Le président syrien blâme l'Occident pour les attaques à Paris et en région parisienne.
Le président syrien Bachar el-Assad a blâmé mercredi l'Occident "pour son soutien au terrorisme" et sa "myopie" dans la crise syrienne, dans une première réaction aux attentats jihadistes en France.
Dans un entretien au journal tchèque Literarni Noviny, dont la teneur est publiée par l'agence officielle Sana, il affirme que les attaques de la semaine dernière en France "démontrent que la politique européenne est à blâmer pour ce qui se passe dans notre région, en France récemment et peut être dans le passé dans d'autres pays".
Depuis la début de la révolte contre son régime en mars 2011, il a toujours qualifié de "terroristes" tous ses opposants pacifiques ou armés, jihadistes ou laïques, et accusé l'Occident, les pays du Golfe et la Turquie de les soutenir financièrement et militairement. Les attaques en France ont causé la mort de 17 personnes, dont 12 dans les bureaux de l'hebdomadaire satirique Charlie Hebdo. L'attentat contre les locaux du journal a été revendiqué mercredi par el-Qaëda dans la péninsule arabique (Aqpa), basée au Yémen.
"Nous devons rappeler à beaucoup de gens en Occident que nous avons mis en garde depuis le début de la crise en Syrie sur le fait que de tels incidents étaient prévisibles", a ajouté le chef de l'État syrien. "Nous avons répété (à l'Occident): 'Vous ne devez pas soutenir le terrorisme ou lui donner une couverture politique, sinon cela aura un impact sur vos pays et vos peuples", a-t-il ajouté.
Depuis quatre ans, la France est en pointe pour demander le départ de Bachar el-Assad. Le président syrien a qualifié les politiciens en Occident qui ont soutenu l'opposition de "myopes et d'étroits d'esprit". "Ce qui s'est passé en France montre que nous avons eu raison", a-t-il ajouté.
Sur le plan diplomatique, le Secrétaire d’État américain John Kerry a apporté son soutien mercredi à Genève au médiateur de l'ONU pour le conflit syrien, Staffan de Mistura dont il a salué "les efforts pour essayer de faire avancer le processus, avec un focus sur Alep".
M. Kerry est à Genève pour rencontrer son homologue iranien Mohammad Javad Zarif pour tenter d'accélérer les négociations sur le programme nucléaire de Téhéran. Il a reçu dans son hôtel M. Mistura, qui est l'émissaire spécial du Secrétaire général de l'ONU pour la Syrie et qui a programmé avec la Russie une réunion à Moscou fin janvier entre des représentants de l'opposition syrienne et du gouvernement de Damas.
"Nous espérons que les efforts russes pourront aider et que les efforts de l'ONU dirigés par l'envoyé spécial Mistura auront un effet", a affirmé M. Kerry devant des journalistes. "Il se rend à Damas la semaine prochaine et ce sujet demeure au premier rang de nos préoccupations (...) et nous continuerons à travailler avec vous", a poursuivi M. Kerry.
M. Mistura s'est félicité que ce conflit qui dure depuis quatre ans ne soit pas oublié et a assuré qu'il allait faire porter ses efforts sur la ville d'Alep "un exemple iconique qui pourrait envoyer le meilleur signal" si les bombardements s'arrêtaient, et donner de "l'espoir au peuple syrien".
Le plan proposé par l'ONU prévoit d'instaurer des zones de cessez-le-feu pour permettre la distribution de l'aide humanitaire en Syrie, notamment à Alep, ville pour laquelle M. Mitsura a commencé à négocier en fin d'année dernière avec le régime et des représentants de l'opposition.