Avant cette guerre à laquelle la France et l’Europe n’avaient pas à se mêler, pour laquelle nous avons tout donné alors que l’Ukraine n’est ni dans l’Europe, ni dans l’OTAN et que la menace d’un déferlement russe sur l’Europe est un pur fantasme, Renault réalisait de très belles affaires en Russie et la marque française historique s’y est logiquement fait confisquer tous ses avoirs. Elle se coupe aujourd’hui un peu plus de tout espoir d’un retour en Russie avec un projet de production en Ukraine, de drones de guerre, annonce faite par le ministre français des Armées, Sébastien Lecornu. La firme française automobile va coopérer avec une petite entreprise française spécialisée dans la défense, dans une ligne de production située à bonne portée du front. Mais, « à ce stade, aucune décision définitive n’a été prise », précise le groupe, alors que Poutine n’a pas totalement fermé la porte à un retour des anciennes entreprises occidentales sur son territoire, après la guerre.
Ceci alors que les réalités commencent à se faire jour, au point que l’ancien Ministre de l’Education Nationale, Luc Ferry, dont les interventions finalement assez rares, sont toujours frappées du sceau du bon sens, ose dire les choses. Le voilà qui a expliqué en direct, toute la violence du mensonge sur le narratif ukrainien, expliquant que c’est bien l’Ukraine, qui en 2014 a démarré les hostilités dans le Donbass, avec une guerre interne à l’encontre des populations russophones, avec près de 15000 morts, dont des milliers de civils, le tout par des brigades largement teintées d’idéologie nazie. Elle est bien là, la réalité mais nos propagandistes tentent encore, dans une espèce de va-tout mortifère, de maintenir la nécessité d’aller faire la guerre alors que nous n’avions strictement aucun échange franco-ukrainien avant le conflit. On a une petite idée maintenant, que cela sert à masquer l’échec des gouvernances européennes et à masquer des transferts d’argent faramineux dont a perdu la trace par milliards.
Mais pire, les intervenants se succèdent pour expliquer que non, on n’est pas co-belligérant. On donne de l’argent, des armes, on forme des soldats, on envoie des conseillers de manière déguisée, on permet à des combattants volontaires d’y aller, on fournit du renseignement, mais non, on n’est pas co-belligérants, comme le démontrent avec de savantes phrases alambiquées des généraux en retraite, des « spécialistes » de la défense et des « journalistes de guerre », tous à la solde du pouvoir qui maintient une version de moins en moins crédible. Les Allemands font pareil, fournissent des missiles de portée capable d’atteindre Moscou sans être, eux non plus, co-belligérants. Il n’est pas sûr que les Russes gobent tout cru ces arguments tirés par les cheveux et nos savants pédagogues ont l’air de croire qu’il suffit de s’auto-estimer publiquement non-cobelligérant pour ne pas l’être et que cela les met à l’abri d’une réplique militaire contre nos intérêts. La bonne blague.
On sent bien un genre d’évolution sur ce conflit. L’Amérique est en phase de désengagement, et plus Vance le vice-président, que Trump lui-même est là pour le dire. Notre Europe, VDL, Macron, Starmer et Merz en tête, ont parfaitement l’air de tout faire pour saboter les initiatives de paix et énerver encore plus Poutine pour le pousser à la faute. Reste Zélensky, plus légitime car plus élu, qui profite de la guerre pour rester en poste, d’où son intérêt de rester en guerre pour rester président et passer son temps à exiger des milliards et des armes, ce qu’il sait faire de mieux. On se demande ce que veulent nos dirigeants à la fin ? Une guerre nucléaire directe avec la Russie ? Nous n’en avons pas les moyens, même si la France et l’Angleterre disposent de l’arme nucléaire selon un arsenal infiniment moins fourni que celui de la Russie. C’est quoi l’objectif ? Faire rayer l’Europe de la carte ? A l’Est, des pays européens semblent commencer à se rebiffer contre cette marche forcée vers la guerre, mais parmi nos parlementaires, personne ne semble encore vouloir voir l’éléphant au milieu du magasin de porcelaine. La correction politique intime de vouloir absolument tout donner à l’Ukraine et de comparer Poutine à Hitler. Ferry tout seul, parmi les hommes politiques, semble avoir le courage de parler d’une autre voix en public. Et nous avec, au RPF, où dès les premiers instants, nous avons expliqué qu’il fallait utiliser la voie diplomatique et ne pas mêler la France à ce conflit qui ne la regardait ni de près, ni de loin.