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Le royalisme de complot

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Cellule Stratégie 5

La rubrique « Cellule Stratégie » présente des concepts de la stratégie politique du coup de force. Après le royalisme de témoignage et le royalisme politique, voici le royalisme de complot de Michel Michel tiré de son Analyse sociologique du royalisme. Il sera suivi d’un texte clé de Charles Maurras sur le concept du Monk.

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Par Michel Michel

Le royalisme de complot consiste à mettre l’accent sur la stratégie de changement de régime. En 1942, à Alger, si on demandait « que devient Henri d’Astier de la Vigerie ? », on s’entendait répondre « comme d’habitude, le matin il va à la messe, l’après-midi, il complote ».

Comploter, cela suit d’autres critères que les précédentes positions :

  • Par rapport au « royalisme politique », il ne s’agit plus de faire du journalisme en commentant les actions des grands de ce monde ; il s’agit, au contraire, de se polariser sur sa marge de manœuvre propre, sur les domaines sur lesquels on peut agir, aussi modestes soient-ils.
  • Par rapport au « royalisme de témoignage », la recherche de l’efficacité peut l’emporter sur la recherche du sens ; c’est en se mouillant avec des individus aussi pourris que l’évêque apostat Talleyrand, qu’on réussit une restauration.

Cette typologie heuristique n’implique pas une hiérarchie de valeurs ; ou plutôt dans chaque catégorie on devrait trouver un éventail assez large de qualifications :

  • Il y a chez les « royalistes de témoignage » de grands esprits (comme un Gustave Thibon) et de tristes radoteurs sur le malheur des temps ;
  • Chez les « royalistes politiques », les adeptes de la « droite anecdotique », amateurs de Rivarol, vont jouer au « café du commerce » sans pouvoir atteindre le niveau d’un analyste comme Jacques Bainville…
  • Quant aux « royalistes de complot », pour un Cadoudal, ou quelque « coup d’Alger » qui fut à deux doigts de réussir, combien se sont perdus « au service du Roi de Prusse » dans les aventures de la LVF ou dans les méandres des cénacles gaullistes ?

Naturellement, les trois postures ne sont pas exclusives et beaucoup passent d’une position à l’autre comme Joseph de Maistre pouvait tour à tour jouer son rôle d’agent d’influence du Royaume de Piémont-Sardaigne (ce qui explique en grande partie sa pratique maçonnique), analyser les situations géopolitiques et les revirements des acteurs politiques et s’élever avec un regard d’aigle pour dégager la signification métahistorique de la Révolution. Avec un bonheur variable, un Pierre Boutang a aussi montré comment on pouvait incarner les trois perspectives.

https://www.actionfrancaise.net/2024/10/31/cellule-strategie-5/

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