CONFIDENTIEL. Seuls 30 % des adhérents 2012 ont repris leur carte. Le principal parti d’opposition paye le prix du pugilat entre Copé et Fillon.
Selon nos informations, sur les 280 000 adhérents UMP en 2012, environ 84 000 ont décidé de renouveler leur carte en 2013.
"Nous sommes à peine à 30 % de renouvellement. C’est effarant", alerte un poids lourd du parti. Heureusement, de nouvelles adhésions viennent un peu gonfler les rangs. Combien ? Le sujet est sensible et l’omerta règne à l’UMP. Impossible de mettre la main sur les chiffres officiels. "Par rapport à mai 2012, nous sommes sur la même tendance à 2 % près. Il n’y a pas d’effondrement. C’est même plus soutenu que cela aurait dû être après une défaite électorale", souffle-t-on au cabinet du patron de l’UMP Jean-François Copé.
Dans les fédérations, l’inquiétude règne. Selon les chiffres recueillis par Le Point.fr, le renouvellement des adhésions est à la peine. Ainsi à Paris, on compte 3 900 adhérents à jour de cotisation 2013 (contre 22 308 en 2012). Dans les Bouches-du-Rhône, on dénombre 4 000 encartés 2013 dont un millier de nouveaux adhérents (contre 13 000). Dans le Val-de-Marne, 2 500 adhérents sont à jour de cotisation (contre 5 400). En Haute-Loire, il y a 250 adhérents à jour de cotisation cette année (contre 832). Dans le Cher, on compte 330 encartés (contre 1 100). Une cotisation coûte entre 20 euros, prix réduit, et 45 euros, prix pour un couple.
"Les adhérents se vengent"
Comment expliquer ce faible entrain ? Outre une année 2013 sans échéance électorale, les responsables locaux avancent deux autres raisons. Tout d’abord, la plupart des campagnes de renouvellement sont parties plus tard que prévu, c’est-à-dire à la mi-mars au lieu de début janvier. "Au 1er janvier, nous n’avions pas de président UMP, donc tout était figé", explique Hervé Benessiano, trésorier de la fédération de Paris. Mais une partie des militants UMP reste surtout traumatisée par le pugilat entre Jean-François Copé et François Fillon qui a eu lieu cet automne pour la présidence du parti.
"Les adhérents en veulent encore à Copé et Fillon de s’être entretués. Nier cette réalité, c’est mentir. Nous avons reçu peu de cartes UMP déchirées cet hiver. Finalement les adhérents se vengent en ne renouvelant pas leur adhésion", souffle Bruno Gilles, sénateur des Bouches-du-Rhône. Même réaction chez un député du Nord : "Les gens ne veulent plus payer tant que Jean-François Copé et François Fillon sont dans la place. En revanche, ils répondent présent pour financer mon action locale." Voilà qui n’arrange en rien les finances de l’UMP, déjà plombées par son mauvais score aux dernières élections législatives.