
L’insécurité en France est un sujet qui suscite beaucoup d’inquiétudes, souvent liées aux populations issues de l’immigration, essentiellement musulmane, ce n’est pas un secret, la population des prisons en atteste. Pourtant, il est important d’aborder ce débat avec nuance et sans simplifications. Certaines zones urbaines connaissent une insécurité élevée, marquée par des violences et des trafics. Ces quartiers concentrent souvent des populations issues de l’immigration, en particulier de la deuxième ou troisième générations. Les statistiques montrent que les jeunes hommes issus de milieux défavorisés sont surreprésentés dans certaines formes de délinquance. Cependant, ce phénomène est avant tout lié à « des facteurs sociaux : pauvreté, chômage, échec scolaire, et exclusion », du moins, selon que l’on raconte depuis 40 ans et qui n’a pas permis de solutionner le problème.
Pauvreté ? Non, présence d’argent sale. La pauvreté c’est ce qui est mesuré à l’aune des données républicaines : faible taux d’imposition essentiellement, alors que l’argent des trafics passe sous les radars car il n’est pas comptabilisé par les impôts, mais permet de rouler en Porsche.
Chômage ? Non plus. Le problème est la peur des entrepreneurs, tout à fait justifiée, de voir des modalités religieuses ou communautaires pénétrer dans leurs entreprises, les exemples de manquent pas.
Echec scolaire ? Pas plus. Les études ont montré que la moitié des professeurs s’autocensurent sur certaines matières, notamment histoire, sciences naturelles, philosophie, pour ne pas heurter les considérations religieuses de leurs élèves musulmans dont ils craignent les réactions. Cela relève donc plus d’une forme de refus des valeurs de l’école conduisant à l’échec, évidemment.
Exclusion ? Toujours pas. La dénonciation de l’exclusion vient du fait que la population générale ne veut pas les inclure avec des modalités religieuses ostensibles, comme le voile, auquel cas les intéressées s’excluent elles-mêmes, en ne voulant coûte que coûte, pas quitter le voile.
En résumé, c’est bien la religion et la culture, qui entravent une forme d’assimilation qui a été de mise avec les autres sources d’immigrations, y compris non européenne, par exemple les Asiatiques. Ces derniers ont un niveau scolaire moyen situé au dessus de la population générale. Une statistique de la réussite au bac, en fonction des origines, commandée en son temps Belkacem, en a attesté. Le communautarisme est donc le principal frein à l’intégration et engendre le repli de certains groupes sur eux-mêmes, l’obligation religieuse par exemple de ne pas se mêler aux mécréants, ou de ne pas fréquenter des lieux « haram ». Le taux de mariages par exemple, entre chrétiens et musulmans, est toujours aussi bas et entraîne, de manière quasi systématique, l’obligation de conversion de l’époux non musulman à l’islam, cela s’appelle : le certificat de coutume. Et il devient problématique lorsqu’il conduit à un isolement social, au rejet des règles républicaines, ou à une contestation de l’autorité de l’État.
L’insécurité et le communautarisme sont donc des défis à relever politiquement et jusqu’à présent, il faut bien constater un échec des politiques publiques, aggravé par des difficultés sociales profondes. Les réponses doivent allier fermeté contre la délinquance et actions concrètes. Pour ce qui est de l’intégration, si cela avait pu être réalisé, ce serait déjà fait. L’intégration des autres sources d’immigration s’étant passée avec si peu de problème qu’elle n’a même jamais été évoquée ou théorisée. Y a-t-il eu des sociologues venus discuter à des heures de grande écoute, à la télévision, de la difficulté à intégrer les jeunes issus de l’immigration portugaise ? Jamais. L’égalité des chances est la seule chose que peut proposer l’État, c’est bien aux populations arrivantes, ou déjà là, de s’en saisir. A-t-on déjà vu un fils de l’immigration espagnole hurler à la discrimination à l’embauche ? Jamais. La République laïque, par essence, ne peut s’adapter aux origines ou à une religion, elle ne l’a d’ailleurs jamais fait avec personne, sauf avec les musulmans, où elle a tenté de la faire, par culpabilité, ou par mauvaise conscience et visiblement, ça ne marche pas… parce que si ça avait dû marcher, depuis l’erreur monumentale du « Touche pas à mon pote » en 1985, on s’en serait aperçu… il n’y a pas de potes qui tienne, il n’y a que des citoyens sommés d’adhérer au contrat républicain et pour avoir voulu faire une exception au motif de modalités religieuses et communautaire, nous en payons le prix aujourd’hui.