Personne n’a oublié cette scène qui a fait plaisir à des millions de Français, ceux qui ne supportent plus les écolos, et qui, dans le meilleur des cas, ont envie de les jeter dans la fosse à purin, et parfois, de se livrer contre eux à des débordements que la décence interdit de préciser davantage.
Dans une ambiance surchauffée, des agriculteurs audois, qui savent que les écolos sont responsables de 90 % de leurs problèmes, étaient tombés sur la Tondelière et Sardine Ruisseau, et cela avait été tendu. Un des plus énervés avait alors proféré cette phrase demeurée célèbre : « Va faire la soupe, salope ! ». Même Gérard Depardieu dans ses grands jours n’avait pas osé aller aussi loin dans une telle agression patriarcale.
La phrase avait tellement marqué les esprits que des écriteaux, dans les manifestations paysannes, reprenaient la formule, et que trois députés du RN, Christophe Barthès, Julien Rancoule et Frédéric Falcon prenaient manifestement du plaisir à se faire photographier devant une pancarte reprenant le slogan.
Et naturellement, la fachosphère faisait des gorges chaudes de l’agression sexiste dont avait été victime la malheureuse député féministe et écolo…
Les trois députés sont certes protégés par leur immunité parlementaire, mais, rancunière, Sandrine Rousseau demandera des sanctions contre eux, à l’Assemblée nationale. En vain, Yaël Braun-Pivet rétorquera que l’incident avait eu lieu en dehors de l’Assemblée, et que cela n’était pas de son ressort.
Mais la grande écolo bobo gaucho Sandrine Rousseau n’était pas décidée à en rester là, et elle continuera de s’acharner contre ce vigneron, qui avait osé, du fond de sa campagne, crier son ressenti contre la député écolo, haïe pour son wokisme, son mépris citadin des paysans et ses multiples provocations. Et donc la grande bourgeoise des villes écolos, bafouée par le gueux de l’Aude, a donc décidé de demander réparation. C’était un bon plan, car pour Sandrine, outragée comme élue, cela est gratuite, ses frais de justice, au nom bien sûr des valeurs républicaines et de la défense des élus, ne lui coûtent rien, un fonds spécial, payé par nous impôts, couvre ses frais de justice.
Tandis que pour le vigneron, traîné comme un délinquant devant les tribunaux, il lui faudra faire face aux frais d’avocats, et surtout à l’amende demandée, qui se monte à 3 000 euros, dont 1 000 avec sursis. Sans doute mal conseillé par ses avocats, le malheureux s’est confondu en excuses, a expliqué qu’il était très fatigué, que ce jour-là il n’était pas lui-même, et il a même présenté ses excuses à Sandrine Rousseau, qui, en bonne dame patronnesse des villes, a savouré l’humiliation du gueux.
Rappelons qu’Éric Zemmour, agressé lors de la campagne présidentielle par un paysan qui lui a écrasé un œuf sur la tête, ayant mal interprété ses propos sur les élèves handicapés, avait demandé à rencontre son agresseur, et n’avait pas, lui, déposé plainte contre contre son agresseur.
Verdict le 16 mai, on saura si dans la France de Macron le peuple a encore le droit d’insulter des députés qu’on déteste. Mais si on ne peut plus traiter les députés collabos « d’ordures » et les écolos de pourris et de « salopes », voire un Louis Boyard de « petite merde », comme avait fait Cyril Hanouna, c’est un pan de la démocratie et de la salutaire liberté d’expression qui fout le camp…