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« La gauche pense que la dépense publique est bonne par principe »

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Alors que l’examen du budget 2025 vient de commencer à l’Assemblée nationale, Jean-Yves Le Gallou, président de Polémia, nous parle du dixième Forum de la dissidence, qui se tiendra le 16 novembre prochain, sur le thème « 3.000 milliards de dette ? Ouvrons la chasse aux dépenses nuisibles ! » On y entendra des experts, nous explique-t-il, mais « pas les experts qu’on voit dans les médias de grand chemin, non : des gens compétents, indépendants du politiquement correct, avec un esprit critique ».

Samuel Martin. On a l’habitude de voir Polémia s’intéresser à l’identité, à l’Histoire. Votre approche de la dette sera-t-elle comptable ?

Jean-Yves Le Gallou. Certainement pas ! Notre approche sera politique. Un pays avec une dette aussi massive, détenue pour plus de la moitié par des acteurs étrangers, doit se poser la question de sa souveraineté et de sa liberté. Ensuite, la dette ne sort pas de nulle part. Elle est le résultat des déficits de l’État, constants depuis 45 ans. Le dernier budget équilibré est celui présenté par Raymond Barre en 1981, mais qui n’a pas été appliqué, puisque François Mitterrand est arrivé au pouvoir. Aujourd’hui, le déficit de l’État est de 150 milliards. Enfin, autre aspect politique, une bonne partie de ces dépenses sont inutiles, voire nuisibles.

S. M. Un exemple de dépense inutile ?

J.-Y. L. G. Les dépenses de confort ! Je suis allé au Conseil d’État pour suivre l’audience du recours qui concernait la circulaire Darmanin. À l’accueil, vous trouvez des fauteuils qui coûtent 6.000 euros pièce. Ne peut-on trouver des fauteuils moins chers ? Autre dépense superfétatoire, parmi d’autres : des fonctionnaires en surnombre au ministère de la Transition énergétique.

S. M. Et un exemple de dépense nuisible ?

J.-Y. L. G. En assistant à des audiences des 9e ou 10e chambres, j’ai vu intervenir des avocats au profit d’un trafiquant de drogue afghan ou d’un polygame malien. Ces avocats devant le Conseil d’État sont financés par des associations, elles-mêmes subventionnées par le contribuable. Cela encourage les pires formes d’immigration : voilà des dépenses nuisibles. Pas pour tout le monde, remarquez : pour les avocats en question, c’est la bonne conscience branchée sur le tiroir-caisse. On pourrait parler, aussi, des dépenses qui concernent les éoliennes, énergie intermittente et coûteuse. Des 800 millions d’aide à l’Algérie. Des dizaines de milliards de la politique de la ville ; pour quels résultats ! De l’argent distribué sans beaucoup de discernement à l’Ukraine…

S. M. Quand on gagne 1.500 ou 2.500 euros par mois, les chiffres du budget et de la dette en centaines de millions ou de milliards n’ont pas grande réalité, sinon aucune. Comment les aborder ?

J.-Y. L. G. C’est une vraie difficulté. Ces sommes sont abstraites. J’observe, sur les réseaux sociaux, que de petites sommes parlent beaucoup plus que de grandes sommes. Il faut procéder par une sorte de « conversion » en montants plus accessibles. Par exemple, la simple intervention d’un avocat au Conseil d’État pour défendre un clandestin représente plusieurs SMIC. Si l’on veut prendre la mesure du déficit, se rendre compte que l’épongement de la dette pourrait se faire en prélevant tout ou partie des comptes bancaires. C’est plus parlant. Ou en mettant à l’encan le patrimoine français : le château de Versailles et les forêts domaniales vendues à de grandes entreprises privées, sans doute américaines, voilà une matérialisation concrète.

S. M. Les raisons de notre endettement sont-elles dues à une approche socialiste du budget ?

J.-Y. L. G. La première explication a été développée par les analystes du marché politique. En dépensant, le pouvoir achète une clientèle politique qui lui en est reconnaissante, alors que l’impôt qui permet cette dépense est étalé sur un grand nombre qui ne se rend pas compte qu’on le spolie. À cela s’ajoute un phénomène français, qui est la domination idéologique et culturelle de la gauche. Celle-ci part du principe que toute dépense publique est bonne par principe. Or, ce n’est pas exact. L’Éducation nationale, qui est un échec dans tous les domaines - que ce soit les conditions de travail des professeurs ou les résultats des élèves -, a un coût par élève plus élevé que chez nos voisins… Ce n’est pas une question de moyens mais d’utilisation de ces moyens. Aussi, chez Polémia, conseillons-nous de passer à une logique de sabrage dans les dépenses.

• Programme complet du Xe Forum de la dissidence et inscription : cliquez ici.

Samuel Martin

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