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Mix électrique français : Stop au dogme, place au pragmatisme nucléaire et au stockage intelligent

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Sommes-nous prêts à sacrifier la stabilité de notre réseau électrique et la compétitivité de notre industrie pour une idéologie "tout renouvelable" dont les limites sont flagrantes ? Face aux défis de l'intermittence et aux coûts faramineux des éoliennes, la France doit revoir sa copie. Une stratégie audacieuse s'impose : utiliser notre nucléaire à pleine puissance et faire du stockage massif par STEP la clé de voûte d'une décarbonation réaliste et souveraine.

La France se vante d'une électricité majoritairement décarbonée, principalement grâce à son parc nucléaire et à l'hydroélectricité. Pourtant, l'objectif officiel d'une part croissante d'énergies renouvelables (ENR) intermittentes, comme l'éolien et le solaire, dans notre mix énergétique soulève des questions de fond, rarement abordées avec la clarté nécessaire. Allons-nous sacrifier notre sécurité et notre portefeuille sur l'autel d'une idéologie "tout renouvelable" sans discernement ? Il est temps de regarder les faits en face et d'adopter une stratégie plus réaliste et profitable à la Nation.

Le lourd tribut de la "modulation" nucléaire

Le mix électrique français actuel est unique au monde, avec 56 réacteurs nucléaires fournissant environ 70 % de notre électricité. Cette force est un atout majeur pour la décarbonation, mais elle est sous-exploitée et contrainte par des choix politiques.

Pour compenser l'intermittence croissante des éoliennes et des panneaux solaires, nos centrales nucléaires sont forcées de moduler leur puissance. Une aberration économique ! Le coût de fonctionnement d'une centrale nucléaire reste quasi identique qu'elle produise à 100 % ou à 30 % de sa capacité. En effet, 70 à 80 % de ses coûts sont fixes (amortissement, personnel, sécurité). Ralentir un réacteur pour faire de la place à une éolienne, c'est diluer les coûts sur moins de mégawattheures, ce qui augmente artificiellement le prix de revient de l'électricité nucléaire. C'est aussi une source d'usure accrue des composants.

Ce système est une rente pour les promoteurs d'ENR intermittentes, dont les revenus sont garantis par la Contribution au Service Public de l'Électricité (CSPE) – payée par vous et moi – tandis que les coûts de gestion de leur intermittence sont socialisés, c'est-à-dire supportés par l'ensemble du réseau, et donc par le contribuable.


Les STEP : la solution de stockage massive que la France sous-estime

La véritable clé pour intégrer des énergies variables n'est pas de pénaliser le nucléaire, mais de développer massivement le stockage. Et la solution la plus mature, la plus efficace et la plus économique à grande échelle, ce sont les Stations de Transfert d'Énergie par Pompage (STEP).

Ces "batteries géantes" hydrauliques pompent de l'eau quand l'électricité est abondante et bon marché (par exemple, la nuit avec le nucléaire) pour la turbiner et produire de l'électricité quand la demande est forte. La France est un leader mondial dans cette technologie, avec un potentiel énorme (20 GW terrestres identifiés par RTE, et jusqu'à 50-100 GW en STEP marines).

Construire des STEP est 5 à 15 fois moins cher et 2 à 3 fois plus rapide que de bâtir de nouvelles centrales nucléaires, pour un coût du MWh comparable. Elles pourraient se substituer aux coûteuses et polluantes centrales à gaz qui viennent aujourd'hui au secours du réseau quand le vent ne souffle pas.

Moratoire éolien : le temps du réalisme face aux désillusions

Pour financer ce virage stratégique et rétablir l'ordre dans notre mix électrique, il est temps d'oser un moratoire de 10 à 20 ans sur la construction de nouvelles éoliennes.

Ce n'est pas un rejet des ENR, mais une prise de conscience des réalités :

  • Coût prohibitif : Financées par des subventions massives via la CSPE, les éoliennes actuelles pèsent lourdement sur la facture des Français, sans garantir une production stable.
  • Impacts non résolus : Dénaturation des paysages, problèmes de recyclage des pales en matériaux composites (pratiquement impossible aujourd'hui), et des allégations de "syndrome éolien" qui ne sont pas du simple nocebo (maux de tête, nausées, troubles cardiaques chez l'humain, et des cas de mortalité ou de problèmes chez les animaux, comme les vaches).
  • Dépendance et éthique : La fabrication majoritairement chinoise des éoliennes a un impact négatif sur notre balance commerciale et soulève de graves préoccupations éthiques (allégations de travail forcé au Xinjiang).

En réorientant les fonds de la CSPE vers le financement des STEP, nous investirions en France, avec des emplois non délocalisables, et nous construirions une infrastructure de flexibilité indispensable. Une fois ce socle de stockage bâti, l'éolien pourrait revenir, mais dans un cadre économique et environnemental assaini, sans subventions massives ni obligation de rachat.

Une stratégie gagnante pour la France

L'adoption de cette stratégie — nucléaire "en ruban" + STEP massives + moratoire éolien — offre des avantages décisifs :

  • Décarbonation optimale : Maximisation de la production nucléaire sans modulation coûteuse, élimination progressive des centrales à gaz polluantes.
  • Sécurité et Autosuffisance : Une source d'énergie fiable, réduisant drastiquement notre dépendance aux importations de pétrole et de gaz. Face au pic pétrolier attendu autour de 2030, et à la croissance de la demande énergétique mondiale, électrifier nos usages (chauffage, mobilité) avec une électricité décarbonée et disponible est une nécessité vitale.
  • Compétitivité et Emplois : Un coût de production maîtrisé, une meilleure balance commerciale énergétique et des investissements créateurs d'emplois locaux.
  • Stabilité du Réseau : La récente méga-panne en Espagne et au Portugal (avril 2025), liée à la vulnérabilité des réseaux avec trop d'ENR intermittentes sans stockage adéquat, est un avertissement clair. Notre proposition assure la résilience du système.
  • Acceptabilité sociale : Une stratégie qui répond aux préoccupations de la population, notamment sur l'éolien, et optimise l'utilisation de nos infrastructures existantes.

Plutôt que de s’entêter dans une course effrénée aux énergies intermittentes sans solution de stockage sérieuse, la France ferait mieux de capitaliser sur une production électrique pilotable, abondante et stockable. Le couple nucléaire-STEP, déjà éprouvé, offre une voie crédible, économique et souveraine pour sortir durablement des énergies fossiles, sans sacrifier ni notre stabilité réseau, ni notre pouvoir d’achat.

Nous avons en main les outils, les compétences et l’expérience pour réussir cette transition. Ce qui manque aujourd’hui, ce n’est ni la technologie, ni les moyens : c’est le courage politique de rompre avec le dogmatisme énergétique.

Un contribuable, témoin d’un mix énergétique rationnel oublié.

Droits d’Auteur IPSIDE

https://www.agoravox.fr/actualites/societe/article/mix-electrique-francais-stop-au-262508

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