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L’Extrême-droite dans la résistance (volume 1 et 2)

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Le volume 1
Une légende tenace veut que les pionniers et les héros de la Résistance aient été des hommes de gauche qui avaient combattu le fascisme depuis l’arrivée d’Hitler au pouvoir et qui, le jour de la défaite, se seraient dressés contre la barbarie nazie, tandis que « l’extrême droite », accusée d’avoir préféré Hitler au Front populaire dès 1936, aurait pris sa revanche en soutenant le régime de Vichy et accepté d’emblée la collaboration avec l’Allemagne nazie.

On oublie ainsi que le maréchal Pétain fut investi, le 10 juillet 1940, par une Assemblée nationale composée, pour moitié, de la Chambre des députés, celle-là même qui avait porté au pouvoir le Front populaire ; et que la Collaboration fut prônée par des hommes issus pour la plupart de la gauche, comme Pierre Laval, Marcel Déat ou Jacques Doriot.
On oublie surtout que les premiers résistants venaient le plus souvent d’une droite nationaliste pour laquelle l’Allemagne, qu’elle fût celle de Bismarck ou de Hitler, était l’Éternelle Ennemie de la France et de la Civilisation. Cette germanophobie, dont on a du mal aujourd’hui à mesurer la virulence, avait trouvé en Maurras son doctrinaire le plus intransigeant, mais débordait largement les cercles d’Action française.
Dans cet ouvrage en deux parties, Jean-Claude Valla évoque ces résistants de la première heure, dont l’amour extrême qu’ils portaient à la France s’accompagnait le plus souvent d’un total mépris pour la démocratie et d’une aversion pour les Juifs. Il démontre que la plupart d’entre eux, au moment où ils se sont lancés dans la Résistance, professaient des idées au regard desquelles un Jean-Marie Le Pen fait figure aujourd’hui de modéré.
Certes, quelques uns d’entre eux ont évolué au cours de la guerre au point de renier parfois les idées qui les avaient poussés à se dresser contre l’occupant. Le ralliement – tardif – du parti communiste et des socialistes à la Résistance, la volonté du général De Gaulle de s’appuyer sur eux pour asseoir sa légitimité, le noyautage des organisations clandestines par l’appareil clandestin du PC et l’indignation suscitée par la déportation des Juifs expliquent cet alignement progressif sur une idéologie qui, au départ, était violemment rejetée. Il n’en reste pas moins vrai que les nationalistes – ceux que l’on ­qualifierait aujourd’hui de « xénophobes » et « d’extrême droite » – devancèrent dans la Résistance les professionnels de l’antifascisme. Une leçon à méditer.
Jean-Claude Valla (1944-2010), journaliste et historien, a été tour à tour journaliste à Valeurs actuelles, secrétaire général du GRECE (Groupement de recherche et d’études pour la civilisation européenne), rédacteur en chef d’Éléments pour la civilisation européenne, directeur de la rédaction du Figaro Magazine, de Magazine Hebdo, puis de la Lettre de Magazine hebdo, et de Minute. Collaborateur d’Historia dans les années 70 du siècle dernier, il a publié une douzaine de livres et fondé en 2000 les « Cahiers Libres d’Histoire ».

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Le volume 2
Évoquant d’abord cette grande figure de la Résistance que fut Pierre de Bénouville, compagnon de la Libération, bras droit d’Henri Frenay à la tête des Mouvements Unis de Résistance (MUR) et général FFI à vingt-neuf ans, Jean-Claude Valla raconte comment cet ancien camelot du Roi devenu cagoulard a entraîné dans son sillage des jeunes gens venus des mêmes horizons politiques : Michel et Alain de Camaret, Roger de La Grandière, etc. Mais aussi comment Bénouville, au poste clé qui fut le sien, s’est opposé aux communistes et s’est appuyé sur d’anciens cagoulards engagés dans la Collaboration pour tenter de pénétrer les intentions des forces d’occupation.
Jean-Claude Valla s’intéresse au rôle joué dans la préparation du débarquement américain en Afrique du Nord par le « groupe des cinq », dont l’histoire a été si souvent réécrite pour tenter de faire oublier que ses membres — Jacques Lemaigre-Dubreuil, Jean Rigault, Henri d’Astier de la Vigerie, le colonel Van Hecke et Jacques Tarbé de Saint-Hardouin — étaient ce qu’on appellerait aujourd’hui des hommes « d’extrême droite », trois d’entre eux au moins ayant même été cagoulards. Il les met en scène, rappelle dans quelles circonstances ils ont pris contact avec le général Giraud après son évasion de la forteresse allemande de Königstein et explique comment ils furent en partie grugés par les Américains.

D’autres résistants tombés dans les oubliettes de l’histoire, parce qu’ils n’étaient pas conformes aux canons résistantialistes, sont également évoqués, tels le duc Joseph Pozzo di Borgo, ancien cagoulard et compagnon de tribune de Darquier de Pellepoix, ou Georges Valois, fondateur du Faisceau, le premier parti fasciste français, mort à Bergen-Belsen le 18 février 1945, ou encore le colonel de La Rocque que De Gaulle laissera interner après son retour de déportation sous prétexte de le préserver de la vindicte communiste…
En nous entraînant dans les coulisses de la Résistance, l’auteur nous permet de mieux comprendre pourquoi l’Organisation Civile et Militaire (OCM), la plus importante organisation clandestine de zone nord, affichait encore, en juin 1942, un programme fortement teinté d’antisémitisme, cette « grande pensée politique » dont parlait Georges Bernanos, lui-même rallié à la France libre sans avoir jamais renié son maître Édouard Drumont. Les idées reçues volent ainsi en éclats. Un livre salutaire d’une grande érudition.

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http://www.voxnr.com/cc/di_varia/EuVullEZpFEAAFqscN.shtml

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