La période insurrectionnelle à Paris dura deux mois environ, du 18 mars 1871 jusqu’à la « semaine sanglante » (21-28 mai). Cette insurrection contre le gouvernement issu de l’Assemblée nationale, qui venait d’être élue au suffrage universel masculin, établit une organisation proche de l’autogestion pour gérer la ville. Michel Sauve présente la transcription fidèle d’un texte inédit narrant la fin de mai 1871 de la main d’un parisien anonyme qui, certainement, était un paisible modéré. Il accompagne le texte d’origine d’un vaste corpus de notes destinées à en faciliter au mieux la compréhension.
Votre Récit vécu de la fin de la Commune de Paris par un bourgeois anonyme, de par sa forme, est étrange : les notes, de votre main, y tiennent pratiquement autant de place que le texte que vous commentez…
Des amis, devant la version primitive de ce travail, m’ont dit être frappés par sa richesse pédagogique et m’ont encouragé à le faire connaître, insistant sur ce que les événements de la Commune de Paris en 1871 ont actuellement un regain d’intérêt, à tel point que l’enseignement scolaire s’en est emparé.
Dans votre introduction, vous racontez la façon dont vous avez découvert et traité le manuscrit d’origine…
On ne trouve pas tous les jours un tel document dans une bibliothèque privée ; j’y suis entré comme dans une enquête policière, tant étaient inextricables les interrogations auxquelles l’identité obscure de l’auteur me condamnait. Cela étant, outre l’intérêt pour le passé, l’histoire familiale, héritage privilégié de mes années de jeunesse, j’ai voulu rendre public ce témoignage écrit d’un Parisien dont le caractère historique en fait une véritable étude scientifique : un témoignage sur le vif, souvent anecdotique, certes, mais le merveilleux Raymond Devos nous l’a rappelé : « Trois fois rien, c’est déjà quelque chose. »
Fabrice Dutilleul http://www.voxnr.com
notes :
Récit vécu de la fin de la Commune de Paris par un bourgeois anonyme, Michel Sauve, Éditions Dualpha, collection « L’Essentiel », dirigée par Philippe Randa, 120 pages, 15 euros.