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Cumuler des mandats, c’est cumuler des indemnités : l’exemple de l’agglomération nantaise

NANTES (NOVOpress Breizh) – Difficile de comprendre la question du cumul des mandats si le côté « gamelle » n’est pas pris en compte. Le plus souvent, le casse-croûte explique l’acharnement de certains à collectionner les casquettes. Professionnalisation de la politique oblige. A partir du moment où l’exercice des mandats représente un temps complet, l’existence d’un revenu – confortable de préférence – domine toute autre considération.

Certes le législateur a déjà limité le nombre de mandats que peut s’adjuger un élu. Certes l’écrêtement empêche un parlementaire cumulard d’encaisser d’avantage que le plafond légal de 9.857 euros par mois ; en cas de dépassement, il reverse le surplus à un ou plusieurs élus de son choix, moins bien rémunéré(s).

Le mensuel Capital (février 2013) a additionné les indemnités de 500 politiciens d’Ile-de-France et des dix agglomérations les plus peuplées. Parmi elles, celle de Nantes.

Gérard Allard (PS) : 4.713 euros ; vice-président du conseil général (3.459 euros) et maire-adjoint de Rezé (1.254 euros).

Bernard Aunette (PS) : 6.747 euros ; maire de Sainte-Luce-sur-Loire (2.471 euros), vice-président de la communauté urbaine (1.806 euros), conseiller général (2.470 euros).

Jean-Marc Ayrault (PS) : 14.910 euros ; Premier ministre (14.910 euros), conseiller municipal de Nantes, conseiller de la communauté urbaine.

Gilles Bontemps (PCF) : 4.789 euros ; vice- président du conseil régional (3.725 euros), conseiller de la communauté urbaine (1.064 euros).

Christophe Clergeau (PS) : 7.260 euros ; vice-président du conseil général (3.725 euros), maire-adjoint de Sainte-Luce-sur-Loire (2.471 euros), conseiller de la communauté urbaine (1.064 euros).

Marie-Françoise Clergeau (PS) : 9133 euros ; député (7.100 euros), maire-adjointe de Nantes (969 euros), conseiller de la communauté urbaine (1.064 euros).

Ronan Dantec (EELV) : 9.133 euros ; sénateur (7.100 euros), conseiller municipal délégué de Nantes (969 euros), conseiller de la communauté urbaine (1.064 euros).

Sophie Errante (PS) : 8.735 euros ; député (7.100 euros), maire de la Chapelle-Heulin (1.635 euros).

Jean-Pierre Fougerat (PS) : 9.857 euros ; député (7.100 euros), maire de Couëron (2.471 euros), vice-président de la communauté urbaine (1.806 euros). Ecrêtement.

Charles Gautier (PS) : 5.227 euros ; maire de Saint-Herblain (3.421 euros), vice-président de la communauté urbaine (1.806 euros).

Alain Gralepois (PS) : 3.725 euros ; vice-président du conseil régional.

Michèle Gressus (PS) : 4.277 euros ; maire de Bouguenais (2.471 euros), vice-présidente de la communauté urbaine (1.806 euros).

Joël Guerriau (UDI) : 9.857 euros ; sénateur (7.100 euros), maire de Saint-Sébastien-sur –Loire (3.421 euros), vice-président de la communauté urbaine (1.806 euros). Ecrêtement.

Claude Guillet (UDI) : 4.277 euros ; maire de Carquefou (2.471 euros), vice-président de la communauté urbaine (1.806 euros).

Michel Ménard (PS) : 9.857 euros ; député (7.100 euros), vice-président du conseil général (3.459 euros). Ecrêtement.

Michelle Meunier (PS) : 9.818 euros ; sénateur (7.100 euros), conseiller général (2.718 euros).

Fabienne Padovani (PS) : 5.961 euros ; vice-présidente du conseil général (3.459 euros), maire-adjoint de Nantes (1.438 euros), conseiller de la communauté urbaine (1.064 euros).

Joseph Parpaillon (DVD) : 7.945 euros ; maire d’Orvault (3.421 euros), vice-président de la communauté urbaine (1.806 euros), conseiller général (2.718 euros).

Catherine Piau (PS) : 5.429 euros ; maire-adjoint de Nantes (1.438 euros), conseiller de la communauté urbaine (1.064 euros), conseiller régional (2.927 euros).

Dominique Raimbourg (PS) : 8.164 euros ; député (7.100 euros), conseiller de la communauté urbaine (1.064 euros).

Gilles Retière (PS) : 6.414 euros ; maire de Rezé (3.421 euros), président de la communauté urbaine (2.993 euros).

Patrick Rimbert (PS) : 7.318 euros ; maire de Nantes (5.512 euros), vice-président de la communauté urbaine (1.806 euros).

Alain Robert (PS) : 7.383 euros ; vice-président du conseil général (3.449 euros), maire-adjoint de Nantes (1.438 euros), conseiller de la communauté urbaine (1.064 euros), président du syndicat mixte pour l’hébergement des gens du voyage (1.422 euros).

Johanna Rolland (PS) : 5.962 euros ; maire-adjoint de Nantes (1.438 euros), vice-pésidente de la communauté urbaine (1.806 euros), conseiller général (2.718 euros).

François de Rugy (EELV) : 8.164 euros ; député (7.100 euros), conseiller de la communauté urbaine (1.064 euros).

Catherine Touchefeu (PS) : 5.961 euros ; vice-présidente du conseil général (3.459 euros), maire-adjoint de Nantes (1.438 euros), conseiller de la communauté urbaine (1.064 euros).

Ce petit tour d’horizon montre que les politiciens les plus en vue de l’agglomération nantaise se situent dans la fourchette 3.725/9.857 euros. Dans le premier cas, on a affaire à Alain Gralepois, premier secrétaire fédéral du PS en Loire-Atlantique jusqu’en 2012. Dans le second, on trouve les parlementaires que leur activité de législateur ne suffit pas à occuper puisqu’ils éprouvent le besoin d’être maire ou vice-président de ceci ou de cela par-dessus le marché.

Conséquence de la professionnalisation des élus, le « boss » – à Nantes un certain Jean-Marc Ayrault – tient son « personnel » bien en main. Système qui ressemble fort à celui en vigueur au Moyen Âge avec le suzerain et ses vassaux. Car c’est le patron qui répartit la manne. C’est lui qui récompense la fidélité des uns et l’ardeur des autres. C’est sur lui qu’on compte pour monter d’un cran – ou de plusieurs – aux prochaines élections. Tout conseiller municipal rêve de devenir adjoint…Tout conseiller général ambitionne de devenir président de commission…Tout conseiller régional se voit devenir vice-président. Mais carte de visite plus flatteuse et indemnité plus nourrissante dépendent du bon vouloir du « boss ». Il ne suffit plus de prendre sa place dans la file et d’attendre les effets de l’ancienneté, comme autrefois.

Etant bien entendu qu’en dehors du Parti socialiste, devenu véritable parti « institutionnel », il n’y a point de salut à gauche ; c’est le patron du parti hégémonique qui distribue les mandats et fait les carrières. Aux alliés (PCF, PRG) il ne reste qu’à faire allégeance et à ramasser les miettes.

Rares sont les élus qui osent quitter le PS parce qu’ils sont en désaccord avec la ligne de la rue de Solferino. Ceux qui s’y risquent voient leur vie politique réduite à la plus simple expression ; c’est le cas de Françoise Verchère, conseiller général, ancien maire de Bouguenais, qui a quitté la grande surface socialiste pour rejoindre une épicerie de quartier (Front de gauche). Attitude courageuse qui honore cette femme de caractère. D’autant plus qu’elle s’oppose aux grands chefs socialistes à propos du projet d’aéroport de Notre-Dame-des-Landes. Elle milite activement contre le déménagement. M. Ayrault et ses boys ne lui feront donc pas de cadeaux.

Paul le Guern http://fr.novopress.info

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