagram.

Clarisse Agbégnénou, judoka française, a remporté sa troisième médaille olympique, une médaille de bronze dans la catégorie -63 kg, le 30 juillet dernier. La sportive, rentrée dans l’histoire du judo français avec ce beau palmarès explique pourtant qu’elle « [voulait] à tout prix ramener l’or pour [sa] fille Athéna », née en juin 2022. Une maternité qui, loin de l’empêcher de concourir, lui a donné un défi encore plus important à relever.

Mères performantes

Trois femmes et trois mères qui s’illustrent donc à la fois dans leur discipline et dans leur maternité, trois athlètes internationalement reconnues qui, loin de se voir empêchées par leurs enfants, ont su en faire une force.

D’ailleurs, la nouveauté du village olympique, cette année, est de proposer une crèche pour les enfants de sportifs permettant aux parents et aux enfants de rester ensemble au maximum pendant les Jeux. Ainsi, même si les enfants ne sont pas autorisés dans les résidences, les parents qui concourent pour ces JO peuvent réserver des créneaux pour jouer avec leurs enfants entre les épreuves. Un espace allaitement est même prévu !

Cette nouveauté a été obtenue après la demande, adressée au CIO, de plusieurs mères et athlètes en 2021 pendant les Jeux de Pékin : la basketteuse canadienne Kim Gaucher et la footballeuse américaine Alex Morgan en avaient été les principales quémandeuses. Et c’est grâce à Allyson Félix (la seconde athlète de l’Histoire médaillée d’or olympique sur les trois distances du sprint) qui, après avoir donné naissance à sa fille en 2018, l’avait « emmenée partout en compétition » et qui voulait, une fois nommée à la commission des athlètes du Comité international olympique, « rendre les choses plus faciles pour les mères lors des compétitions ». Ainsi Keesja Gosfers partage sur son compte Instagram les moments qu’elle peut passer avec sa fille pendant ces JO. Cette sportive dit d’ailleurs préférer le titre « maman de Teleri », bien que l’Australienne soit déjà largement médaillée en water-polo.

Toutes ces mères donnent tort à Simone de Beauvoir : non, la maternité n'aliène pas les femmes, ne les empêche pas de se réaliser. Un pied de nez à celles, aussi, qui disent - notamment dans le livre de Stéphanie Thomas Mal de mères, paru en octobre dernier (Lattès) - « regretter d’être mères » parce qu’elles y auraient sacrifié leur indépendance et leur liberté, Comme si la mère tuait inévitablement la femme et d’autant plus la sportive, puisque son corps est son outil de travail. Loin de faire du berceau de leur bébé le cercueil de leurs ambitions et de leurs performances, ces sportives montrent que malgré les difficultés que leur état implique, être mère les construit et les complète.

Les hommes aussi 

Les hommes ont aussi leur part, dans ces belles aventures humaines : sans doute avez-vous vu passer ou entendu parler de l’histoire touchante d’Aurélien Quinion, devenu père dans la nuit avant de remporter une neuvième place en marche athlétique, ce jeudi 1er août : « Devenir papa à 2h / Devenir olympien à 8h / finir 9e du 20 km marche avec un nouveau record personnel », peut-on lire sur son profil Instagram, mais le sportif reconnaît quand même que sa femme « a bien plus souffert que [lui] pendant cette course ».

Les Jeux olympiques, ce sont aussi de beaux moments de liesse familiale, comme le montrent les images touchantes de Novak Djokovic embrassant, en pleurs, sa femme, Jelena, et sa petite fille, Tara, âgée de sept ans, après avoir décroché l’or olympique, ce dimanche 4 août. Parce cette victoire est non seulement pour son pays mais aussi une victoire familiale pour le Serbe qui n’avait, en quatre participations aux JO, réussi à décrocher qu’une médaille de bronze.

Enfin, comment parler des Jeux olympiques sans évoquer Léon Marchand, notre prodige national, qui a repris la flamme de son père, puisqu’il est en effet le fils du nageur Xavier Marchand, trois fois médaillé d’argent ou de bronze : sans doute est-il tombé dans la piscine quand il était petit. Les hommes ne sont donc pas en reste, dans ces histoires de famille olympiques ! Bien qu’ouverts par une cérémonie plus que douteuse, ces JO de Paris ne sont pas que woke et déconstruits, les mères athlètes et les pères sportifs y ont la part belle et gageons que ces graines de champion sauront redorer un peu le blason de ces Jeux aux traditions antiques !

Sybille Riquetti

https://www.bvoltaire.fr/vive-la-famille-lautre-lecon-de-ces-jeux-olympiques/

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