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Le concept de citoyenneté dans les pays à majorité musulmane

Samedi 1er juillet a eu lieu en l’Université Notre-Dame de Louaïzé au Liban, un colloque qui approfondit la question cruciale de la compatibilité entre les principes de citoyenneté et de pluralisme et l’organisation sociale et politique des pays à majorité musulmane reconnaissant la loi islamique comme source de leurs propres ordonnancements constitutionnels.

L’initiative accueillie par cette Université catholique libanaise et réalisée avec le patronage du Patriarcat d’Antioche des Maronites, reprend les questions clefs affrontées dans le cadre du grand colloque dédié aux thèmes de la citoyenneté et du pluralisme organisé en février dernier par l’Université a-Azhar du Caire, plus important des centres universitaires de l’islam sunnite. A la conférence de ce jour, prennent part des représentants des communautés islamiques et chrétiennes libanaises, ainsi que le cheick Abbas Shuman, adjoint du grand imam d’al-Azhar.

Dans une volonté explicite de donner le plus grand impact politique à la déclaration d'al-Azhar des 28 févier-1er mars derniers sur la citoyenneté, la déclaration finale dite « déclaration de Louaïzé » a apporté sa pleine adhésion au document d'al-Azhar.

« Le congrès de Notre Dame de Louaïzé salue et appuie la déclaration d'al-Azhar comme un appel sincère de la part de la plus haute institution religieuse arabe et islamique à un partenariat complet dans tous les pays arabes, au sein d'un État national constitutionnel civil distinguant entre la religion et l'État, et reposant sur l'égalité entre tous les membres d'un même pays ; un pays qui valorise la diversité et la pluralité culturelle et religieuse, et remplace par le terme "citoyenneté" les termes de minorité et de majorité ».

La déclaration de Louaïzé pousse la déclaration d'al-Azhar vers la reconnaissance de « l'État de nature civile » (expression destinée à éviter l'ambiguïté que revêt l'expression État laïc pour un musulman) où la notion de citoyenneté, avec toutes ses implications juridiques (égalité de tous les citoyens en droits et en devoirs), se substituerait, sur le plan des effets juridiques et civiques, à celle d'appartenance religieuse musulmane ou chrétienne, de minorité et de majorité. 

Lue par le patriarche Raï en personne en fin de session, la déclaration de Louaïzé a été approuvée par le cheikh Abdellatif Deriane, mufti sunnite de la République, le cheikh Ahmad Kabalan, mufti jaafarite, le cheikh Naïm Hassan, cheikh Akl de la communauté druze, et le cheikh Mohammad Asfour du Conseil supérieur alaouite.

Michel Janva

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