Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

De la dictature culturelle

240813

Ce 11 août, dernière épreuve olympique, le marathon féminin s’achevait sur un nouveau record. Triomphante et souriante, Sifan Hassan, réfugiée d’origine éthiopienne, désormais Néerlandaise, allait monter sur le podium.

Voilée pour la circonstance, cette brillante athlète achevait, comme une conclusion symbolique, la partie sportive de ces JO de Paris 2024, dont il est sans doute trop tôt pour évaluer, par ailleurs, le véritable bilan.

La plupart des observateurs agréés nous font remarquer, à cet égard, depuis plusieurs jours, qu’ils prévoient un effacement assez rapide des impressions ressenties par le public. Une autre actualité, nous assurent-ils reprendra le dessus.

On pourrait cependant retenir quelques images fortes et tirer quelques premières conclusions.

Commençons quand même par souligner, d’abord, combien, techniquement, la France a pu agréablement surprendre les observateurs du monde entier. On aura une pensée particulière pour les forces de l’ordre, ces éternelles mal aimées de la bien-pensance. Retenons le jugement de Michel Hanotin, maire socialiste de Saint-Denis, appelant à un nécessaire « changement de regard ». Il constate en effet l’évidence : « La présence de la police est efficace pour lutter contre l'insécurité »

Plus généralement, les professionnels du peuple de France n’ont pas à rougir de l’organisation matérielle des Jeux. De ce point de vue, on peut parler d’une réussite, et même d’un succès inattendu.

On ne saurait en dire autant, hélas, de la dimension culturelle, objet de scandale pour plus de 50 pays et organisations internationales. Depuis la Cérémonie d’ouverture du 26 juillet jusqu’à la Clôture du 11 août, le mot d’ordre de la déconstruction, ce qu’on appelle l’idéologie « wokiste », était propagé au plus haut niveau. Du souvenir de la guillotine de 1793 et du martyre de Marie-Antoinette chantés sur l’air de la Carmagnole, on invite les Français à se glorifier.

Mettons par conséquent les points sur les « i » et même sur les « j » à propos de ce « qu’on » avait décidé quant au message culturel de ces Jeux. Car il faut savoir qui est « on » ? Il faudra bien que l’on comprenne par qui et comment tout cela a été programmé. En fait, dès le soir du 26, on pouvait trouver un article d’humeur publié sur le site du Figaro sous la signature Paul Sugy, réagissant de façon précise, mais comme timidement. L’auteur évoquait les principales « images que la cérémonie d’ouverture des JO de Paris 2024 aurait pu nous épargner ». Par une telle formule – « on aurait pu nous épargner » – il maniait ainsi l’art de ce que nos amis britanniques appellent « l’understatement ». La critique se veut d’autant plus forte et donc efficace, qu’elle s’exprime ici en des termes modérés.

On doit reconnaître, en effet, que deux listes sont longues. Enregistrons d’abord celle des protestataires, allant d’Alain Finkelkraut fustigeant le mauvais goût, jusqu’au Vatican dénonçant le blasphème. Même le président turc Erdogan aura fait mine de s’indigner de l’outrage impuni fait au monde chrétien. Nul doute qu’il n’en tolèrerait pas le dixième chez lui à l’encontre de l’islam. Quant au recensement des attentats au bon goût, on se bornera aux notes négatives du Figaro, aux aspects que le journal dit inspirés par le même « parti-pris subversif » :

• entre le sieur « Philippe Katerine, en tenue d'Adam et la peau bleue, campé en bouffon décadent avachi sur un pont dans une atmosphère bacchanale » ;

• « Marie-Antoinette décapitée portant sa propre tête dans ses mains… [image] nourrie par les conseils avisés de l’historien Patrick Boucheron, ennemi déclaré du roman national français et de toute forme de célébration de l’héroïsme français »

• et le summum : « Une parodie de la Cène avec des drag queen en lieu et place des apôtres ».

L’architecte de ces tableaux vivants, le citoyen Thomas Jolly après avoir fait mine d’avoir été incompris, de n’avoir pas voulu choquer, allait cependant maintenir 15 jours plus tard son « fil inclusif » qu'il imagine « empreint de bienveillance ». Il a donc confié sans coup férir à la chanteuse Yseult le soin de conclure, au stade de France, par un tube que Frank Sinatra avait adapté à partir de l'original français de Claude François. Au moins cette adepte revendiquée du wokisme ne dissimule pas ses idées quand elle fait mine de s’interroger : « Mais qu’est-ce qu’on doit à la France en fait ?, dit-elle. Par contre j’ai l’impression qu’on ne voit pas ce qu’on a pris à nos parents…».

N’importe la stupéfaction, voire l’écœurement, du public et des contribuables : les bobocrates, eux, applaudissent à tout rompre. Leur dictature culturelle se porte bien.

Notre glorieuse Madame 1,74 % Anne Hidalgo en profite pour dire, avec l’élégance dont elle ne se départit jamais : « Fuck aux réacs, Fuck à cette extrême droite, Fuck à tous ceux qui voudraient nous enfermer dans la guerre de tous contre tous… » 

Sandrine Rousseau l’interprète. elle aussi avec son sens de la formule. Elle juge ainsi que le spectacle constitue le « meilleure réponse à la montée du fascisme et de l'extrême-droite [avec] cette cérémonie », Et elle ajoute : « Que le monde soit woke. Il sera tellement plus beau ».

Plus sobre, l’éditorial du Monde en ligne le 12 août pontifie : « La réussite des Jeux olympiques de Paris ne peut pas être sans lendemain » cependant que Tony Estanguet déclare : « Je crois que ça ne pouvait pas mieux se passer ». Il se félicite, au lendemain de la cérémonie de clôture. Organisateur officiel, président du Comité d’organisation des Jeux olympiques et paralympiques, il dit sa « fierté » ce patron des JO 2024 après une édition plus belle « que dans ses rêves les plus fous ». Cela est en partie vrai, comme souligné plus haut, de l’aspect technique. On mélange ainsi à nouveau le travail des organisateurs et le supplément idéologique et culturel que personne n'a demandé mais « qu’on » nous a imposé, au mépris des traditions de l’olympisme, ancien et moderne, comme de la culture française.

Ainsi la question demeure : qui est le « on » qui a décidé de l’architecte culturel Thomas Jolly ? Qui est le maître de l’ouvrage ? Qui exerce cette sorte de dictature culturelle ? Qui donc doit être considéré comme responsable des horreurs volontaires qui ne sont pas de simples fautes de goût ?

Avec humour John Fitzgerald Kennedy observait en 1961 que « La victoire a cent pères, mais la défaite est orpheline. »

J’avoue avoir une petite idée du responsable mais je laisse à mes amis lecteurs le soin de conclure.

JG Malliarakis 

https://www.insolent.fr/2024/08/de-la-dictature-culturelle.html

Les commentaires sont fermés.