Jacques Bompard, très actif député-maire d’Orange au Parlement, vient de publier trois questions écrites adressées respectivement au ministre de l’Intérieur, à la garde des Sceaux et au ministre de l’Education.
♦ Polémia a relevé ces questions sur le site de l’Assemblée nationale. Elles sont relatives à des événements très contemporains.
Les voici dans leur ordre chronologique.
– Question n° 79304, publiée au J.O. le 12/O5/2015 page 3548
« M. Jacques Bompard attire l’attention de Mme la garde des Sceaux, ministre de la Justice, sur le laxisme juridique français qui crée des catastrophes. En 2011 au Chambon-sur-Lignon, Agnès Marin, 17 ans, a été retrouvée calcinée dans une forêt près de son collège. Il a été établi qu’elle a reçu 17 coups de couteau et fut violée auparavant. Cet acte ignoble fut perpétré par un récidiviste, Matthieu, lycéen comme Agnès, qui avait déjà été condamné pour viol précédemment. Les parents et grands-parents de la victime dénoncent un laxisme dramatique chez le juge d’instruction qui n’a pas surveillé Matthieu après son premier procès et chez le magistrat instructeur qui a permis l’inscription de Matthieu dans une école mixte. Cet acte morbide est le fruit d’une justice dévoyée. Certaines personnes ne peuvent plus vivre dans la société à cause de leur danger. Il est nécessaire que la France adopte des mesures sérieuses pour que des actes aussi ignobles ne puissent se reproduire. Il lui demande une surveillance accrue de tous les récidivistes potentiels et des peines sévères pour les violeurs ou personnes dangereuses même s’il s’agit de mineurs. »
– Question n° 79494, publiée au J.O. le 12/05/2015 page 3545
« M. Jacques Bompard attire l’attention de M. le ministre de l’Intérieur sur le manque de réactivité des renseignements et de la police vis-à-vis de terroristes. Mercredi 29 avril 2015, le Canard enchaîné accuse la France d’appliquer une politique molle de défense des Français. Il suppose que les auteurs de l’attentat de janvier et l’accusé d’un meurtre et de la préparation d’un acte terroriste à Villejuif se connaissaient. Trois points de convergence existent : ils auraient le même commanditaire à savoir « une meute basée en Syrie » ; ils seraient proches de « la bande du 9ème » ou « filière des Buttes-Chaumont » qui organisait des départs en Irak pour aller combattre les soldats américains en 2004 et 2005 et qui est un lieu de radicalisation orchestré par des imams extrémistes ; enfin, ils auraient séjourné dans le même quartier à Reims. Ces révélations inquiétantes manifestent un trop grand laxisme de la justice. Plusieurs mesures doivent être mises en place pour lutter contre la guerre tacite des terroristes. M. le premier ministre lui-même, à l’aube des attentats de janvier, déclarait que nous étions en guerre. Il attend qu’il réagisse de façon explicite. Il lui demande que les extrémistes soient neutralisés avant d’inquiéter la France avec des attentats tel celui de Villejuif, que les lieux d’extrémismes tels que « la bande du 9ème » soient supprimés, que les imams radicaux soient isolés pour ne plus engendrer d’horreur, que la police puisse agir en toute liberté contre de potentiels terroristes et appliquer des mesures d’isolement et d’arrestation réelles pour les empêcher de nuire. »
– Question n° 79772, publiée au J.O. le 19/05/2015 page 3728
« M. Jacques Bompard attire l’attention de Mme la ministre de l’Education nationale, de l’Enseignement supérieur et de la Recherche sur la situation catastrophique de l’école en France et la dangerosité de la réforme de l’école. En 2012, le rapport PISA accusait la France de ne pas permettre aux enfants en difficulté de réussir. La France – dont le système éducatif a pendant longtemps été réputé – voit son niveau baisser chaque année. Selon ce rapport, elle atteint le onzième rang, distancée par nombre de certaines nations : le Japon, la Chine, la Corée, l’Allemagne, la Suisse… Les réformes politiques successives n’apportent pas de réponses parce que l’école n’a que faire des idéologies et des querelles intestines entre partis. Un seul constat compte : le niveau réel des élèves et leur chance de réussir. Or nombre d’élèves ne savent plus ni lire ni écrire en arrivant en sixième ou en sortant du baccalauréat. La déchéance du système est catastrophique. Comment envisager de relever la France alors que ses élèves ne savent ni lire, ni écrire et n’ont pas accès à la culture ? Le projet de réforme instauré par le gouvernement ne permettra pas de relever le niveau des étudiants. L’enseignement de l’histoire s’organisera sans chronologie, ce qui est absurde. Les élèves seront alors démunis face aux manipulations historiques. D’autre part, établir un enseignement des langues latine, grecque et régionales sous forme d’options et selon les moyens des établissements est injuste pour les élèves. Il faut exiger que tous les élèves aient la capacité de lire et écrire, d’ordonner leurs idées et d’être cultivés. Il lui demande de réformer les programmes pour que les élèves aient une solide culture générale (et non pas un aperçu fumeux et inconsistant de l’histoire) et apprennent à compter, lire et écrire parfaitement. »
Rendons hommage à ce député courageux qui n’hésite pas à saisir le gouvernement sur des questions… délicates.
Polémia, 24/05/2015
http://www.polemia.com/le-depute-non-inscrit-du-vaucluse-jacques-bompard-ne-baisse-pas-les-bras/