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De quoi le calvaire de la Grèce est-il le nom M. Macron?

A en croire les sondages, les cotes de confiance du Président de la république et de son Premier ministre continuent de dévisser, avec respectivement 30% et 32% d’opinions favorables, selon l’enquête réalisée par l’institut YouGov pour Le HuffPost et CNEWS et publiée lundi dernier. Une autre enquête d’opinion  réalisée fin août,  le baromètre  Odoxa pourAviva, Challenges et BFM Business, indique que si  « les deux-tiers des Français (64%) pensent qu’Emmanuel Macron a raison de vouloir réformer en profondeur notre modèle économique et social (…), les premières décisions du gouvernement en matière économique et sociale leur ont majoritairement déplu. Ce sont 61% des Français qui jugent qu’elles ne vont pas dans le bon sens (62% à gauche, 59% à droite hors FN, et 77% auprès des sympathisants FN). » La présence en Grèce d’Emmanuel Macron le 7 et 8 septembre pour y défendre son projet de refondation, de relance de l’Europe sur une base plus démocratique, ne devrait guère être en mesure de bouleverser la donne. La symbolique était bien évidemment de mise dans l’organisation de ce déplacement, notamment avec le  discours  prononcé par Emmanuel Macron  aux côté du Premier ministre grec Alexis Tsipras, en présence de jeunes invités à faire la claque. C’est en effet sur  la colline de la Pnyx, lieu des  réunions de l’Ecclésia  (l’assemblée du peuple) durant l’antiquité,  qu’il a tenu  sa première allocution, avec l’Acropole en toile de fond, berceau de la démocratie athénienne et européenne…

Le lendemain rapportait Libération, «devant les représentants de la communauté française réunis dans les jardins de l’école française d’Athènes »,  « Emmanuel Macron s’est solennellement engagé  à mener à bien (une)  transformation profonde parce qu’il en va de la survie de la France. » Transformation « qu’il estime avoir engagée avec sa réforme du droit du travail, en attendant celles qui toucheront au logement, à la formation et au chômage. Je ne céderai rien, ni aux fainéants, ni aux cyniques, ni aux extrêmes (sic), s’est-il exclamé pour la plus grande joie de son public, ultra-macronien comme le sont massivement (un avis à relativiser, NDLR)   les Français de l’étranger . »

Le contexte de ce déplacement était « jugé favorable par l’exécutif (français) indiquait  L’Express puisque « la Grèce affiche les signes d’un timide redressement avec un retour de la croissance, un retour d’investissements et une légère décrue du chômage, grâce notamment à une saison touristique record. » Ce qui n’empêche pas est-il tout de même  précisé  que «le chômage reste le plus élevé de la zone euro, et les Grecs, surtout les jeunes, affrontent une précarisation de l’emploi grandissante. » Une Grèce totalement sous la coupe de l’étranger relevait  ce même article: « Athènes espère sortir de la tutelle budgétaire internationale lorsque prendra fin le troisième plan d’aide en août 2018. La Grèce comptera alors sur la France pour l’aider à obtenir un rééchelonnement de sa dette colossale (…). Après la reprise du port du Pirée, le plus grand du pays, par un groupe chinois, un consortium comprenant le groupe marseillais CMA CGM, a récemment obtenu la gestion du port de Thessalonique, tandis que l’Allemand Fraport emportait celle de 14 aéroports du pays. »

Le quotidien La Croix s’est également arrêté le 5 septembre  sur  le « procès du siècle » concernant le parti d’extrême droite d’Aube Dorée, qualifié  selon le réflexe pavlovien répandu dans les médias de néo nazi. Le journaliste  Thomas Jacobi indique que « 18 députés d’Aube Dorée, élus aux législatives de septembre 2015 où le parti avait obtenu 6,99 % des voix, se retrouvent dans le box des accusés »  – 50 000 personnes  avaient défilé  le 30 novembre 2013  à Athènes en soutien à Aube Dorée au début du procès visant à interdire ce parti, NDLR. « Depuis plus de deux ans, treize d’entre eux – dont le quartet phare des accusés, le chef Nikos Michaloliakos, son lieutenant Ilias Kasidiaris, le théoricienNikos Papas et le responsable opérationnel Yannis Lagos – sont jugés pour formation et appartenance à une organisation criminelle. »

« Pour Dimitris Psarras, auteur du  Livre noir d’Aube Dorée  - et militant d’extrême gauche ce qui n’est pas précisé ici alors que  M. Psarras est tout sauf un observateur impartial, NDLR-  cité à comparaître comme témoin à charge, leur procès permettra de démontrer qu’Aube Dorée n’est pas un parti politique, mais une organisation criminelle aux structures pyramidales et militairesC’est parce qu’à la tête de cette organisation se trouve Nikos Michaloliakos qu’à la base, des exécutants exécutent des ordres, tels que passages à tabac, pogroms, assassinats. » Précisons que la direction d’Aube Dorée se défend des accusations de violences meurtrières portées contre elle, de les décréter ou de les encourager de quelque manière que ce soit, violences bien évidemment totalement condamnables, et qui le sont en tant que telles et sans ambiguïté par le FN . 

L’article du « quotidien catholique »  indique encore à ses lecteurs que « le procès s’articule autour de trois affaires : une attaque en pleine nuit du domicile de quatre pêcheurs égyptiens, en juin 2012, dans une banlieue du Pirée, une agression à la batte de base-ball de membres du syndicat Pame et le meurtre d’un rappeur, Pavlos Fyssas, poignardé en septembre 2013 par un cadre du parti, Georgos Roupakias (…). Pour Alexandros Alexiadis, avocat du député  Giannis Lagos,  pour interdire Aube Dorée il faudrait  prouver qu’Aube Dorée reçoit de l’argent noir ce qui est l’essence même selon la Convention de Palerme d’une organisation criminelle. Or, il n’y a pas un centime d’argent non déclaré au sein d’Aube Dorée. Pour lui, pas de doute: c’est un procès politique, on juge des idées. » Bruno Gollnisch avait dénoncé lors d’une intervention au parlement européen  « la justice sélective » au sein de l’UE et notamment  en Grèce à l’encontre des députés d’Aube Dorée,  quand bien même le FN n’entretient pas de relations avec ce parti.

En juin dernier, l’émission L’heure la plus sombre recevait l’essayiste Pierre Jovanovic qui évoquait  la situation de la Grèce, pays  dont la présence dans la zone euro est particulièrement aberrante. Il s’était entretenu peu de temps auparavant avec le président d’Aube Dorée, Nikos Michaloliakos, militant de la droite radicale anticommuniste depuis  l’époque de la dictature des colonels, ex rédacteur de journal, qui présenta son parti aux suffrages des Grecs  pour la première fois aux législatives de 1992 et aux européennes de 1994.

La  Grèce s’appauvrit toujours notait-il, et « les Grecs qui ont voté pour Tsipras pour qu’il sorte  de l’Europe et réimprime la monnaie grecque  le  Drachme, ont été trahis par lui. » C’est cette trahison, avance-t-il comme d’autres,  qui explique la montée en puissance d’Aube Dorée,  aujourd’hui troisième parti grec (cinquième parti  en 2012). M Jovanovic  estime qu’ « Aube Dorée est attaquée parce que c’est le seul parti à défendre les Grecs (…). Aube Dorée distribuait de la nourriture aux Grecs dans le besoin  et  les parlementaires grecs  ont voté une loi pour leur interdire de le faire. »

Il évoquait également  « la rixe  de colleurs d’affiches » aux conséquences dramatiques citée dans  l’article de La Croix,  le meurtre du rappeur  antifa Pavlos Fyssas par Georgos Roupakias,  un ex  adhérent du Parti communiste grec  qui a été très bizarrement  remis en liberté  au bout de trente mois, aujourd’hui  en liberté surveillée comme les autres cadres d’Aube dorée jugés en ce moment. Un meurtre qui  a été le prétexte pour déclarer Aube Dorée comme  étant une organisation criminelle. Une qualification juridique qui a permis de mettre ses dirigeants en prison,  car selon les lois qui régissent le parlement grec, cette accusation prive les élus de leur immunité parlementaire.

La Croix fait silence également sur l’assassinat à l’arme automatique de deux militants d’Aube Dorée, le 1er novembre 2013, devant les locaux de leur  parti (une autre  personne a été grièvement blessée), le jour ou les policiers habituellement présents pour la protection du siège n’étaient pas en faction… A notre connaissance les auteurs de cet attentat n’ont pas été arrêtés.

Après les financiers Lazare et Pigasse,  c’est aujourd’hui la banque Rothschild qui renégocie la dette grecque affirme encore  M. Jovanovic.  Un pays qui  enregistre   déjà  6000 suicides à cause de la crise économique… ce qui n’empêche pas le Premier ministre Tsipras d’avoir obtenu le vote d’ une loi en  2014 pour permettre à tous les immigrés clandestins arrivant en Grèce de s’y installer sans papiers. Pour redresser la situation du pays?

Dévoiler cet aspect de la politique  de Syriza (le parti du Premier ministre grec), constatait  Bruno Gollnisch en janvier 2015,  c’est avoir une nouvelle illustration d’une évidence: se  ranger sous le pavillon des immigrationnistes internationalistes et  autres altermondialistes  en espérant combattre efficacement le totalitarisme (euro)mondialiste serait tomber de Charybde en Scylla. Ultra-libéralisme d’un côté  et socialo-trotskysme messianique et humaniste de l’autre, communient dans le même sans-frontiérisme et sans-papiérisme. Ce sont les deux mâchoires d’une même machine à tuer les peuples et à écraser les nations ; les deux faces d’une même médaille. « Du passé faisons table rase », ce  même slogan qui court, à mots plus ou moins feutrés et découverts,  des discours d’Emmanuel Macron aux  réunions de la France insoumise,  à celles de Bildelberg et de la Commission européenne. 

https://gollnisch.com/2017/09/11/de-quoi-calvaire-de-grece-nom-m-macron/

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