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Le début de la fin, par Dominique Venner

PARIS (via le site officiel de Dominique Venner) — Le début de la fin(1) est le titre d’un petit livre d’Éric Werner, dont je vais parler pour ceux qui ne le connaissent pas encore. On va vite comprendre de quelle fin il est question, bien qu’Éric Werner se garde de donner des assurances à ce sujet. Confidence : j’aimerais bien, pour ma part, que ce soit en effet le début de la fin de ce que nous détestons, mais je ne suis pas certain que ce soit encore pour demain. Mais venons-en au fait.

 

Longtemps professeur de philosophie politique à l’université de Genève, Éric Werner s’est fait connaître du grand public par un essai retentissant, L’Avant-guerre civile, publié en 1998. Il faisait entendre une voix d’une lucidité inhabituelle. Il développait la thèse d’une stratégie délibérée par laquelle la nouvelle classe dirigeante européenne, structurée autour du triptyque : libéralisme, américanisation, mondialisme, a établi son pouvoir en favorisant la dislocation des anciens cadres sociaux et en suscitant des antagonismes internes à la limite de la guerre civile. Antagonismes d’âge de sexe, de statut social, de culture, de religion, d’ethnie… Parmi ces antagonismes, l’immigration de masse extra-européenne jouait un rôle décisif.

Éric Werner posait la question : pourquoi cette immigration de masse a-t-elle été voulue et encouragée par les gouvernements et classes dirigeantes européennes alors que ses conséquences nuisibles sont évidentes ? Réponse : s’ils favorisent cette immigration c’est qu’elle leur profite. En attisant les antagonismes et la défiance mutuelle, elle paralyse les réactions et défenses de la population. Pour une classe dirigeante corrompue, une société balkanisée est plus facile à contrôler qu’une société homogène. L’insécurité née de l’immigration devient même une arme formidable de gouvernement.

« En laissant les délinquants agir à sa place, le pouvoir fait d’une pierre deux coups. L’ordre se défait, mais le désarroi même qui en résulte débouche paradoxalement dans une relégitimisation du pouvoir, car le pouvoir apparaît comme l’ultime rempart contre le désordre triomphant ». Le pouvoir tire ainsi argument de l’insécurité pour que les citoyens se résignent à l’abandon de leurs droits, comme la légitime défense.

C’est un peu cette thématique, avec un zest de sophistication et d’ironie mordante en plus qu’Éric Werner développe dans son nouvel essai sous la forme très originale de brefs dialogues entre plusieurs personnages (ou plusieurs « types ») qui s’entrecroisent, l’Avocate, l’Ethnologue, l’Auteur bien sûr, l’Étudiante, le Colonel (d’un cynisme réjouissant), etc. Si vous souhaitez rire (jaune parfois) devant la réalité vraie de notre « meilleur des mondes », courez acheter Le début de la fin & autres causeries crépusculaires. Le plaisir de la démonstration est garanti.

1) Éric Werner, Le début de la fin, Xenia, 110 p. 13 €

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