Amélie de Montchalin sur Cnews, notre Ministre chargée des Comptes publics, déclare Bardella « incompétent ». Elle illustre ce faisant le jeu permanent du gouvernement en matière de manipulation mentale des populations, par le biais des médias, à divers degrés certes, et Cnews plutôt moins que plus, mais un jeu total et sur tous les fronts. L’Amélie en question, trois fois Ministre, de la Transformation et de la Fonction publiques, de la Transition écologique et de la Cohésion des territoires puis des Comptes publics, a-t-elle la moindre légitimité pour décider si Bardella est compétent ou pas ? Non, mais elle se l’arroge et cela semble recevable pour tout le monde, alors que ça ne l’est pas. Plus loin, les gouvernements auxquels a appartenu l’Amélie sont-ils compétents ? Là, la réponse est sûre : non, au vu de l’état de la France, de son économie, de son rayonnement international, de son état intérieur.
En réalité, cette notion de compétence est de la pure manipulation mentale et cache une autre forme de désignation, non pas par la compétence, mais par l’adoubement. Bardella n’est pas compétent, se traduit par Bardella ne fait pas partie de notre système de pensée. Mais cela ne peut être dit comme cela à la télévision, on passe donc sur le registre plus plausible de la « compétence », alors que ceux qui se sentent légitimes pour porter ce jugement, sont justement totalement incompétents et que cela est vérifiable.
Ce court épisode de l’Amélie est l’une des facettes de la programmation mentale menée auprès du public, avec par exemple le mot « Extrême droite », destiné à faire peur, alors que quand on regarde très froidement le programme du RN, non seulement, il n’y a rien qui fasse peur mais il est même plutôt conforme à la doxa ambiante, au point qu’on cherche désespérément ce qu’il pourrait bien avoir d’extrême. Idem pour Zemmour, qui serait le pire des extrémistes alors que rien dans son discours n’est vindicatif ou féroce et que l’ensemble relève d’un bon sens partagé par de nombreux français sur l’immigration, la sécurité ou l’économie, par exemple. La télévision vous programme donc pour les détester, aidée de quelques « artistes » bien en cour, Souchon par exemple, récemment. Ce qu’en jargon on peut traduire par excommunication sociale. La méthode est permanente, on l’a vu pendant les épisodes récents, tels que le Covid, où les voix, non pas contre, mais juste sceptiques, ont été excommuniées. Raoult, l’un des médecins les plus diplômés au monde, traité de « vieux druide ». De grands gestionnaires de pandémies, comme Perronne, mis sur la touche. Les non-vaccinés, traités de « cons ». Rebelote pour l’Ukraine, avec ceux qui n’étaient pas pour la guerre totale, qualifiés, de pro-russes, de pro-Poutine », évincés des plateaux, des chefs d’Etat-major, limogés… mais cela ne marche pas sur la durée, la réalité reprenant le dessus, tant pour les vaccins que pour l’Ukraine, avec des revirements d’opinions spectaculaires.
Il faut bien comprendre le mécanisme de programmation des foules par les médias et l’imposition d’un système binaire, pour ou contre, avec des gens légitimés par les médias pour dire la « vérité », pseudos spécialistes rémunérés et tous ceux qui doutent, excommuniés, virés des plateaux télés, tournés en dérision, victime d’acharnement judiciaire, voire même éliminés physiquement, purement et simplement. Bardella incompétent, peu importe, Macron l’est bien, au vu de l’état de la France quant à Amélie de Montchalin, il serait étonnant qu’elle ait son nom dans le moindre livre d’histoire. L’essentiel à retenir est que la télévision a un rôle de légitimation et que celui qui est légitimé peut se permettre un jugement de valeur auquel on est sommé implicitement d’adhérer. C’est encore la télévision, commandée par ceux qui la dirigent et qui finalement ne sont pas connus du grand public, qui vous programme pour trouver qu’un candidat à l’étoffe ou pas, d’un maire, d’un député, d’un président, ou qu’il est d’extrême quelque chose et donc illégitime. Il se trouve que les médias de « programmation » voient leurs audiences chuter de manière vertigineuse, signe d’une forme de prise de conscience du public de son rôle, non pas d’information, comme ils le prétendent, mais de programmation et une certaine recherche du public en question pour s’affranchir de cette programmation. Et une conscience des « programmeurs », nos dirigeants, qu’ils sont en train de perdre la partie, d’où, le « bouclier démocratique » de Von-der-Leyen, la « Lutte contre les fake-news » de Macron, expression d’une volonté globale des dirigeants de vouloir supprimer tout ce qui peut leur apparaître comme une possibilité d’émancipation de la matrice de pensées et de jugements qu’ils proposent. Quelque part, cette fébrilité de leur part est assez bon signe, elle est historiquement une phase qui précède la chute… croisons les doigts.