Devant l'Histoire....
Le 8 mai 2011, le site Maurras.net - sous le titre Comment Maurras dénonçait Hitler en 1937 - a envoyé ce texte de Maurras (alors en prison) en l'accompagnant du commentaire suivant (extrait):
"...En avril 1937, la librairie d’Action française publie une brochure de propagande destinée à montrer au public, et à rappeler en bons arguments aux militants, en quoi le nationalisme français se distingue en tout du fascisme mussolinien et du national-socialisme hitlérien. C’est Marie de Roux qui en rédige l’essentiel ; Maurras y ajoute une postface, Le Nationalisme français et le Nationalisme allemand, que nous publions aujourd’hui, en lui adjoignant en note l’essentiel d’un billet écrit par Jacques Bainville en 1933, peu après l’accession d’Hitler au pouvoir.
L’argumentation est solide et carrée. D’une part le racisme aryaniste est une ineptie, issue d’ailleurs d’auteurs français (Gobineau, de Leusse, Vacher de Lapouge) que Maurras et l’Action française avaient vertement condamnés bien avant qu’Hitler ne s’empare de leurs thèses; d’autre part cet Hitler n’est que le dernier avatar du danger pangermaniste dont l’Action française a toujours été le plus résolu des adversaires. Il n’y a donc rien de commun entre le nationalisme français, défensif et civilisateur, et le nationalisme allemand, barbare et expansionniste.
Cette argumentation a-t-elle été entendue ? Des militants qui la connaissaient déjà par cœur, sans doute. Mais vis-à-vis de l’histoire, elle n’a pas pesé lourd, et lorsqu’après 1945 un Ernst Nolte cherche à disculper son pays de la responsabilité des horreurs nazies, il n’a qu’à reprendre à son compte et au pied de la lettre les vociférations de la gauche française : l’Action française était nationaliste ? Parbleu, alors c’est clair, elle était la préfiguration du fascisme et de l’hitlérisme.
Il reste qu’aujourd’hui, le lecture du texte de Maurras en 1937 a quelque chose d’éclairant !"
Dans un précédent envoi, le site rappelait :
"...En juillet 1936, il (Maurras, ndlr) écrit dans l’Action française à propos du nazisme : « l’entreprise raciste est certainement une folie pure et sans issue ». En mars 1937, applaudissant à la condamnation du nazisme par le Pape, il précise ainsi sa propre position : « Tous les esprits impartiaux qui ont étudié le nationalisme français, même intégral, surtout intégral, savent combien il est profondément hostile à ce que l'Encyclique d'hier appelle 'la théorie du sol et du sang', théorie métaphysique, bien entendu, qui substitue aux relations normales et objectives des hommes, au jeu naturel des apports collectifs nationaux et professionnels, une distribution toute subjective fondée sur les races et sur les climats, dérivée du principe que l'Homme allemand ('all-mann') est l'Homme par excellence, le tout de l'Homme, et de ce que Luther incarna cet Homme dans l'histoire politique et dans l'histoire des religions[». Il traite de « basses sottises » les idées de Gobineau et de Vacher de Lapouge et rappelle qu'il écrivait, déjà trente ans auparavant : « J'ai, pour mon compte, toujours pris garde de séparer les réflexions sur l'hérédité politique et économique d'avec les généralisations vagues, aventureuses et captieuses sur la stricte hérédité physiologique. » Il demande une traduction non expurgée de Mein Kampf, dont certains passages laissant prévoir les ambitions hitlériennes avaient été censurés dans la version française..."
Le Nationalisme français et le Nationalisme allemand
I / Les Encycliques
On ne saurait trop le dire, les deux dernières encycliques (1) sont des événements.
La condamnation du communisme va contribuer puissamment à rétablir une unité profonde entre les défenseurs de l'ordre, et dans l'état présent du monde il n'y a rien de plus désirable.
Texte complet (en français) : http://www.vatican.va/holy_father/pius_xi/encyclicals/doc...
La condamnation, formelle et directe, de l'hitlérisme apporte enfin le trait de lumière souhaité aux esprits qui hésitaient sur les terrains vagues du nationalisme modéré ou du nationalisme exagéré, ces adjectifs qualificatifs n'ayant dit rien de net à personne, sinon que le premier était licite et le second interdit. Comment, jusqu'ici, se débrouiller là-dedans ?
Texte complet (en français) : http://lesbonstextes.awardspace.com/pximitbrennendersorge...
On sait maintenant ce qui est interdit, c'est l'hitlérisme, c'est le germanisme d'Hitler, c'est la métaphysique religieuse du sol et du sang.
Il ne s'agit pas de renier sa race ni sa patrie. Il s'agit de distinguer entre des notions morales, des sentiments naturels, des idées humaines et ce qui fait l'objet d'une sorte de monothéisme historique, temporel et terrestre tout à fait aberrant.