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La monarchie, spectacle nécessaire ?

Il y a trois semaines environ, une internaute m’a posé quelques questions sur ma conception de la monarchie pour la France, et j’avais alors commencé à y répondre, me promettant bien de poursuivre ce petit travail de présentation des idées que je défends ici et dans la rue, voire par le jeu des urnes. Voici donc la suite des questions et mes tentatives de réponses :

« Dans les modèles espagnol et anglais, la royauté à un rôle plutôt de spectacle. Est-ce le rôle que vous souhaitez à votre roi ? (…) Et si vous voulez un rôle plus fort, lequel ? Monarchie absolue ? », me demande mon interlocutrice.

Chaque pays a son histoire et ses traditions politiques, et l’Europe est riche de ses diversités, y compris monarchiques. La France n’est ni l’Espagne ni le Royaume-Uni, même si notre pays a souvent eu maille à partir ou, au contraire, des liens d’amitié, voire familiaux (et je pense surtout à l’Espagne…), avec ces nations voisines. Mais, bien sûr, je ne méconnais pas les formes que la monarchie a pu prendre de l’autre côté de la Manche ou des Pyrénées, et je ne mésestime ni leurs qualités ni leurs difficultés actuelles : l’Espagne et le Royaume-Uni, comme les Pays-Bas, la Belgique ou, hors Union européenne, la Norvège, peuvent être vus comme des exemples de monarchie, beaucoup plus que comme des modèles pour la France.

Il est bien vrai que les monarchies européennes contemporaines sont avant tout parlementaires et que le rôle du souverain, roi ou reine, prince ou grand-duc, apparaît désormais limité : il n’en reste pas moins, au-delà du seul spectacle familial qui ravit (ou scandalise parfois, comme au moment de la mort de Diana, au risque de déstabiliser la monarchie toute entière, ce que montre intelligemment l’excellent film « The Queen », de Stephen Frears…), une réalité politique, celle d’une magistrature suprême, plus morale ou symbolique que véritablement politique ou gouvernementale, mais toujours utile, ne serait-ce que sur le plan de la représentation diplomatique qui apparaît plus incontestable quand il s’agit d’une famille royale reconnue par la longue histoire d’un Etat mais aussi de la reconnaissance des habitants du pays en leur souverain, cette reconnaissance d’une forme d’incarnation de la nation et de sa continuité, le roi ou la reine n’étant pas le fruit d’un déchirement électoral mais d’une suite dynastique, de père et mère en fils ou fille : en somme, une forme de spectacle politique ou la mise en spectacle du politique (spectacle que l’on nommait jadis le prestige), à ne pas forcément confondre avec la politique-spectacle, avec cette « pipolisation » qui fait tant de mal à la classe politique actuelle qui devrait en être pourtant éloignée, par son principe électoral même...

La suite sur le blog de Jean-Philippe Chauvin

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