Depuis 1982, les « Plus beaux villages de France » ont leur label. Une bonne raison de leur rendre visite.
Ils sont 31 en Midi-Pyrénées, 18 en PACA, mais on n'en trouve - pour l'instant ? -aucun dans le Nord-Pas-de-Calais, ni en Çhampagne-Ardennes. « Ils », ce sont les 157 membres de l'Association des plus beaux villages de France. Un label lancé en 1981 par un Corrézien, le maire de Collonges-la-Rouge, Charles Ceyrac, qui se décliné désormais dans 21 régions de France et d'Outre-Mer. Certains de ces villages ont une identité chrétienne très forte, comme Vézelay (Yonne), la « colline éternelle » chère à Maurice Clavel et Flavigny-sur-Ozerain (Côte-d'Or), bien connu des fidèles traditionalistes, deux communes bourguignonnes où la Foi est un élément structurant de l'identité locale.
Parmi les localités affichant ce label, qui possède désormais une notoriété certaine, on pardonnera à l'auteur de ces lignes d'avoir une tendresse particulière pour Saint-Suliac (Ille-et-Vilaine), village de ses ancêtres, situé sur les bords de la Rance, la rivière bretonne serpentant entre Dinan et Saint-Malo, qui s'étale tel un lac aux pieds des maisons de pierres grises. Saint-Suliac est un village de terre-neuvas, ces marins-pêcheurs qui gagnaient chaque année les bancs de Terre-Neuve et Saint-Pierre-et-Miquelon, pour pécher au péril de leur vie la morue sur de fragiles doris, laissant leurs femmes cultiver les champs. Il doit son nom à un moine gallois. Sa remarquable église gothique du XIIIe siècle, éprouvée comme tant d'autres par les guerres de religions du XVIe siècle, ses maisons de pêcheurs et sa cale offrent au visiteur un site des plus charmants, à quelques kilomètres dans l'intérieur des terres, à proximité de la Côte d'Emeraude. Un village de 930 habitants qui s'est retrouvé récemment, comme 21 autres de ses pairs (dont Collonges, Vézelay et Salers), sous l'œil des caméras de Stéphane Bern pour le compte de France 2.
Mais nous avouons avoir aussi un goût prononcé pour Talmont (Charente-Maritime), village saintongeais situé au bord de l'estuaire de la Gironde, pour Salers (Cantal, la cité médiévale de Haute-Auvergne, pour Lyons-la-Forêt (Eure), l'un des plus proche de Paris ou encore pour Yvoire (Haute-Savoie) dont les maisons se mirent dans le Lac Léman. Chacun de ces lieux nous présente un trait de l'âme française. Loin d'être récupérés par le tourisme « spectaculaire » et le mauvais goût qu'affectionne st souvent la modernité, ils témoignent de l'authenticité d'une identité française que certains voudraient à tout prix gommer.
Jacques Cognerais monde&vie28 juillet 2012 n°863