Une information qui ne risque pas d’améliorer les relations diplomatiques entre Paris et Alger, déjà tendues depuis que la France a reconnu, cet été, la souveraineté du Maroc sur le Sahara occidental, aussi revendiqué par sa voisine. Mais aussi une information n’est pas non plus pour plaire aux Français qui, confrontés à la dégradation de leurs services publics, notamment de l'hôpital, sont bien les premiers sollicités lorsqu’il s’agit de renflouer les caisses.
Des appels aux dons pour combler les trous
Le 8 janvier dernier, par exemple, était lancée la 36e édition de « l’opération pièces jaunes », présidée par l’épouse du président de la République. Pour la sixième année consécutive, notre « première dame » Macron a appelé les Français à « déposer » leurs petites pièces jaunes qui seront utilisées pour améliorer la qualité de vie des enfants et adolescents hospitalisés. Portée par la Fondation des hôpitaux, en association avec le ministère de l’Éducation nationale, de l’Enseignement supérieur et de la Recherche, la cause qui avait rassemblé plus de 5 millions, en 2024, est certes des plus nobles et son utilité publique n’est pas ici remise en cause.
En décembre 2023, l’hôpital européen Georges-Pompidou avait également fait appel à la solidarité pour financer l’achat d’un scanner à plusieurs millions d’euros, faisant grand bruit dans le monde médical. Certains, comme le professeur Patrick Pelloux, avaient pointé l’aspect « symptomatique de l’abandon du service public hospitalier ». Ils avaient été nombreux à alerter sur l’appel aux dons d’un établissement public. En réponse, l’établissement avait souligné que ce type de campagne était régulier et rappelé que la Fondation des hôpitaux avait déjà levé « 112 millions d’euros depuis 2015 » pour diverses campagnes visant à soutenir les actions pour l’amélioration de la santé au sein des hôpitaux.
Comment, alors, ne pas se poser des questions sur cet appel à la « générosité » des Français, qui payent par ailleurs taxes et impôts et voient la dégradation générale de l'hôpital, pendant qu'un pays étranger, lui, laisserait une ardoise de plusieurs dizaines de millions d’euros.
La contre-attaque des médias algériens
Depuis que la presse française a relayé cette affaire, la semaine dernière, les médias algériens ont réagi vivement. Ainsi, Algérie Presse Service, a dénoncé « une campagne où tous les coups sont permis », reprochant aux « médias français de la haine » de poursuivre leur « longue série d’attaques » contre l'Algérie, évoquant des « polémistes à la solde de l'extrême droite française ». Mieux, ce média affirme qu' « il est devenu courant dans ces infrastructures sanitaires de France de marquer des patients à tort et à travers probablement des non-algériens sur le très commode "carnet de dette" d'Alger ». De son côté, ObservAlgérie estime que ces « accusations relèvent davantage de la désinformation que d’une réalité concrète » et que l’objectif affiché serait de « créer une perception négative de l’Algérie en Europe et dans d’autres régions du monde ». L'objectif est sans doute plus bassement matériel, du côté français : tenter de récupérer des sous.