A l’occasion de la parution de son dernier ouvrage, Le Temps de l’homme (Plon),Tugdual Derville a accordé un entretien très intéressant à FigaroVox. L’ancien porte-parole de La Manif pour tous défend l’idée d’une révolution de l’écologie humaine afin d’éviter l’avènement d’« une société atomisée, d’individus errants, sans racines ».
Tugdual Derville définit alors ce qu’il entend par écologie humaine :
L’écologie humaine vise à protéger «tout l’homme et tous les hommes» : c’est-à-dire l’homme dans toutes ses dimensions et les hommes dans leur diversité, des plus forts aux plus fragiles. C’est un humanisme intégral. Son domaine d’application s’étend à toutes les activités humaines, de l’agriculture à la culture, en les reliant par un même souci: servir l’homme. Personne ne doit être traité ni comme un objet, ni comme une variable d’ajustement. L’écologie humaine est le défi du millénaire parce que l’homme a réussi à mettre le doigt sur la vie. L’embryon transgénique n’est pas loin. La responsabilité de l’humanité n’est plus seulement de léguer aux générations futures une planète habitable ; il nous faut transmettre aux hommes de demain les repères anthropologiques et désormais «génétiques» dont nous avons tous bénéficié.
Pour le délégué général de l’association Alliance VITA, la famille doit demeurer l’élément fondamental d’une société :
La famille représente l’écosystème de base. Quand l’homme naît, il ne débarque pas dans la nature mais en premier lieu dans une culture, qu’on nomme maternelle, et qui commence par une culture du soin et de l’amour. Cet écosystème familial est à l’origine de toute société. Le village est une famille de familles. Le «pays», au sens de territoire de proximité, est une famille de familles de familles… Notre nation met à l’honneur le beau mot de «fraternité» dans sa devise: il manifeste combien le lien familial est la référence première de toute vie en société. Je ne nie pas qu’il puisse également être un lieu de souffrance.