Vincent Vauclin intervenant à Synthèse nationale
Lors des journées de Synthèse nationale, notre fondateur, Pierre Cassen, a fait la connaissance de Vincent Vauclin, président de la Dissidence française. L’occasion pour nos lecteurs de mieux connaître cet homme, et son mouvement.
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Riposte Laïque : Vous êtes donc président de la Dissidence française. Pouvez-vous nous expliquer la spécificité de votre parti, et sa spécificité par rapport à des partis ou organisations proches comme le Parti de la France, le Siel ou Génération Identitaire ?
Vincent Vauclin : La Dissidence Française est une organisation nationaliste fondée en 2011. Notre mouvement s’est rapidement développé au fil des années et des mobilisations, devenant une association en 2013 puis un parti politique à part entière en 2018. Résolument engagée sur le terrain militant, la Dissidence Française s’engage donc désormais aussi sur le terrain électoral. Notre vocation : faire bouger les lignes à droite, imposer nos thématiques dans le débat public, et construire une alternative politique crédible face aux imposteurs de la fausse droite. Sur le fond, nous partageons évidemment un certain nombre de points communs avec d’autres organisations nationalistes ou identitaires, et je pense que c’est davantage sur la forme et la stratégie que nous divergeons. Cela étant dit, nous avons toujours souhaité travailler en bonne intelligence avec toutes les composantes de notre famille politique, et entretenons des rapports réguliers avec plusieurs de ces organisations.
Riposte Laïque : Vous avez réussi à monter une liste aux dernières élections européennes. Vous avez fait un faible score. Avec le recul, considérez-vous que cette initiative, sans doute coûteuse, en valait la peine ?
Vincent Vauclin : Bien sûr ! Pour la première fois, nous avons pu faire entendre un message clair et sans concession à des millions d’électeurs. Pour la première fois, des millions de Français ont entendu parler de Grand Remplacement, de lobbycratie, et de remigration. Aucune action médiatique ni aucune manifestation n’aurait pu nous permettre de médiatiser notre message à une telle échelle et avec si peu de moyens. Certes, nous avons fait un faible score : environ 5 000 voix, plaçant notre liste en 28e position sur 34. Mais avec un budget de moins de 3 000 euros sur les 800 000 requis, il aurait été difficile de faire beaucoup plus. Cette candidature était d’ailleurs une première pour la Dissidence Française qui, rappelons-le, n’était alors un parti politique que depuis 6 mois. Je pense donc que nous avons réussi notre pari et que cette première candidature nous a permis de nous faire entendre bien au-delà des cercles militants habituels, et de préparer les scrutins et les mobilisations à venir.
Riposte Laïque : Vous avez souvent des propos sévères à l’encontre du Rassemblement national, à qui vous reprochez sa tiédeur. Vous ne voulez pas croire qu’il s’agisse d’une stratégie, afin de rassembler plus largement et prendre le pouvoir au plus vite ?
Vincent Vauclin : Comme beaucoup de vos lecteurs, je pense, j’ai pu croire que le RN incarnait une opposition nationale à la hauteur des enjeux. J’ai d’ailleurs voté pour Marine Le Pen aux deux tours de l’élection présidentielle de 2017. Avec le recul, je pense qu’il aurait été plus pertinent de m’abstenir plutôt que d’accorder mon suffrage à un parti qui, en réalité, est une imposture intégrale. Les déclarations de Marine Le Pen et de ses proches, les témoignages nombreux d’élus locaux ou de militants de longue date, et les errances stratégiques du RN ont fini par me convaincre que Marine Le Pen n’était pas là pour servir, mais pour se servir.
L’équipe dirigeante du RN navigue à vue, au gré des sondages et des polémiques médiatiques, et n’a aucune volonté de renverser la table. Marine Le Pen joue un rôle. Les électeurs y croient encore. Mais il faut se rendre à l’évidence : c’est une mascarade et de plus en plus de Français la perçoivent. Le salut politique de notre pays ne peut pas venir d’un parti qui a renié ses fondamentaux, qui a exclu son illustre fondateur, qui n’est pas capable de définir une position claire sur un certain nombre de sujets fondamentaux et de s’y tenir (par exemple sur le Grand Remplacement, sur l’euro, sur l’Union Européenne, sur le mariage gay etc…). Bref, je crois qu’il est temps de tourner définitivement la page du RN, et de construire une nouvelle force politique véritablement nationaliste, jeune, moderne, efficace, et c’est ce à quoi nous nous employons avec la Dissidence Française.
Pierre Cassen aux journées "Bleu Blanc Rouge" de Synthèse nationale à Rungis les 12 et 13 octobre derniers.
Riposte Laïque : Êtes-vous victime, vous aussi, de la répression du pouvoir, qui touche nombre de familles de la mouvance patriote ?
Vincent Vauclin : Comme beaucoup d’organisations nationalistes, identitaires ou patriotes, nous ne sommes pas épargnés par la répression. Nos comptes PayPal et YouTube ont été fermés, arbitrairement et sans recours possible. Nous subissons d’incessants blocages et suppressions de publications sur Instagram et sur Facebook. Notre visibilité sur les réseaux sociaux est délibérément limitée par ces multinationales étrangères qui ne prennent même plus la peine de justifier leurs velléités de censure et qui n’hésitent pas à intervenir dans la vie politique de notre pays. C’est la raison pour laquelle, par exemple, nous avons lancé une pétition contre la suppression arbitraire de notre chaîne YouTube. Nous sommes aussi la cible des injures et des diffamations des chiens de garde du Système médiatique, et nous avons d’ores et déjà entamé des procédures judiciaires pour porter un coup d’arrêt à ces campagnes de calomnies. Mais malgré la répression, il faut tenir. Et se souvenir qu’il y a exactement 30 ans, le Mur de Berlin tombait, et avec lui l’un des plus terribles totalitarismes que le monde ait connu. Nul n’aurait pu prévoir qu’un tel événement se produirait si rapidement et si brutalement, et pourtant c’est arrivé. C’est une leçon qu’offre l’Histoire aux dissidents du nouveau siècle que sont les nationalistes français : il ne faut rien lâcher, nous finirons par l’emporter.
Riposte Laïque : Génération Identitaire organise, le 17 novembre prochain, une manifestation contre ce qu’ils ont appelé l’islamisme. Soutenez-vous cette initiative, et y serez-vous présent ?
Vincent Vauclin : Par principe et comme je l’ai toujours fait, je soutiens toutes les initiatives qui sont susceptibles de s’opposer à l’idéologie mondialiste et cosmopolite. Cela étant dit, je pense que le problème n’est pas simplement l’islamisme, mais la submersion migratoire du continent européen et le bouleversement anthropologique, ethnique et culturel qu’elle implique. Bien sûr, l’islamisation de la société française est une réalité. Mais au fond, ce n’est un symptôme, ce n’est qu’une simple manifestation du Grand Remplacement. Il y en a d’autres : le terrorisme, la délinquance, le communautarisme etc…
Cristalliser le débat sur l’Islam, c’est, à mon sens, inverser cause et conséquence et porter le débat sur la question de l’assimilation des immigrés alors que l’enjeu véritable est celui de la permanence anthropologique de notre peuple et donc du retour de ces immigrés dans leurs pays d’origine. Autrement dit, le problème de fond ce n’est pas le voile, ce n’est pas le halal dans les cantines scolaires, ni les revendications communautaristes. Le problème de fond, c’est le remplacement ethnique et culturel du peuple Français par des masses inassimilables de populations d’origines extra-européennes, essentiellement issues d’Afrique et du Maghreb. Notre priorité doit donc être de faire entendre une proposition clairement formulée et assumée : la remigration. C’est-à-dire l’organisation sans délai d’une politique d’arrêt total de l’immigration et d’inversion des flux migratoires. C’était d’ailleurs l’un des mots d’ordre principaux de la Marche de la Reconquête, une grande manifestation unitaire organisée à Paris par la Dissidence Française le 10 novembre 2018.
Riposte Laïque : Souhaitez-vous ajouter quelque chose, Vincent ?
Vincent Vauclin : Les prochaines élections municipales se tiendront en mars prochain. Alors que des dizaines de listes communautaristes et islamistes sont en train de se monter un peu partout en France, nous devons tous nous mobiliser, quelles que soient nos étiquettes ou nos appartenances partisanes, pour faire entrer des élus nationalistes et identitaires dans un maximum de conseils municipaux, pour faire élire des maires dans toutes ces petites communes aujourd’hui sans candidats. Je suis convaincu que c’est en partant de la base, du plus petit échelon local, que l’on pourra amorcer une dynamique de reconquête électorale.
Propos recueillis par Pierre Cassen
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Site internet de la Dissidence Française : www.la-dissidence.org