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Bangladesh : l’étrange silence de la gauche

Les Hindous du village de Keranipara assistent à l’incendie de leurs maisons mises à sac par les islamistes. Source X @HinduVoice_in
Les Hindous du village de Keranipara assistent à l’incendie de leurs maisons mises à sac par les islamistes. Source X @HinduVoice_in
Tout a commencé au début du mois de juillet. De grandes manifestations étudiantes ont éclaté au Bangladesh afin de demander la modification du système d’embauche dans la fonction publique, jugé inégalitaire. Dans cet État asiatique, des quotas sont en effet en place réservant plus de la moitié des postes à des groupes spécifiques, notamment aux enfants des vétérans de la guerre de libération du pays contre le Pakistan, en 1971. Les manifestants exigent un recrutement fondé sur le mérite et la fin d’un système exagérément favorable aux enfants des partisans de la première ministre, Sheikh Hasina, qui gouverne le pays depuis 2009.

Au fil des jours, les rassemblements sont montés en puissance à travers le pays et de violents affrontements ont éclatés avec les forces de l’ordre. Plus de 300 personnes sont mortes, un couvre-feu a été instauré et l'accès à internet a été coupé. Lundi 5 août, le mouvement de contestation a passé un nouveau palier, avec l’invasion du palais de la Première ministre par des milliers de manifestants antigouvernementaux.

Mais depuis la chute du gouvernement du Bangladesh, des violences d’un autre genre se multiplient. Des factions islamistes profitent du chaos pour asseoir leur domination, s’en prenant notamment à la minorité hindoue. De nombreuses vidéos circulent sur les réseaux sociaux, montrant des familles torturées, violées, humiliées, sous des « Allah akbar » enthousiastes. Absolument effroyables, les images font immanquablement penser aux atrocités génocidaires commises en Israël le 7 octobre dernier.

A gauche, un silence étonnant… ou pas

En France, à droite, des voix se sont élevées pour dénoncer ces massacres ethniques. Valérie Boyer, sénatrice LR des Bouches-du-Rhône, a évoqué « des actes de barbarie qui évoquent le pogrom du 7 Octobre », des « scènes de crucifixion » et un total de « 500 hindous tués, torturés, brûlés vifs et des centaines de femmes hindoues violées ». Député RN du Territoire de Belfort, nouvellement élu, l’essayiste Guillaume Bigot s’est lui aussi indigné d’un massacre commis par des islamistes « dans l’indifférence gênée d’une petite élite multiculturelle euro-mondialiste ».

Car à gauche, en effet, c’est silence radio. A croire qu’ils sont tous partis en vacances au fond d’une grotte. Jamais les derniers à dénoncer un prétendu « génocide » à Gaza, les Panot, Portes, Hassan, Caron et autres Delogu n’ont pas daigner tweeter le moindre mot au sujet des atrocités racistes commises au Bangladesh. Même gêne du côté des médias de grand chemin. Tous parlent de « manifestations violentes », mais il n’y en pas un pour pointer clairement du doigt les tueries islamistes qui se déroulent en ce moment même. « Aucun média français ne dit ce qu'il se passe réellement au Bangladesh », s’inquiète l’Observatoire du journalisme, qui dénonce un « scandale médiatique ».

Comment expliquer ce silence assourdissant ? Les rédactions seraient-elles désertes en cette période estivale ? Vu le nombre d’articles consacrés actuellement aux JO, à Gaza, ou au coming-out de Lucie Castets, tous les journalistes ne sont manifestement pas en vacances. Douteraient-ils de la véracité des vidéos circulant sur Internet et attendraient-ils une confirmation venant d’une instance « sérieuse » type AFP ? Étant donnée leur capacité à multiplier les articles à partir d’une seule vidéo dans d’autres affaires (George Floyd, Nahel, Michel Zecler, Rafah…), cette hypothèse est aussi à écarter.

L’explication est tristement plus simple. Comme toujours, la gauche française rechigne à incriminer l’islamisme. Par peur de paraître raciste, par peur de se mettre à dos une partie de son (é)lectorat, par peur de « faire le jeu de… ». Voilà pourquoi les Français sont tenus dans l’ignorance de ce qu’il se passe réellement au Bangladesh.

Jean Kast
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