Combat royaliste 82
Par Philippe Germain
Dans la phase de mondialisation agonisante, les patriotes doivent prendre la survie de la France comme critère politique. Cela permet d’identifier la perte d’intégrité territoriale en Indopacifique comme risque immédiat pour la nation. Ses ennemis extérieurs, Comores et Azerbaïdjan, qui font peser ce risque ont été démasqués par le service secret français. La DGSE contribuant à la sécurité extérieure de la France et à son influence dans le monde est un moyen au service du pouvoir politique qui est censé défendre les intérêts de la nation.
Lever le risque de perte d’intégrité territoriale serait chose facile pour un pouvoir pratiquant une ligne politique nationale. Ce n’est pas le cas. Le pouvoir semble même sur une ligne contraire à l’intérêt géopolitique de la France. Il y a là de quoi juger les décideurs politiques pour crime contre la patrie. Et pas uniquement le ministre des Outre-mer et le président de la République car le pouvoir maîtrisant la décision politique, nommé soit élite, dirigeants, oligarchie, caste, établissement, classe politique ou pays légal, prône un avenir post-national pour la France. Aveuglé d’eurocentrisme, le pays légal néglige le déplacement du centre du monde de l’Atlantique vers l’Indopacifique. Au nom de l’idéologie démocratique, le pays légal privilégie le soutien à l’Ukraine sur le continent européen sortie de l’Histoire, au lieu de celui à l’outre-mer français. Lui qui pourtant représente 4% de la population française mais 22% de la superficie de la métropole, la seconde Zone économique exclusive au monde et 80% de la biodiversité nationale.
La première cause de l’étonnant choix anti-national du pays légal, vient du fait que le personnel politique privilégie systématiquement la morale à la politique et l’idéologie au réel.
La seconde cause c’est la défense des intérêts de ces groupes sociaux, dont la situation dominante est déterminée par la forme du régime politique. Pour le pays légal républicain ces groupes dominants sont issus des partis politiques. Cette couche parasitaire s’engraisse au détriment de la nation par la mise en coupe réglée de l’État. Les ministres, sénateurs et députés transforment l’État en esclave des partis parlementaires. En revanche, le pays réel qui travaille et paye l’impôt, est en rupture avec le pays légal dont l’élite parlementaire est incapable de représenter ses intérêts. En 2018, cette rupture a pris avec le mouvement des « Gilets jaunes », une forme populiste proche de « l’anti-parlementarisme », développé par Charles Maurras dans L’Enquête sur la Monarchie.
En 2018, la colère du pays réel ne risquait guère de devenir dangereuse, puisqu’il lui manquait de s’appuyer sur une authentique réaction nationaliste. Cependant, avec ses drapeaux provinciaux brandis fièrement, cette contestation sur les ronds-points de la France périphérique a incarné l’opposition structurelle entre le pays réel des invisibles et le pays légal des profiteurs. Cette opposition est une clef de la démonstration maurrassienne : la république ne se perpétue qu’en désorganisant le pays réel. Ce qu’a développé en 1971 le sociologue Michel Michel dans sa brochure : Pays légal, pays réel. La destruction des corps intermédiaires comme les corporations et les communes est une nécessité pour la survie du pays légal.
D’où sa méthodique désorganisation des régions, dont l’heure sonne maintenant pour les « confettis » d’outre-mer. Contrairement aux vieilles provinces, leurs existences ont été jusqu’à présent épargnées mais la destruction du code de différences et des identités du pays réel permet au régime républicain de durer. C’est pourquoi le pays légal est si mou dans la défense des régions d’outre-mer ; voire est favorable à la disparition des beaux restes de cette œuvre d’art forgée par les capétiens d’Henri IV à Louis-Philippe, alors que des puissances étrangères lorgnent dessus.
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