Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

Paix sur la terre aux hommes de bonne volonté!

chretiens-dorient.pngEst-ce l’effet de la multiplication des annonces positives dans l’esprit de son penser printemps ? La conséquence  de son hommage habile dans le fond comme dans la forme à la France de Johnny lors des obsèques de ce dernier? Toujours est-il que la cote de popularité d’Emmanuel Macron (et par capillarité celle de son Premier ministre)  enregistre un rebond assez net, quand bien même le sort quotidien des Français ne s’est pas amélioré d’un iota. Une dépêche de l’Afp nous le précise, « Aucun de ses prédécesseurs n’était parvenu à sortir des abîmes de l’impopularité rapportait dans le JDD le directeur général-adjoint de l’Ifop, Frédéric Dabi. » Or,  le baromètre mensuel de l’Ifop pour le Journal du Dimanche publié le  17 décembre indique que son action est approuvée par 52% des Français contre 46% d’insatisfaits  (-6),  celle d’Edouard Philippe par 54% des Français, contre 42% de mécontents (-3). Enquête qui contraste assez fortement avec le flot de réprobations suscitées par l’entretien diffusée dimanche soir,  à l’heure du JT sur France 2,   que le président de la république a accordé depuis l’Elysée à Laurent Delahousse.  Le journaliste a été éreinté pour sa complaisance mielleuse, sa soumission, son incapacité  à  poser de vraies questions. Une  manière peut-être  aussi pour la patronne de France télévisions  Delphine Ernotte,  aujourd’hui en grande  difficulté, de redorer son  blason auprès de l’Elysée, le  chef de l’Etat, si l’on en croit L’Express , considérant que l’audiovisuel public est « la honte de la République »,  « dénonçant la mauvaise gestion, le gaspillage, la médiocrité des programmes et des contenus, les relations malsaines entre l’audiovisuel et ses partenaires extérieurs… »

Un Show Macron qui n’a pas apporté à  France 2 un effet d’aubaine sur son audience  mais  les députés du FN, du PS résiduel ou de La France insoumise ont eu beau jeu de souligner ce traitement de faveur particulier dont a bénéficié l’ex banquier, lequel ne saurait s’expliquer uniquement par la déférence journalistique qui entoure traditionnellement en France notre monarque républicain;  ce qui est toujours un sujet d’étonnement voire d’agacement chez les journalistes étrangers, anglo-saxons notamment. Nous nous souvenons cependant que le candidat Macron fut adoubé et largement encensé tout au long de la campagne présidentielle par la quasi totalité des médias. Et pas seulement dans ceux  appartenant à  Patrick Drahi, à qui il avait autorisé le  rachat de SFR en octobre 2014,  lorsqu’il était ministre de l’Economie, levant le veto  posé par son prédécesseur Arnaud Montebourg. 

Lors de cet entretien, Emmanuel Macron  n’a pas hésité  à s’arranger avec la réalité des faits (pour rester poli) notamment dans son évocation du dossier syrien. «D’ici mi fin février, nous aurons gagné la guerre en Syrie »  a-t-il déclaré ajoutant que  « Bachar est l’ennemi du peuple syrien. Mon ennemi, c’est Daesh. »  « Bachar al-Assad sera là. Il sera là aussi car il est protégé par ceux qui, sur le terrain, ont gagné la guerre aussi, que ce soit l’Iran, la Russie, donc on ne peut pas dire qu’on ne veut pas parler avec lui ou ses représentants. »  « Donc il faudra parler à Bachar et à ses représentants » , lequel a-t-il  a poursuivi avec une drôle de logique, devra  « répondre de ses crimes devant son peuple, devant la justice internationale. » Et d’ajouter encore  que « dans le processus que la France souhaite voire émerger en début d’année prochaine, il y aura des représentants de Bachar mais je souhaite aussi et surtout qu’il y ait des représentants de toutes les oppositions, y compris de ceux qui ont quitté la Syrie pour leur sécurité à cause de Bachar et non de Daech. »

Il est en effet évident souligne Bruno Gollnisch,  que le président de la République a raison de souligner, même en creux, que  l’action de la Russie  a été autrement  déterminante que celle de la coalition à laquelle avait pris part la France.  Sans le soutien de Vladimir Poutine (mais aussi de l’Iran,) à la République arabe Syrienne,  les  bouchers terroristes  de l‘Etat Islamique n’auraient  pas été vaincus, du moins sans l’implosion de la Syrie.

Pour le reste,  le gouvernement syrien est accusée depuis le début de conflit très sanglant (on parle de 340 000 morts),  d’avoir massacré son propre peuple, quand bien même celui-ci, dans son écrasante majorité,  n’a jamais fait défaut dans son soutien au «régime », ce qui devrait tout de même interpeller les esprits curieux… Aujourd’hui, Jean-Yves Le Drian, passé de la Défense au ministère des Affaires étrangères,  accuse Damas « d’obstruction »,  d’être responsable de l’échec  des pourparlers organisés à Genève par les Nations unies entre le gouvernement légal syrien  et l’opposition qui se sont conclus le 14 décembre. Parallèlement  rappelle Emmanuel Dupuy  président de l’IPSE (Institut prospective et sécurité en Europe) , « la prochaine session négociations à Astana entre le gouvernement syrien et l’opposition, sous l’égide de la Turquie, de l’Iran et de la Russie, est  prévue selon le Kazakhstan les 21 et 22 décembre. Ces rounds de négociations (d’Astana) vont sans doute aboutir plus rapidement à un objectif qui est celui de la réconciliation », estime-t-il, d’ou la certaine nervosité des adversaires des pays impliqués dans ce processus de paix….

M.  Le Drian,  lors de son déplacement à Washington,  a également  attaqué violemment le président  syrien:   « quand on a passé son temps à massacrer son peuple, on a généralement un peu plus de discrétion. M. Bachar Al-Assad ne semble pas vraiment en situation de pouvoir affirmer une prise de position politique tant qu’il est dépendant de la Russie et de l’Iran. » « La France  a été  dès le départ dans l’action de la coalition » internationale contre le groupe djihadiste Etat islamique. « Aujourd’hui, c’est la coalition qui a permis la victoire » (sic). C’est au moins un progrès que le successeur de Laurent Fabius ne considère plus que les massacreurs djihadistes du front al nosra ont fait « du bon boulot » contre le peuple syrien.

Le ministre des Affaires étrangères  entendait répondre à Bachar el-Assad  qui, lundi,  réagissait aux attaques dont il était  l’objet de la part de la macronie: « La France a été le porte-étendard du soutien au terrorisme en Syrie dès les premiers jours (du conflit). Elle n’est pas en position de donner une évaluation d’une conférence de paix. Celui qui soutient le terrorisme n’a pas le droit de parler de paix et n’a même pas le droit de s’ingérer dans les affaires syriennes. » Difficile  de ne pas admettre que le président syrien, qui certes,   n’est pas plus un enfant de cœur que ses homologues dans la région,  dispose de quelques arguments solides  dans sa réponse aux accusations dont il est l’objet de la part de l’exécutif français.  Il est  désormais évident aux yeux de tous ceux qui se sont penchés un peu sérieusement et honnêtement sur la genèse et le déroulement du conflit en Syrie que la déstabilisation de ce pays a été largement planifiée,  préparée,  fomentée depuis l’étranger.  Et que les occidentaux ( la France  y compris), au moins dans les premières années de ce conflit,  ont  apporté  un soutien  logistique à des groupes authentiquement islamo-terroristes… un terrorisme qui a  donc été  soutenu en Syrie, mais combattu en France…

En cette période de Noël,  nos pensées vont particulièrement à ce courageux peuple syrien, dans toutes ses composantes, aux millions d’entre eux vivant dans la précarité matérielle, notamment les déplacés, un peuple  tant éprouvé  par la guerre,  confronté à l’immense défi de la reconstruction  de la réconciliation retrouvée. Paix sur la terre aux hommes de bonne volonté.  Nos vœux accompagnent   plus largement l’ensemble de nos frères chrétiens  qui,  en Palestine, en  Egypte, en Irak,  en Syrie ont été ou  sont confrontés  à l’adversité, aux persécutions, à la mort et qu’une belle association comme SOS chrétiens d’Orient  contribue à aider, notamment en Syrie et en Irak, portant ainsi  une part de l’honneur de la France.

https://gollnisch.com/2017/12/19/paix-terre-aux-hommes-de-bonne-volonte/

Les commentaires sont fermés.