LFI fait bloc derrière Aurélien Taché
En réaction à une publication qu’il estime « diffamatoire et injurieuse envers les policiers du Val-d’Oise », le préfet du département a décidé de déposer plainte, le 19 août. « J’apporte mon total soutien aux policiers et gendarmes dans l’exercice de leurs missions et j’exprime ma profonde gratitude pour leur engagement quotidien au service de nos concitoyens », a précisé Philippe Court, en fonction dans le 95 depuis trois ans.
Une plainte qui provoque une vague d’indignation à La France insoumise où les élus s’empressent de voler au secours de leur camarade. « Un préfet n'a pas à se mêler au débat politique. Encore moins à contrôler l'expression politique d'un élu du peuple », s’insurge Ersilia Soudais, députée de Seine-et-Marne. « Aucune intimidation ou menace ne nous fera céder dans le combat que nous menons aux côtés des familles de victimes de violences policières, s’écrie Thomas Portes, député de Seine-Saint-Denis, le préfet est là pour servir l’État, pas pour servir de chien de garde au ministre de l’Intérieur. Si tel est le cas, il doit démissionner. »
Dans l’Essonne, son représentant insoumis renchérit. « Dire que la police tue est un élément purement factuel. Le nier est être en dehors des réalités […] La question est simplement de savoir si l’usage qui est fait de la violence physique est légitime ou non », soutient Antoine Léaument, en publiant un graphique faisant état de « 52 personnes décédées en 2024, des suites d’une interaction avec les forces de l’ordre ».
« Ne rien laisser passer »
Sur le plateau de TF1, Manon Aubry a interpellé le ministre de l’Intérieur : « Retailleau utilise les moyens de l'État pour s'en prendre à des opposants politiques. » « Allez dire à la famille Traoré que la police ne tue pas », s’offusque l’eurodéputée LFI, en faisant référence à ce jeune homme de 24 ans, décédé en 2016, deux heures après son interpellation, au terme d’une course-poursuite avec les gendarmes.
Bruno Retailleau s’est alors empressé de répliquer, sur X : « Défendre l'honneur des policiers de France, ce n'est pas faire de la politique, c'est défendre une institution essentielle pour la protection des Français. » Le locataire de Beauvau frappe fort en soulignant le « travail formidable » des forces de l’ordre , « parfois au péril de leur vie, et malgré les attaques irresponsables de certains élus aveuglés par la haine anti-flics et leur désir de chaos ». Le ministre de l'Intérieur a soutenu le dépôt de plainte de Philippe Court par ces mots : « Ne rien laisser passer. » « C'est justement ce que fait admirablement Aurélien Taché, face à l'extrême droite au pouvoir dont vous êtes le plus clair représentant », lui a répondu le député du Nord Hugo Bernalicis.
« Encore un préfet qui fait du zèle », se plaint, quant à lui, Alain Saintoul. Le député LFI des Hauts-de-Seine s’oppose au représentant de l’État : « Couvrir les abus, refuser même qu'on les évoque, c'est le contraire de sa mission. » Le préfet Brugère n’a pas hésité à lui répondre : « Le rôle des préfets est de soutenir les services de l’État quand ils sont injustement attaqués, d’où que viennent ces attaques. » Le représentant de l’État dans les Hauts-de-Seine insiste sur le « total soutien » que « méritent » les forces de l’ordre qu’il qualifie de « pilier de la République ».
Le Val-d'Oise, neuvième département le plus touché par la délinquance
Laurent Nuñez n’a pas hésité, lui non plus, à entrer dans la mêlée en assurant son collègue du Val-d’Oise de son « soutien total ». S’adressant à Thomas Portes, le préfet de Paris cingle : « Non, monsieur le député, la police ne tue pas. Les policiers, comme les gendarmes, sont au service de nos concitoyens et assurent leur sécurité, comme celle des élus de la République qu’ils respectent. »
En 2024, le Val-d’Oise a enregistré 73.895 crimes et délits, soit un taux de 58,1 pour 1.000 habitants, ce qui en fait le neuvième département le plus touché de France. Certainement une bagatelle, pour le député Aurélien Taché, qui préfère jeter l’opprobre sur la police plutôt que d’ouvrir les yeux sur les chiffres et les raisons de l’insécurité en France.