Le lingot d’or a coté 44.049 euros à Londres, ce vendredi 23 août, tandis que les Bourses continuent de chuter. L’énarque politiquement correct Alain Minc avoue que « [ses] certitudes sur l’économie s’effondrent » et ne trouve rien de mieux, dans Le Figaro du samedi 24 août, que d’implorer un nouveau Keynes ou Friedman pour nous sortir miraculeusement d’affaire alors que nous l’avons déjà trouvé depuis longtemps avec le courageux, humble et génial Maurice Allais, qui a été rejeté et même moqué par les médias. Alain Minc n’hésite même pas à manger publiquement son chapeau en recommandant l’immobilier, l’or et l’art comme placement !
Pas besoin du nouveau pape médiatique d’une nouvelle théorie monétaire moderne « bidon » pour aggraver la situation, ni d’un ridicule « aggiornamento complet de la pensée économique », comme le demande naïvement Alain Minc, mais tout simplement, comme en matière d’immigration, du besoin impérieux de retour au bon sens, à la règle de trois et aux réalités ! Les peuples vont tout simplement payer la note effroyable, suite au manque de courage et à l’irresponsabilité des élites technocratiques qui ont pratiqué la fuite en avant du comblement du déficit public par la « planche à billets » (QE), ce que reconnaît enfin Alain Minc, ces mêmes élites qui n’ont pas maîtrisé les dépenses publiques, tandis que les États et les entreprises continuent à s’endetter d’une façon irresponsable en raison de la baisse artificielle des taux par les banques centrales et des taux d’intérêt négatifs.
Suite aux pressions de Trump, il est probable que la Fed baissera encore de 0,25 ou 0,5 % son taux d’intérêt, le 18 septembre. La guerre commerciale de Trump avec Pékin semble maintenant irréversible avec sa décision de frapper de taxes douanières élevées (30 % et 15 %, selon la catégorie de produits), à partir des 1er septembre et 1er octobre, la totalité des 550 milliards de produits chinois importés aux États-Unis. La Chine avait, en effet, manifesté son intention d’imposer de nouveaux droits de douane, en représailles, aux 75 milliards d’importations américaines. Trump a 100 % raison vis-à-vis de la Chine, mais il risque d’échouer car il devrait, en fait, taxer tous les pays émergents pour obliger les industriels américains à relocaliser aux États-Unis plutôt qu’au Vietnam.
Pour la troisième fois en huit jours, la courbe des taux d’intérêt sur les bons du Trésor américain à 10 ans et 2 ans s’est inversée avec un écart irrationnel de -0,5 %, signe qui a toujours préfiguré une crise économique dans les douze mois. Les marchés financiers sont déboussolés puisque « l’indice VIX de la peur », qui mesure la volatilité, s’est envolé brusquement de 12 à 25. Même l’Allemagne, qui espérait obtenir deux milliards d’euros sur des obligations à 30 ans et à coupon zéro, n’a finalement récolté qu’un peu plus de 800 millions d’euros.
Aux États-Unis, l’indice Markit d’activité manufacturière est passé en territoire négatif pour la première fois depuis la récession de 2009. Trump envisage déjà des baisses d’impôt face au spectre de la récession.Et l’Allemagne, selon la Bundesbank, pourrait entrer en récession, dès le 1er octobre, si la prévision de recul, pour le troisième trimestre, du PIB se confirme. Au premier semestre, les commandes allemandes de machines-outils ont chuté de 9 %. Les cours mondiaux des métaux industriels (cuivre, cobalt, lithium), signes de récession, sont en train de plonger (15 % pour le cuivre).
De plus, les entreprises gèlent leurs investissements partout dans le monde et seraient assises, selon Standard & Poor’s, sur une trésorerie gelée de 6.000 milliards de dollars, alors que 16.000 milliards de dollars d’obligations à rendement négatif ont déjà été émises. Dans les 8.000 milliards de dollars d’obligations émises par les entreprises américaines, il y a aujourd’hui 3.000 milliards de dollars de la catégorie à haut risque BBB et 1.000 milliards de dollars d’obligations pourries, soit plus que le double de 2007. Dans les bilans des banques centrales, il y a pour 14.000 milliards de dollars d’obligations, suite au « QE » non conventionnel, et ces dernières n’ont plus rien sous le pied pour relancer le crédit et baisser les taux d’intérêt lorsque la récession viendra.
Quant aux dépenses du gouvernement américain, elles ont augmenté de 30 % en un an avec un déficit supplémentaire, chaque année, de 1.000 milliards de dollars. Malgré des taux d’intérêt ridicules, le coût de la dette américaine va bientôt éclipser le budget militaire américain, le plus élevé du monde (soit la moitié des dépenses militaires dans le monde). La récession est à nos portes et il ne manque plus qu’une étincelle italienne, iranienne, bancaire ou boursière pour déclencher le déluge !