Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

Cauchemar budgétaire

250507c

Dans sa riche chronique du 12 janvier, publiée par Le Figaro sous le titre « Budget 2025, suicide mode d’emploi » Nicolas Baverez avertissait déjà. « En érigeant le projet de loi de finances pour 2025 en arme de destruction massive de l’économie, écrivait-il en effet, la politique budgétaire poursuivie par les gouvernements de Michel Barnier puis de François Bayrou va exactement à l’opposé des intérêts de la France. »

L'erreur fondamentale consistait déjà à ne pas couper dans les 1 600 milliards de dépense publique et à fixer aux alentours de 5 % du PIB l'objectif de déficit.

Après les erreurs de 2025, la préparation du budget français de 2026, y compris la loi de financement de la sécurité sociale, s'annonce sous des auspices plus sombres encore. Ceux-ci sont aggravés par la conjoncture mondiale chaotique et la guerre des tarifs trumpistes.

On notera simplement qu'au gré de prévisions elles-mêmes incertaines on prétend pouvoir s'acheminer vers un déficit de 5,9 % à l'horizon 2029.

Toute maison divisée contre elle-même périra nous enseigne l'Écriture, et le royaume de Macronie l'illustre plus que jamais. Pas de majorité au parlement. Un exécutif bicéphale qui ne repose même pas sur un partage des tâches, encore moins sur un accord de doctrine ou un contrat de gouvernement. Une cohorte de 35 ministres et de ministricules rivaux quoiqu'obscurs pour la plupart, jalousement regroupés en écuries rivales aux regards rivés sur les sondages en vue des présidentielles de 2027. Et l'article 8 de la constitution, trop rarement évoqué, a permis au chef de l'État, de parsemer savamment l'attelage d'autant de divisions que nécessaire...

Dans un tel contexte, ni Macron ni Bayrou ne peuvent gouverner... à supposer même que l'un des deux personnages éprouve un jour le désir de trancher franchement.

Or, plus que jamais des décisions devront être prises, à la fois dans l'urgence du moment et en profondeur, eu égard aux ornières dans lesquelles le pays s'est enfoncé. Depuis tant d'années... mais aussi depuis l'élection en 2017 de Monsieur En même temps.

Même le consensuel Moscovici, premier président de la cour des Comptes, auditionné ce 16 avril par la commission des finances de l’Assemblée nationale, s'est trouvé contraint de tempêter. Il n'est pas, nous dit-il, de mauvaise humeur, mais « de très mauvaise humeur », étrillant l’exécution chaotique du budget 2024. Il menace dès lors de ne plus certifier les comptes de l’Etat si les recommandations de son institution ne sont pas mieux suivies. Dans n'importe quelle entreprise une telle hypothèse, brandie par le commissaire aux comptes, provoquerait un cataclysme. Mais dans notre république, il ne se passe à ce jour rien de pareil.

L'État central parisien en effet ne tient pratiquement aucun des engagements, pourtant souscrits par ses dirigeants, dans le cadre du pacte de stabilité et de croissance de 1997. Cette défaillance met en péril la solidité budgétaire des États de l'Union européenne et par conséquent la monnaie elle-même.

On dirait que nos dirigeants et les commentateurs agréés s'imaginent que les engagements monétaires et financiers sont des leurres sans conséquence.

On gagnerait pourtant à se souvenir de la récente crise européenne de la dette, et de la réunion de Cannes de novembre 2011, où Angela Merkel et Nicolas Sarkozy firent sauter les gouvernements de Silvio Berlusconi et de Georges Papandreou, assurant la prise de pouvoir par les banquiers centraux. (1)⇓

« Faites-moi de bonne politique je vous ferai de bonne finance » disait déjà le le baron Louis. C'est à ce Ministre des Finances de Louis XVIII que la France dut son redressement sous la Restauration. C'est lui que la Monarchie de Juillet rappela. Deux époques où la France était gouvernée.

Apostilles

  1. Lire à ce sujet "Goldman Sachs, le trait d'union entre Mario Draghi, Mario Monti et Lucas Papadimos" cf. Le Monde en ligne le 14 novembre 2011

JG Malliarakis 

https://www.insolent.fr/2025/05/cauchemar-budgetaire.html

Écrire un commentaire

Optionnel