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Un peu de vocabulaire : le fascisme

Parce que j’en ai un peu marre de tous ces peigne-culs incultes, de droite comme de gauche, qui emploient les mots, souvent sous forme d’invective, sans en connaitre le sens !…

« Le fascisme est une conception totalitaire de l’état. mais beaucoup plus qu’une doctrine, le fascisme est une action, une volonté de lutte, c’est aussi une tentative pour créer un homme héroïque, un combattant. Mussolini croyait que sa tâche serait facilitée par le fait que, pour la plupart, les adhérents de son parti, au début, étaient d’anciens combattants, provenant des formations de choc de l’armée italienne, les Arditi.

Il pensait que la solidarité du front continuerait dans la vie civile, et qu’elle serait plus forte que la solidarité de classe. Le même phénomène se produisit en Allemagne après la première guerre mondiale.

Du point de vue idéologique, le fascisme dérive :

– de Maurras pour la critique de la démocratie.

– de Nietzsche pour al volonté de puissance.

– de Sorel pour l’emploi politique de la violence.

– et aussi, dans une certaine mesure, des premiers écrits de Lénine, Mussolini pouvant être tenu, comme lui, pour un « révisionniste révolutionnaire » du marxisme.

Le fascisme se veut aristocratique, par la sélection d’une élite et opposé à tout égalitarisme, en particulier l’égalitarisme démocratique.

– Le fascisme est tout naturellement anti-communiste, né qu’il est d’une lutte à mort contre les socialo-communistes et son anti-communisme est total dans le sens où il entend détruire le marxisme, ses structures et même ceux qui la diffusent. D’un autre côté Mussolini, ancien socialiste utilisera toujours une terminologie socialisante, qui lui ralliera les anciens partisans du marxisme, en particulier lors de la renaissance du fascisme, en septembre 1943, à la création de la République de Salo.

– Le fascisme est aussi anti-capitaliste, c’est à dire qu’il s’oppose, comme contraire à l’intérêt de l’état, à la formation de trusts gigantesques et anonymes, capables d’influencer la vie du pays ; il respecte la propriété privée dans la mesure où l’intérêt de l’État ne s’y oppose pas.

Cette tendance plus ou moins rejetée dans l’ombre pendant le fascisme 1925-1943 sera mise en lumière lors de la « République Sociale Italienne » où l’étatisation sera un fait et où le régime deviendra rapidement un état de forme socialiste, malgré les protestations des allemands, fort soucieux de voir l’industrie italienne leur échapper par ce biais.

– Le fascisme est anti-démocrate car il refuse de reconnaitre la même valeur à tous les êtres humains sans exception. Comme tous les états totalitaires modernes, il se considère cependant comme investi de son autorité par le peuple, et comme jouissant de sa confiance, puisqu’il le consulte fréquemment (il conserve même la Chambre des Députés jusqu’en 1938).

– Si le fascisme nie les principes de 1789 ce n’est pas parce qu’un désir frénétique de retour en arrière et de réaction sociale le meut, c’est parce que loin d’être contre-révolutionnaire, le fascisme a dépassé ce vague conformisme qu’est devenue la déclaration des droits de l’homme et cherche à créer un monde nouveau.

– Le fascisme est impérialiste. Ceci peut s’expliquer pour deux raisons :

– Mussolini est imprégné de ce que fut la grandeur romaine et toute sa vie il poursuivra le rêve de voir la Méditerranée redevenir le « Lac Romain ». Il voudra donc essayer de conquérir le maximum de territoires possible sur la rive africaine de la Méditerranée afin d’en contrôler le plus grand secteur possible.

– Les Italiens se sont considérés comme frustrés par les Traités de Paix de 1919 dont ils jugent l’actif dérisoire, eu égard aux sacrifices consentis, et aux promesses mirifiques des Alliés, lorsqu’ils tentaient d’entraîner l’Italie à leurs côtés.

Par suite, le fascisme est d’abord un Nationalisme mais encore la volonté pour l’État de se bâtir un Empire.

Au départ, Mussolini avait déclaré : « le fascisme n’est pas un article d’exportation » mais rapidement il revint sur cette idée et déclara que, au prix de modifications inhérentes au caractère particulier de chaque nation, le fascisme avait un caractère d’universalité, ses grands traits en particulier, pouvant être appliqués partout. Il déclara même que toute l’Europe deviendrait bientôt fasciste et que le XXe siècle serait le siècle du fascisme.

Il est de fait que dans un grand nombre de pays naquirent des mouvements fascistes. le salut à la romaine devint vite universel pour les nationalistes chinois comme pour les rexistes belges, pour les « chemises vertes » brésiliennes et pour l’Union des fascistes britanniques.

– Le fasciste n’était pas raciste du fait de la conception état-nation qui était la sienne. Après l’union avec le Reich quelques mesures anti-sémites furent édictées en 1938 mais oubliées aussitôt après. De nombreux juifs avaient d’ailleurs adhéré au mouvement fasciste et milité dans ses rangs.

Durant la guerre, les troupes italiennes d’occupation protégèrent les juifs en de nombreux pays. Même la République Sociale Italienne refusa de livrer des juifs aux allemands, quoique ayant accepté, sous leur pression, que les israélites soient tenus pour membres d’une Nation Ennemie, à interner pour la durée de la guerre.

– Le fascisme était la réaction de Musolini face aux évènements qui agitèrent l’immédiate après-guerre, ce fut sa création et on ne peut pas le séparer de lui. Les Italiens ne s’y trompaient pas, eux qui vénéraient Mussolini comme un Dieu.

En ce qui concerne sa doctrine, il y a peu à en dire sinon qu’elle fut essentiellement banale. Mussolini ne croyait pas aux doctrines mais à l’action. L’effort de mise au point d’une doctrine ne fut qu’un hochet pour occuper les intellectuels. En réalité Mussolini fut toujours un pragmatiste et ne se laissa jamais lier les mains par un quelconque a-priori doctrinal.

Le fascisme est une organisation de l’état, une mise en forme de la nation en faisceaux d’énergie, non plus séparés mais unis en œuvrant dans le même but. A l’origine, ce n’était pas une idéologie messianique. Mais les admirateurs que le fascisme ne manqua pas d’avoir dans le monde entier élevèrent celui-ci à la hauteur d’un dogme absolu et éternel.

Dans cette optique le fascisme international tendit à se confondre avec le national-socialisme, lui aussi transformé et épuré mais surtout dégermanisé. »

François Duprat, Les mouvements d’extrême droite en France depuis 1944. Ed. Albatros.

 

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