À Marseille, les vacances riment aussi avec nuisances. Des propriétaires de bateaux de plaisance ont appris à leurs dépens que les vandales, eux, ne prennent pas de congés. Dans les quatorze ports de la ville, ils sévissent. Didier Réault, vice-président de la Métropole délégué à la Mer, au Littoral et aux Ports, raconte à BV : « Comme partout dans la ville, des gens viennent vandaliser et voler. Les portails des pannes sont cassés, les bateaux visités, volés pour certains. Les dégradations sont diverses et variées. Parfois, il y a des destructions par le feu, comme à l’Estaque. »
Des nuisances
La plupart du temps, les bateaux pris pour cible restent à quai, mais il arrive aussi qu’ils soient utilisés par des personnes voulant faire un tour en mer. Dans ce cas, souvent, « ils sont retrouvés en mer car ils n’ont pas été bien amarrés ».
Ce phénomène, « plus important l’été parce qu’il y a une appétence pour le littoral particulièrement grande », est à déplorer dans tous les ports de la deuxième ville de France, mais plus particulièrement à la Pointe-Rouge, dans le VIIIe arrondissement, au Vieux-Port, où les bateaux sont très nombreux (environ 3.200), ou à la Darse du J4, à proximité du Mucem.
Le problème est identifié et bien réel, reste à savoir qui en est la cause. Pour Didier Réault, il s’agit de « gens qui veulent profiter de la vie et de l’investissement des autres ». La formule est poétique, un brin naïve. En tout état de cause, ce sont des racailles, des voyous, des délinquants.
Des dépenses
Quoi qu’il en soit, pour les plaisanciers comme pour les clubs nautiques, la situation est intolérable. Au-delà de la colère que peuvent provoquer de tels agissements dans les rangs des victimes, les pertes financières liées à ces actes de vandalisme sont, aussi, très importantes. Les sommes à dépenser pour rééquiper un bateau peuvent être colossales, tout comme celles que déboursent les clubs pour assurer la sécurité des bateaux de leurs adhérents. Le Yachting Club de la Pointe-Rouge a investi près de 300.000 euros pour sécuriser ses pannes. Du grillage entoure désormais le club et des portes avec accès par badge ont été installées devant chaque quai.
De son côté, Martine Vassal, la présidente de la Métropole Aix-Marseille, prend aussi le problème du vandalisme nautique au sérieux. Avec Didier Réault, elle a « décidé de mettre en place un groupe de police à partir de l’année prochaine » pour venir en renfort des dix-neuf agents portuaires de la cité phocéenne. Les membres de cette brigade maritime auront des pouvoirs de police. Ils seront équipés d’armes non létales et pourront dresser des contraventions. Est-ce que cela sera suffisant ? Difficile à dire, mais c’est déjà ça !