« Collaborateur au journal Je suis partout
en compagnie de Lucien Rebatet et de Robert Brasillach,
Pierre-Antoine Cousteau (PAC) dirigera ce journal jusqu’en 1944.
C'est un « ultra de la Collaboration ».
Libéré en 1954, après neuf ans de bagne,il est accueilli à l’hebdomadaire Rivarol.
Au lendemain de sa mort de (1906-1958),
le journal Le Monde écrivait :
« Fidèle à ses idées, à ses amitiés, à son passé,
il avait conservé tout son talent de polémiste. »
(propos sélectionnés par Fabrice Dutilleul)
Comment Pierre-Antoine Cousteau (PAC) a-t-il appris sa condamnation à mort ?
« Le 23 novembre 1946, un grand monsieur glabre, revêtu d’une ravissante robe rouge agrémentée de lapin blanc m’annonça assez sèchement que j’étais condamné à mort. C’était déplaisant, mais c’était sérieux. Très sérieux. Je ne connais rien de plus sérieux que des canons de fusil convenablement orientés.
Cinq mois plus tard, un petit monsieur glabre – mais sans robe, celui-là – vint m’informer dans ma cellule que, tout bien réfléchi, la République ferait l’économie de ses douze balles et que ma peine était commuée en travaux forcés à perpétuité.
C’était plaisant. Mais ça n’était pas sérieux. Plus sérieux du tout. Avec cette « grâce », on retombait lourdement dans les fariboles. Le langage de mes tourmenteurs avait cessé d’être plausible. Je pouvais croire à la réalité du peloton d’exécution. Je ne pouvais pas croire à ma « perpétuité » : à moins d’endosser la bure à un âge très avancé, on finit bien par sortir du bagne. »
PAC a donc été épargné par l’épuration sauvage de 1944-45
« À la minute même où le petit monsieur m’annonça que j’allais vivre (et finir ma vie au bagne, mais cela c’était tout à fait incroyable), je compris que, dans mon cas du moins, l’épuration était ratée. Dès cette minute, il était clair que, dès ma levée d’écrou, je récidiverais. Non point – je me hâte de le dire – par ressentiment : cette longue détention m’a plutôt flatté qu’aigri. Et point, non plus, dans l’espoir tout à fait utopique de dissiper les ténèbres contemporaines. Simplement parce que je suis ainsi fait qu’à la longue j’en arrive à ne plus pouvoir supporter d’entendre rabâcher que la terre est plate et que j’éprouve l’irrésistible besoin d’affirmer qu’elle est ronde. »
PAC n’est pas devenu démocrate pour autant…
« C’est cela, la démocratie : le rabâchaqe tenace d’un copieux assortiment de contre-vérités. C’est de cela que la France s’alimente depuis près de deux siècles. C’est de cela qu’elle a fini par se pénétrer à force d’entendre les pontifes présenter comme des évidences ce que rejetterait le simple bon sens d’un gamin de dix ans ou d’un « bon » sauvage.
Des contre-vérités de base – celles des immortels principes – découlent au surplus, tout naturellement, d’autres contre-vérités circonstancielles que leur actualité rend encore moins comestibles, mais qu’il faut avaler en vrac avec tout le reste. Car les mythomanes ne font pas le détail. Du même souffle, ils nous assènent que les triangles ont quatre angles, que De Gaulle est intelligent, que les hommes sont naturellement bons, que Paris s’est libéré tout seul, que les Russes protègent la Hongrie, que les Boches ont la tête carrée, qu’un cannibale vaut bien un Breton, que le parlement est une auguste institution, que les Anglais sont nos amis, que la gué-guerre de 39 était indispensable et qu’une majorité d’imbéciles a toujours raison.
Les éditions Déterna ont réédités les 3 principaux livres de Pierre-Antoine Cousteau dans la collection « En ce temps-là », dirigée par Marc Laudelout.
En ce temps-là…, 224 pages, 23 euros.
Publié un an après sa disparition prématurée, contient, outre ses souvenirs de journaliste, son journal de condamné à mort. Un document rare, réédité pour la première fois avec, en guise de préface, ce poignant « Testament et tombeau de Pierre-Antoine Cousteau » dû à son compagnon d’infortune, Lucien Rebatet.
Mines de rien, 138 pages, 21 euros.
Il y a des mystifications qui aboutissent à des apothéoses, dans les hymnes, les drapeaux, les processions, les défilés, les discours, etc. C’est de ces « plaisanteries » que Pierre-Antoine Cousteau, nous entretient ici…
Après le déluge, 350 pages, 31 euros.
Libéré en 1954, après neuf ans de bagne, P.-A. Cousteau est accueilli par René Malliavin à Rivarol qu’il a fondé après les Écrits de Paris, en 1950. La prose est plus apaisée, mais, dégagée d’un combat plus immédiat, l’esprit ruisselle, sans la moindre amertume.