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Nouvelle carte des régions: le chantier est ouvert

La nouvelle carte des régions voulue par Manuel Valls commence à peine à prendre forme. Si une poignée dit "banco!", la majorité des présidents de région s'engage avec précaution, un changement de frontières n'étant pas la priorité à ses yeux.
Dans son discours-programme à l'Assemblée nationale le 8 avril, le Premier ministre a déclaré vouloir "réduire de moitié le nombre de régions dans l'Hexagone" (22 actuellement, dont la Corse dotée d'un statut particulier) pour qu'elles atteignent "une taille critique".
M. Valls veut aller vite et a mis une épée dans les reins des "barons" régionaux - tous à gauche, sauf en Alsace. Soit les régions s'entendent entre elles pour "fusionner", soit le Parlement sera saisi après les régionales de mars 2015 d'un projet de nouvelle carte. Le nouveau découpage s'appliquerait au 1er janvier 2017.
Le dossier est à haut risque.
En privé, les présidents de région relèvent "la dimension symbolique" de l'annonce primo-ministérielle. Quoi de plus parlant, comme marque d'un changement profond, que de redessiner les frontières administratives de l'Hexagone ?
Chez les présidents de région, on trouve un peu tous les sons de cloche.
Il y a d'abord les pionniers, Bourgogne et Franche-Comté. Dès le 14 avril, voulant saisir "cette occasion historique", leurs présidents respectifs, François Patriat et Marie-Guite Dufay, ont tenu une conférence de presse pour annoncer un "rapprochement administratif" visant à une "fusion des deux collectivités" à la fin du prochain mandat, en 2021. A leurs yeux, ce serait le moyen de disposer d'un "territoire qui pèse en France et en Europe", et de "faire des économies fonctionnelles".
Leur homologue de Haute-Normandie, Nicolas Mayer-Rossignol, a proposé un mariage à trois - Haute et Basse-Normandie, plus Picardie - après avoir pris soin d'en parler à ses collègues directement concernés.
J. M. Cornu/P. Defosseux/AFP Graphique des des multiples scénarios envisagés pour réduire la France à une dizaine de régions comme le souhaite le Premier ministre, Manuel Valls
Mais d'après Claude Gewerc (Picardie), "selon un schéma de Matignon, la région Picardie dans son intégralité (les trois départements actuels de la Somme, de l’Oise et de l’Aisne) fusionnerait avec le Nord-Pas-de-Calais". En tout état de cause, "la Picardie doit rester entière", exige-t-il.
En Bretagne, on applaudit et un projet de voeu encore en chantier à la Région voit dans l'initiative de Manuel Valls "une opportunité historique en faveur de la réunification de la Bretagne" que rejoindrait la Loire-Atlantique, actuellement rattachée aux Pays de la Loire. Sauf que le président de cette région, Jacques Auxiette, refuse toute "vente à la découpe".
Deuxième catégorie, les tièdes ou les circonspects. Seul président de droite, l'UMP Philippe Richert a été échaudé par l'échec du référendum d'avril 2013 sur la création d'une collectivité unique incluant l'Alsace et ses deux départements. Cette fois, c'est d'une union Alsace-Lorraine dont il est question. "On change de dimension. Cela mérite qu'on s'y prépare, en partant de la base", insiste-t-il. Son collègue lorrain Jean-Pierre Masseret, pour qui fusionner est "une exigence d'efficacité de la dépense publique", est plus enthousiaste.

Chateau

- Une initiative qui fera pschitt -
Perplexe, le président auvergnat René Souchon, vient de demander l'avis du Conseil économique régional. Il avance l'idée, après 2017, d'un "grand Massif central" incluant notamment le Limousin.
Michel Vauzelle, à la tête de PACA, se dit convaincu qu'"il faut réduire le nombre des régions" puis supprimer les départements, tout en mettant en garde contre des regroupements trop vastes.
Même approche chez son voisin Jean-Jacques Queyranne, qui dirige la région la plus riche après l'Ile-de-France. "Rhône-Alpes a la taille de la Suisse", a-t-il coutume de répéter.
Président du Languedoc-Roussillon, Christian Bourquin a peu goûté l'initiative de Manuel Valls. "Ce genre de vélléités fera pschitt" dans sa région, pronostique-t-il.
Plus diplomate, Alain Rousset (Aquitaine), qui préside l'association des régions, résume le sentiment général en soulignant que le problème est d'abord "celui des moyens et du champ de compétences". "Une région française dépense en moyenne 400 euros par habitant, en Allemagne c'est 3.500 et même, en Autriche, 5.000". "La fusion des régions, je dis +go!+ dès lors qu'elles ont les moyens et les compétences pour améliorer la vie des gens", renchérit Jean-Paul Huchon.
Il ne s'agit pas de jouer au Meccano ni de partir d'une "vision géostratégique de géographes parisiens", dit Claude Gewerc.

Source : Afp via http://www.lechorepublicain.fr/france-monde/actualites/a-la-une/national/2013/01/14/nouvelle-carte-des-regions-le-chantier-est-ouvert_1970906.html

http://www.voxnr.com/cc/politique/EFAZAZulkFrpzgxZXy.shtml

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