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Ils s'inquiètent de la remise en cause de Mai-68

6a00e008d99039883401b7c958c1ce970b-120wi.pngSerge Audier enseigne la philosophie morale et politique à l’université Paris-IV. Il a publié en 2008 « La Pensée ­anti-68 ». Dix ans plus tard, il déclare au Monde :

"Dans les milieux conservateurs de la droite et de l’extrême droite françaises, le discours s’est radicalisé. Sous le quinquennat de François Hollande, La Manif pour tous s’est voulue un Mai 1968 à l’envers : semblant parfois mimer l’activisme subversif soixante-huitard, elle a accentué la rhétorique conservatrice sur le déclin des valeurs, de l’autorité et des cadres familiaux. La croisade « anti-genre » a instrumentalisé la cause de la nature, avec la revue Limite et son « écologie intégrale ». S’ils se réclament du pape François, certains de ses protagonistes ont des affinités avec les milieux catholiques intégristes et d’extrême droite, qui n’ont jamais digéré l’émancipation des femmes. Enfin, le contexte international pèse en ce sens, avec l’élection de Donald Trump, incarnation d’un « virilisme » haïssant les luttes des années 1960 des Noirs, des femmes et des homosexuels.

Il suffit en outre de parcourir la littérature monotone des milieux conservateurs pour saisir leur détestation de ce qu’ils appellent parfois le « libéralisme libertaire », fruit empoisonné de Mai 1968. Le philosophe catholique Pierre Manent voit ainsi dans Mai 1968 une catastrophe individualiste décomposant l’Etat-nation, l’intellectuel François-Xavier Bellamy fustige la mise à mort de la transmission culturelle contenue dans la sociologie de Pierre Bourdieu, l’essayiste Bérénice Levet, proche d’Alain Finkielkraut, accuse la génération de 68 d’avoir décomposé la famille, l’école et la nation. [...]"

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