Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

Abolition du peuple français

  Au début de l' Histoire des Institutions politiques de l'ancienne France, ce chef-d'œuvre dont je crois avoir déjà recommandé (commandé...) la lecture, Fustel de Coulanges s'interroge sur la composition du peuple de cette jeune France qui vient de passer sous la domination barbare.
     Il entreprend de répondre en étudiant les noms des divers individus que citent les sources, il peut ainsi dire qui est gallo-romain, qui est germain, et en tire de pertinentes conclusions, avec les réserves nécessaires (des gallo-romains adoptaient un nom germain pour flatter le conquérant, ou tenter de s'y identifier, etc.).
   Si le grand historien vivait en l'an 2015 et appliquât à de modernes recherches la même méthode (onomastique...), son foyer serait perquisitionné et cochonné par un troupeau d'argousins, ses papiers saisis, lui-même jeté dans un cul de basse-fosse, en attentant que de scrupuleux magistrats le condamnent à une légère peine de prison (pour couvrir la préventive), une forte amende, et une obligation de soins, avatar du camp de rééducation.
   Il existe en effet des lois pour prohiber sévèrement de telles recherches, d'où la mésaventure qui vient d'arriver à M. le maire de Béziers.
   Cet édile avait eu la curiosité de s'informer sur l'identité des écoliers que nourrissent et éduquent (??? ) les contribuables de sa ville, il le fit en examinant les prénoms de ces bambins, en tira la conclusion que 65% d'entre eux sont musulmans.
   Aussitôt, M. le maire se vit couvert d'un tombereau d'injures par Président-soi-même, les commis de celui-ci et l'élite de nos philosophes, et visité par de zélés pandores, en attendant que les foudres de Thémis ne le transforment en un tas de cendres que dispersera le vent de la modernité et des valeurs républicaines.
    Nous ne savons que trop qu'il existe une multitude de lois scélérates pour interdire de parler, ne nous étonnons pas qu'il en existe aussi pour interdire de s'informer – car tyrannie et connaissance ne font pas ménage.
    Incidemment, ces lois ont le mérite de laisser des loisirs aux démographes, en leur interdisant les outils de leur profession, (mais l'excellent M. Etat continue de salarier ces chercheurs qui ne doivent pas trouver).
   Un peuple est une communauté d'êtres humains unis par leurs origines, leur histoire, leur langue,(entre autres éléments), la langue française, débarrassée de son vocabulaire et de sa grammaire, sombre, de l'école à l'Elysée,  dans le jargon, le sabir et le galimatias, l' histoire est chassée de l'enseignement et de la mémoire collective, quant aux origines... eh bien, puisqu'il n'est plus licite de les connaître, ces (ses)  origines , il n'y en a plus.
    Reste une masse d'individus indifférenciés et indifférenciables, une informe tourbe.
   Mais ces lois, elles ont été votées il y a des années par les élus du peuple, conservées, renforcées par de successifs élus portant diverses étiquettes (concurrentes), et je n'entends personne en réclamer la suppression, elles sont la volonté du peuple –ce peuple qui a choisi et voulu  s'abolir lui-même.
   Ce phénomène d'auto-dissolution est une nouveauté dans l'histoire de l'humanité, nous le relevons, sans porter sur lui le moindre jugement de valeur.

Les commentaires sont fermés.