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Pour la première fois, un pays a quitté l’Union européenne

« Ce soir à 23 heures, après 30 ans de résistance, le grand peuple du Royaume-Uni aura enfin réalisé le Brexit », titrait le Sun vendredi, à quelques heures seulement d’un événement historique : vendredi à minuit heure française, l’Union européenne perdait un de ses grands pays.
C’était la première fois qu’un Etat quittait l’UE. Nigel Farage pouvait se réjouir la veille sur les ondes de la radio LBC où il tient un programme de discussion politique journalier : le but pour lequel il s’est tant battu est atteint, au moins sur le plan formel puisque les futures relations entre l’Union européenne et le Royaume-Uni restent à négocier pendant les onze prochains mois.

D’ici là, le Royaume-Uni continuera d’appliquer les règles et normes européennes. C’est Nigel Farage, avec son Parti pour l’indépendance du Royaume-Uni (UKIP), qui avait poussé David Cameron au référendum, et c’est le même Nigel Farage qui, avec son Brexit Party, a forcé les tories à respecter le résultat du référendum de 2016. Les membres du Brexit Party ont donc plié bagage à Strasbourg, comme leurs collègues qui n’étaient pas tous aussi joyeux qu’eux, quelques larmes ayant même été versées au Parlement européen lors du vote de mercredi qui avalisait l’accord sur la sortie du Royaume-Uni.

C’est donc une grande victoire pour la démocratie, même si les Britanniques, qui pensent désormais dynamiser leur économie, y compris en accroissant (encore !) l’immigration choisie, emmènent avec eux les mêmes problèmes qui sapent aujourd’hui les sociétés d’Europe occidentale, et qui font qu’ils sont comme nous, et peut-être même plus encore, pris en étau entre le totalitarisme libéral-libertaire et le totalitarisme islamique. Mais eux ont au moins récupéré la maîtrise de leur destinée et ne pourront s’en prendre qu’à eux-mêmes s’ils continuent de laisser leur pays dériver. Dans un discours diffusé à 23 heures heure anglaise, le Premier ministre a promis à ses compatriotes que le Brexit « n’est pas une fin, mais un commencement », « l’aube d’une nouvelle ère » pour la Grande-Bretagne.

Vendredi, les journaux européens à la fibre européiste s’étendaient sur l’Ecosse qui veut maintenant son indépendance pour rejoindre l’UE. Mais un référendum ayant déjà eu lieu en 2014 avec la promesse qu’il n’y en aurait pas d’autre pour cette génération, rien n’oblige Londres à accepter les exigences du SNP de Nicola Sturgeon. Certains, tels le président français Emmanuel Macron, l’eurofédéraliste belge Guy Verhofstad au Parlement européen et le ministre allemand de l’Economie Peter Altmaier, voient dans le départ du Royaume-Uni une occasion pour réformer l’Europe « en profondeur ». Dixit le président français le 31 janvier : « Je vous mentirai ce soir en vous disant que l’avenir de notre pays pourrait se bâtir dans moins d’Europe. Mais je suis conscient que nous devons la rebâtir en profondeur. » Dans la bouche du président français, cela ne peut que signifier encore plus d’intégration. Mais la vision eurofédéraliste n’est pas partagée par tout le monde, pour ne citer que le Danemark et les pays du Groupe de Visegrád. Mercredi au Parlement européen, Farage a d’ailleurs prédit à l’UE une durée de vie de dix ans maximum, estimant que les premiers pays à suivre l’exemple britannique seraient le Danemark, l’Italie et la Pologne.

Olivier Bault

Article paru dans Présent daté du 3 février 2020

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