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Coronavirus : qui perd, qui gagne ? – Olivier Pichon

Il faut hélas, qu’il y ait dans cette crise, des gagnants et des perdants. N’oublions pas des innombrables victimes, sanitaires et économiques, notre compassion est totale à leur égard et nous souffrons d’autant plus quand ils sont nos concitoyens, médecins et personnels soignants morts aux combat, PME en faillites, petits artisans et commerçants qui n’arrivent plus à travailler ou à vendre leur production, il y a là quelque chose de déchirant.

Mais, hélas il y a des profiteurs de crises comme il y a des profiteurs de guerre. Ces profiteurs peuvent être des personnes, le pouvoir par exemple qui croit pouvoir en tirer avantage au nom d’une union sacrée, mais aussi des institutions ou des pays. Nous n’évoquerons pas les charlatans, les escrocs, les faux prophètes qui pensent prospérer, comme à toutes les époques, sur le malheur des hommes.

Il s’agit plutôt d’analyser la logique des systèmes et des forces qui jouent désormais dans le monde puisque les choses ne peuvent plus être comme avant, du moins on le suppose et l’espère aussi. Mais rien n’est sûr, la démondialisation ne sera pas totale non plus qu’immédiate, et l’Amérique conservera un leadership probable, à court terme tout au moins.

Grandes puissances et grandes impuissances

On aura remarqué le grand silence des ONG, des écologistes, adeptes de la religion mondialiste, de Soros et sa société ouverte (à la contamination ?) prompts à financer la subversion mais absents dans la crise sanitaire et a fortiori économique. Et, puisque les états semblent reprendre le dessus dans cette crise, qui est une crise de la mondialisation, examinons par pays les forces et les faiblesses des uns et des autres.

La Chine d’où provient la crise, les complotistes vous diront que le covid est une invention américaine pour affaiblir la Chine. D’autres diront que c’est le contraire, ou, dans les deux cas, une erreur de manipulation d’un laboratoire en Chine, conçu d’ailleurs avec l’aide de la France, (CF l’affaire Buzyn) nous serions là dans le domaine des armes biologiques. Un professeur de droit de l’université de l’Illinois en a émis l’hypothèse (Pr Francis Boyle). Le problème est que nous n’avons, pour l’instant, aucun élément d’enquête sûr pour vérifier.

L’important est de mesurer les forces économiques pour chaque pays. Il se trouve des observateurs pour penser que la Chine (comme la plupart des pays d’Asie du sud-est) ont été efficaces dans leur gestion de la crise, certains admirent même la politique de Xi Jinping et affirment que la Chine sortira plus forte de la crise. Rien n’est moins sûr. La Chine n’exporte plus, hormis des masques vers la France, sa croissance pourrait tomber de 6% à 3% ce qui pour la Chine est catastrophique. Elle est elle-même chargée de dettes, surtout ses entreprises publiques et elle a accordé des crédits irrecouvrables à l’Afrique, au Venezuela, et le Renminbi (la monnaie du peuple) n’arrive pas à se constituer en véritable monnaie internationale. Un sérieux coup d’arrêt donc à 25 ans de montée en puissance.

Les Etats-Unis ont vu monter en flèche leur chômage, après une baisse spectaculaire de celui-ci, Trump en faisait un argument électoral. Patatras le voilà démenti par les inscriptions de plusieurs millions d’américains aux allocations chômage (30% taux de chômage prévu !) Malgré cela l’Amérique garde un atout précieux : son dollar qui va connaitre une revalorisation importante comme monnaie de réserve internationale. L’inconvénient étant qu’avec un dollar fort les produits américains renchériront, en revanche l’Amérique va pratiquer une déflation d’approvisionnement en profitant de la baisse des prix probable des exportateurs et du pouvoir d’achat que le dollar lui donne, ce qui aurait pour effet de permettre à la Chine de reprendre ses exportations en dépit des droits de douane augmentés par Trump. On le voit, rien n’est simple. Mais une fois encore et finalement, avec la force du dollar, le monde payera le déficit public américain, et sa résilience fera du pays le plus apte à faire repartir l’économie mondiale.

Le Pétrole. Il est un domaine où la crise est grave (mais pas pour le consommateur européen, s’il peut « consommer ») c’est le pétrole, l’Iran, l’Arabie saoudite, l’Algérie, l’Indonésie, le Nigéria vont souffrir de la baisse du prix du pétrole, (avec troubles politiques et guerres associées), comme la Russie d’ailleurs, mais les USA aussi car le prix du marché est tombé en dessous du prix d’extraction.

L’Europe, c’est, d’une part la tentative de fédéralisation par le MES, (Mécanisme Européen de Stabilité) tension vers plus de pouvoir et de centralisation, d’autre part, tension vers le chacun pour soi comme en témoigne l’abandon des exigences du non-dépassement budgétaire (3%) avec la planche à billets en continu, cette fois on ne peut exclure à terme le retour de l’inflation. C’est exactement ce que les marxistes appellent les contradictions mortelles des systèmes. Par exemple l’énorme financement public que l’Allemagne va s’accorder au bénéfice d’un programme vert (1100 milliards). L’on s’interroge sur un curieux retour de l’histoire. Il est difficile de ne pas voir qu’il n’y a pas de différence de nature entre ce que fit Hjalmar Schacht en 1934 pour relancer l’économie allemande, et le programme de l’Allemagne dans la crise d’aujourd’hui. Du vert de gris au vert en somme.

Olivier Pichon

https://www.tvlibertes.com/actus/coronavirus-qui-perd-qui-gagne-olivier-pichon

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