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[TRIBUNE] À quoi servent Les Républicains ?

les républicains
Depuis la déconfiture électorale de François Fillon dans les conditions que l’on sait, et qui restera dans les annales de l’instrumentalisation politique de la Justice, Les Républicains, héritiers de l’UMP, se réduisent comme peau de chagrin, élection après élection. Et pourtant, ce syndicat d’élus se survit à lui-même et rassure encore, Dieu seul sait pourquoi, une partie de l’électorat conformiste de droite qui, avec constance, illustre la ritournelle d’une chanson connue : « Cocus mais contents » !

L'ombre d'elle-même

Cette famille politique qui n’est plus que l’ombre d’elle-même survit toutefois. D’abord parce qu’elle peut revendiquer nombre d’élus locaux, en réalité divers droite hors des grandes villes, ce qui explique leur domination du Sénat. Ensuite, les médias du système les mettent en scène car ils concurrencent la droite alternative d’Éric Ciotti et de Marine Le Pen. Aussi parce qu’ils se sont faits les supplétifs du « bloc central » macronisto-socialiste, pour éviter selon eux le pire, c'est-à-dire un gouvernement regroupant LFI, les communistes, les socialistes et les Verts. Mais en écartant l’autre solution proposée par Éric Ciotti, c'est-à-dire une alliance des droites. Enfin, parce qu’ils ont en leur sein (il faut être honnête) des personnalités qui sortent de la grisaille politique comme Retailleau, Wauquiez ou Bellamy, mais qui servent le système oligarchique en place en prétendant le réformer de l’intérieur.

LR soutient les orientations de la Commission présidée par von der Leyen

Deux « événements » politiques récents démontrent que ces gens veulent que « tout change pour que rien ne change » (Le Guépard, Lampedusa). D’abord, la motion de censure déposée contre Ursula von der Leyen à propos de l’échange de courriels entre elle et le président de Pfizer lors de la crise Covid-19, dont elle a refusé de révéler la teneur. M. Bellamy et ses faibles troupes (6 députés sur 188 membres du PPE) avaient manifesté, lors des dernières élections européennes, leur opposition à Mme von der Leyen et proclamé leur hostilité à l’idée d’une Europe fédérale. Tout en rejoignant un groupe dont les statuts proclament « la volonté commune de fonder une Union européenne fédérale… » (Préambule des statuts du PPE) et en votant pour le collège de la Commission présidée par Mme von der Leyen à laquelle ils s’étaient opposés. Comprenne qui pourra.

En ce qui concerne la récente motion de censure, M. Bellamy, Mmes Imart, Le Callenec et Morano ont voté contre, c'est-à-dire qu'ils ont soutenu Ursula von der Leyen. Laurent Castillo et Christophe Gomart étaient opportunément absents. François-Xavier Bellamy, chef de la délégation, vice-président délégué de LR, a expliqué que la motion de censure n’avait aucune chance d’aboutir. Certes, mais justement, s’il n’y avait aucun « risque », c’était l’occasion de poser un geste symbolique. Ensuite, il a précisé que la motion de censure ne visait pas seulement Mme von der Leyen mais l’ensemble du collège de la Commission. Mais c’est le principe même de toute motion de censure. Soulignons qu’en effet, la Commission européenne est un organisme collégial qui est collégialement solidaire des orientations prises et des législations proposées. Ainsi, une directive sur l’énergie n’est pas la directive du commissaire à l’énergie mais celle de la Commission dans son ensemble. Donc, dire que l’on ne soutient pas Mme von der Leyen mais que l’on soutient le collège des commissaires n’a aucun sens : ils sont statutairement solidaires. Tout cela n’est que jouer sur les mots ; la vérité est que LR soutient les orientations de la Commission présidée par Mme von der Leyen.

Un parti du système

Autre sujet, cette fois dans nos assemblées : le moratoire sur les énergies intermittentes. Là encore, LR s’est « défilé » en se réfugiant dans l’abstention. Chacun le sait, les énergies éoliennes et solaires ont une production intermittente et le surcoût de celle-ci a été estimé à 20 % (De l’inutilité et du coût des renouvelables intermittents. 15 octobre 2022. Association des climato-réalistes). L’objectif européen de 42,5 % d’ici à 2030 est une absurdité totale qui menace directement nos industries à haute intensité énergétique comme l’acier et, plus globalement, notre autonomie stratégique. Chacun le sait, et pourtant LR préfère se plier aux injonctions bruxelloises servilement reprises par le gouvernement et à la doxa politiquement correcte du système. En réalité, ce parti est un parti du système qui soutient le système.

Dès lors, posez-vous la question : à quoi servent Les Républicains ?

Stéphane Buffetaut

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