Tout récemment dans ces colonnes, Thomas Bertin posait cette question : sommes-nous en dictature ? La collusion d’événements, récents et moins récents, nous incite à se hasarder à pousser le raisonnement plus loin. Ne serait-il pas également autorisé d’évoquer une autre inquiétante évolution ? L’affaire Mila, avec la sortie effarante de Nicole Belloubet sur la liberté de conscience, n’est-elle pas un indice d’une conversion de la République laïque en une République islamisante, ou tout du moins islamo-accommodante. D’abord, quelques faits et symptômes révélateurs, avant d’évoquer cette douloureuse hypothèse diagnostique.
À chaque fait divers qui a trait, de près ou de loin, à la sacro-sainte laïcité, le réel nous démontre, de manière ostensible, souvent tragique, parfois tragi-comique, que cette République, en apparence laïque, n’hésite pas à appliquer ses valeurs sanctuarisées de façon diligente et tatillonne lorsqu’il s’agit de religion chrétienne, mais de façon plus accommodante quand c’est de la religion d’amour de tolérance et de paix qu’il est question.
Entre le chroniqueur Odon Vallet, qui prêchait récemment que « si on continue à injurier l’islam, on aura prochainement des attentats contre des Français en France ou dans des pays d’Afrique », les centaines d’églises profanées dans l’indifférence la plus totale, alors qu’une tranche de jambon lancée sur un mosquée provoque l’indignation pavlovienne vivre-ensembliste unanime, l’épouvantail dézheurelesplusombres à l’appui, les élus qui fêtent le ramadan, psalmodient que l’islam est profondément compatible avec les valeurs de la République, les notables qui incitent à la construction de nouvelles mosquées, voire à transformer les églises en lieux de culte islamiques, comme le préconisait le président du CFCM, relayé par un certain Pierre Daum, dans Le Monde, ou jubilent à l’idée d’un Président dont le prénom sera Mohamed, comme Bruno Roger-Petit, sans compter les nombreux exemples de soumission du clergé catholique et les collectifs féministes à l’aphonie sélective dès qu’il s’agit de dénoncer les comportements de cultures importées…
Trop d’indices concordants dans cette France post-catholique dont on ne voudrait pas qu’elle devienne pré-islamique. La République forte de ses valeurs serait-elle atteinte d’une phobie rationnelle, d’un statut de dhimmi volontaire, voire du syndrome de Stockholm, consciente qu’une étincelle peut entraîner la France dans une longue guerre civile ? N’est-ce pas Philippe de Villiers qui avertissait qu’à chaque fois que l’islam s’est installé quelque part, ça s’est toujours mal terminé. Si on rajoute à cela le facteur démographique et l’immigration, la France serait-elle déjà, en partie, islamisée dans les faits mais l’ignore-t-elle encore ?