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De la conquête et de la révolte

6a00d8341c715453ef026be41e52f2200d-320wi.jpgCe 28 octobre au soir Emmanuel Ier, à moins qu'il faille le nommer Narcisse Ier, s'adressera à ses loyaux sujets. En 2018 au Danemark, il les définissait comme des Gaulois réfractaires. Cette intervention est destinée à nous informer de la sauce dans laquelle nous allons être bientôt mangés. Elle s'inscrit, hélas, dans un contexte désordonné. Celui-ci reste entaché d'insubordination rampante, de la part certains secteurs de l'opinion, d'improvisation manifeste, du côté de la technocratie sanitaire et d'incertitudes dommageables, dans les secteurs sur lesquels on doit compter, pour faire face à la dégradation de la situation sanitaire – toutes choses qui risquent de nuire à la lutte nécessaire contre la pandémie.

Ce même 28 octobre, d'ailleurs, à 2 800 km de Paris, on commémorera une autre lutte, une vraie guerre. Jour institué en fête nationale grecque il rappelle le rejet héroïque, par le gouvernement du général Metaxas, d'un ultimatum lancé en 1941 par un adversaire 6 ou 7 fois plus nombreux.[1]

Les conséquences n'en furent pas moins dramatiques : invasion par les Alliés de l'Axe en 1941, triple occupation du pays, famine, guerre civile face aux communistes de 1946 à 1949 et difficultés de la reconstruction.

Autre temps autre mœurs, nous nous trouvons confrontés à d'autres révoltes, d'autres agressions : celles de l'indianisme, de l'indigénisme et de l'islamisme... qui appellent à leur tour de légitimes résistances...

Dans sa petite rubrique internationale quinzomadaire rédigée pour Présent, votre chroniqueur mentionnait ainsi en date du 21 octobre, la poussée de revendications indianistes en Amérique latine.[2]

Dans trois pays en effet, au Chili, en Bolivie et en Colombie des manifestants avaient prétendu ce 12 octobre protester contre la journée traditionnelle de l'Hispanité, en lui opposant une soi-disant "journée de la Race" (sic) imaginant ainsi attiser le ressentiment des descendants d'Amérindiens contre le 528eanniversaire de l'arrivée Christophe Colomb.

D'une façon non dissimulée, le catastrophique président du Venezuela Maduro plus encore que son prédécesseur Chavez n'hésite pas à faire flèche de ce bois : il appelle directement, depuis son repaire de Caracas, à ce qu'il ose nommer "un processus de décolonisation".

La ficelle semble énorme, et l'on est évidemment tenté de prendre tout cela au ridicule. Les nations latino-américaines se sont en effet constituées, toutes quoiqu'à des degrés divers, d'apports multiples désormais indissociables. Les uns venaient d'Europe, espagnols ou portugais, mais aussi italiens, allemands, français, basques, etc. D'autres, venus du Proche Orient, de l'Afrique ou du Japon, ont été mélangés au cours des siècles aux innombrables tribus, peuples et empires qui guerroyaient entre eux quand les Espagnols sont arrivés au XVIe siècle. Tous ont été unis par le catholicisme.

Les Incas, par exemple, que les lecteurs du "Temple du Soleil" inclinent peut-être à considérer comme les maîtres naturels du Pérou, n'ont dominé la région que pendant une brève période, du règne de Pachacutec en 1439 à celui de Atahualca en 1533, au détriment de la culture de leurs prédécesseurs. Quiconque a visité le beau Musée de San Pedro de Atacama a pu s'en rendre compte. Les soi-disant Patagons si appréciés d'une certaine droite littéraire franco-française ne représentent que l'une des 20 nations réputées indiennes d'un Chili où les descendants d'Indiens ne dépassent pas 10 % de la population, dont 3 % de Mapuches etc.

Prétendre aujourd'hui séparer les œufs de cette omelette n'est qu'une affreuse chimère destinée à manipuler les derniers descendants d'Indiens, chair à canon des partis marxiste en perte de vitesse, instruments du narcotrafic des Farc en Colombie et de l'armée au Venezuela.

Que se situent en pointe de ce mouvement soi-disant autochtone... un Maduro, au faciès d'Andalou... flanqué d'un numéro 2 de son régime, le ministre du Pétrole, Tarek el-Assaimi, Druze de Syrie,... avec pour mentors, rôtissant en enfer : le Cubain Castro, de souche clairement espagnole, et l'Argentin Guevara, le surnom de "Che" stigmatisant l'accent italien... voila qui devrait achever de les disqualifier.

En France, les amis, frères et camarades de Mélenchon et consorts prennent la défense d'un mouvement plus irrecevable encore, qui a même le toupet de se dire "indigène" de la république. Si malodorant que soit l'indianisme sud-américain, au moins prend-il appui sur son antériorité "indigène", d'il y a pluus cinq siècles.

Mais au fond la révolution française faisait "mieux" encore. Elle prétendait opposer les descendants des Gaulois à ceux des Francs supposés, faussement d'ailleurs, les ancêtres de la noblesse, et même aux Normands conquérants de l'ancienne Neustrie ! Grotesque sans doute, honteux, mais presque compréhensible.

L'indigénisme, raciste anti-blanc, ne se fonde, par anticipation, que sur le droit de conquête.

Or ce droit de conquête trouve sa justification et ses relais dans les prêches islamistes, celui qu'un Erdogan prononçait lui-même comme ceux qu'il encourageait lors de reconversion de Sainte Sophie en mosquée. Le Sheikh Ali Erbas, nommé par Erdogan à la tête de la Direction [Diyanet] des affaires religieuses contrôlées par l'État turc, chargé par le même Erdogan de redonner à la Grande Eglise construite par Justinien un statut de mosquée, alla même le 24 juillet, exhibant un yatagan alors qu'il montait en chaire, jusqu'à déclarer : "jusqu’en 1934, les sermons du vendredi ont toujours été prononcés le sabre à la main. Si Allah le veut, nous renouons avec cette tradition, le symbole de la conquête."

Et c'est ce personnage qui nomme les imams délégués que la Turquie envoie et salarie en Europe.

Les Gaulois se montreront-ils effectivement réfractaires à un tel droit de conquête ?

JG Malliarakis

Apostilles

[1] L'envahisseur ayant été repoussé, cette date célèbre depuis 1952 la vénération par les chrétiens de la protection de la Sainte Vierge.

[2] cf. "Le tour du monde de Phileas Fogg" en ligne le 20 octobre 2020 sur le site de Présent.

https://www.insolent.fr/2020/10/de-la-conquete-et-de-la-revolte.html

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