C’est un fait : la doxa occidentale a jeté un écran de fumée, depuis des décennies, sur la réalité d’un conflit dont le déroulement effectif a peu en commun avec le récit accrédité dans les «démocraties».
S’il est vrai que la narration historique est souvent tributaire des préjugés de ceux qui la font, la façon dont on relate la Seconde Guerre mondiale n’échappe pas à la règle. L’historiographie occidentale se caractérise en effet par une chronologie contestable des événements, un décompte très partiel des victimes et une évaluation partiale de la contribution des nations combattantes à la victoire finale sur les puissances de l’Axe. Naturellement, cette remarque s’applique au courant dominant de la recherche historique, et non aux efforts des chercheurs, moins nombreux il est vrai, qui en ont précisément révélé les lacunes. Mais c’est un fait : la doxa occidentale a jeté un écran de fumée, depuis des décennies, sur la réalité d’un conflit dont le déroulement effectif a peu en commun avec le récit accrédité dans les «démocraties».
La Seconde Guerre mondiale a commencé en Chine
À commencer, on s’en doute, par cette erreur monumentale qui consiste à dater le déclenchement du second conflit mondial en septembre 1939, alors qu’il fait rage au cœur de la Chine depuis juillet 1937 et même, si l’on veut bien prêter attention aux derniers travaux de l’historiographie chinoise et japonaise, depuis septembre 1931 dans les provinces du Nord-Est de la Chine. À cette date débute en effet une invasion massive du territoire chinois par les forces japonaises, laquelle a provoqué entre les deux pays un affrontement quasiment ininterrompu jusqu’en 1945. Et si le gouvernement de Tchang Kaï-chek a négocié une trêve en 1932, les combats n’ont jamais vraiment cessé, durant quatorze ans (1931-1945), entre les troupes d’occupation japonaises et les forces chinoises, qu’il s’agisse des armées gouvernementales ou de la résistance communiste.
À cet argument, on pourrait répondre que le récit ayant cours en Occident se concentre en priorité sur les événements qui l’ont affecté, qu’il s’agit tout au plus d’une erreur de perspective bien compréhensible, et non d’une occultation délibérée du rôle des autres régions du monde dans cet affrontement planétaire. Pourquoi pas ? Mais dans ce cas, quelle légitimité détient un tel récit historique lorsqu’il prétend rendre compte de la «Seconde Guerre mondiale» ? Soit la narration vise à relater le cours des événements en Occident, et sa focalisation sur cette aire géographique est légitime. Soit elle entend faire le récit d’une véritable guerre mondiale, et cette focalisation ne l’est plus.
Le fait historique, disait Paul Veyne, n’existe pas comme tel, «c’est un croisement d’itinéraires». Il n’avait pas tort, mais encore faut-il éviter de faire fausse route dans le choix des itinéraires et en l’occurrence de prendre l’Occident pour le monde entier. À cet égard, le récit russo-soviétique du conflit a le mérite de la cohérence, dès lors qu’il fait coïncider logiquement les faits mentionnés et leur appellation : en épousant dans une chronologie valable pour l’URSS, la «Grande Guerre patriotique» de 1941-1945 désigne bien l’expérience historique vécue par le peuple soviétique et ne prétend pas fournir une explication exhaustive des événements planétaires durant la période considérée.
L’oubli des victimes chinoises
Si la première distorsion du discours dominant porte sur la datation de son véritable déclenchement, la deuxième concerne à l’évidence le bilan humain du conflit mondial. Depuis la fin de la guerre, rares sont les ouvrages occidentaux qui indiquent avec un minimum d’exactitude historique les pertes humaines subies par la Chine. La profusion de détails sur le bilan européen y contraste généralement avec sa minimisation et son imprécision dès qu’il s’agit de l’Asie. Pire encore, certaines institutions ne mentionnent même pas l’existence des victimes chinoises. Sur le site français du très officiel «Mémorial de l’Armistice», on apprend par exemple que «l’URSS a eu 21 400 000 morts, l’Allemagne 7 060 000, la Pologne 5 820 00, le Japon 2 000 000, la France 541 000. Quant au bilan total, il est compris entre 50 et 60 millions de morts, soit 22 millions de militaires et 31 millions de civils».
Si le Japon n’est pas oublié, la Chine ne figure même pas dans la liste des pays belligérants en dépit de l’énormité des pertes chinoises provoquées par la guerre ! Aussi scandaleuse soit-elle, une telle occultation contamine l’enseignement de l’histoire dans nos établissements scolaires : rarement mentionné, le déroulement des combats en Chine y est relégué aux marges de l’histoire militaire au profit du théâtre d’opérations européen et de la «guerre du Pacifique». Cette dernière expression a d’ailleurs été imposée par Washington, de manière à réduire la guerre dans cette partie du monde au duel entre deux puissances aéronavales pour le contrôle des îles du Pacifique, faisant opportunément l’impasse sur le théâtre d’opérations chinois et ses vastes affrontements terrestres.
Les facteurs d’une occultation
Atteint de myopie historique, le récit occidental dominant omet généralement de dire que la Chine a immobilisé sur son sol le gros des forces terrestres japonaises durant quatorze ans, que sa résistance a empêché Tokyo de lancer contre l’URSS une dangereuse attaque de revers, que les forces étasuniennes n’ont affronté de 1941 à 1945 qu’une petite partie des troupes terrestres japonaises, que 70% des pertes militaires de l’empire nippon lui ont été infligées sur le front chinois, que 100 millions de Chinois ont été déplacés et que 20 millions d’entre eux ont perdu la vie à cause de la guerre dévastatrice menée par l’envahisseur : autant de faits passés par pertes et profits d’un récit occidental dont le moins qu’on puisse dire est qu’il prend ses aises avec la vérité historique.
Ces faits étant désormais clairement établis et connus d’un large public, du moins en dehors des milieux occidentaux, reste la question de savoir pourquoi leur occultation a si bien résisté au progrès de la connaissance objective des événements : en d’autres termes, quels sont les facteurs, politiques ou idéologiques, qui expliquent la minimisation persistante, jusqu’à nos jours, du rôle de la Chine durant la Seconde Guerre mondiale ?
La première réponse à cette question tombe sous le sens : influencée par une vision occidentalo-centrée du conflit, l’historiographie dominante relègue spontanément l’Asie orientale au rang de théâtre d’opérations secondaire. La distance géographique, cependant, n’est pas seule en cause. L’effacement du rôle de certaines populations, dans la narration dominante, puise aussi son inspiration dans le préjugé colonial qui leur dénie toute capacité d’action autonome. Incapables de faire leur propre histoire, comment ces peuples passifs auraient-ils contribué à la victoire sur les puissances de l’Axe ? Il y a plus. Au début du conflit, et pour la même raison, la Chine fut souvent dévalorisée par rapport au Japon, comme si le monde occidental regrettait inconsciemment d’avoir combattu avec l’une contre l’autre.
«Ce Japon réveillé, ardent, guerrier, vainqueur, c’est nous, Occidentaux, qui l’avons fait. Sous l’impulsion du génial empereur Mutsuhito, il se jette dans le stade industriel. Arsenaux, ateliers, manufactures, il crée tout à la fois. Et quand, enfin, il possède cette force, il s’aperçoit qu’il est obligé de s’en servir : car, grâce, une fois de plus, à l’Europe, qui lui a apporté sa science de la médecine et de l’hygiène, les petits enfants japonais ne meurent plus : de 1870 à 1930, la population a triplé, et le Japon, littéralement, étouffe dans ses îles. S’il ne veut périr, il faut qu’il en sorte».
Une veine essentialiste aux relents coloniaux
C’est ainsi que s’exprime, en août 1937, la prestigieuse Revue des Deux Mondes. L’expansionnisme nippon y apparaît sous les traits d’un rejeton turbulent de la modernité occidentale, dont les ambitions sont légitimées par l’avance technologique et le dynamisme démographique. Le ton est admiratif, et nulle considération de morale ou de droit n’entache l’absolution par assimilation dont bénéficie Tokyo. Pour des experts européens pétris de racialisme et d’eugénisme, il est vrai, la hiérarchie des races place le Japonais au-dessus du Chinois, et les ambitions territoriales nippones paraissent dictées par une obscure loi naturelle qui présiderait au destin des nations.
On observera aussi, dans le même veine essentialiste, que circulait dans les milieux intellectuels occidentaux des années 1930 le lieu commun selon lequel la langue chinoise ignorerait le mot «patrie», tandis que la langue japonaise ne connaîtrait pas le mot «paix». Si les Japonais veulent soumettre la Chine, c’est donc en vertu d’une prédestination mi-biologique mi-culturelle : les premiers seraient des guerriers voués à dominer leurs voisins, tandis que les Chinois formeraient une masse amorphe en attente d’un maître dont des Occidentaux prétentieux ont commis l’erreur de croire qu’il serait nécessairement l’homme blanc.
Modernisé à outrance, rivalisant avec les Européens sur le terrain de l’expansionnisme, le Japon d’avant-guerre éveille ainsi chez les Occidentaux des sentiments ambivalents. Réplique orientale de la suprématie européenne, sa brutalité présumée jouit de circonstances atténuantes. Trop actif pour être pacifique, trop avancé pour rester l’arme au pied, son esprit de conquête reçoit l’absolution des réalistes qui lui pardonnent d’autant mieux son agressivité contre la Chine qu’elle est jugée décadente et chaotique. Que la langue chinoise ignore le mot «patrie» n’est-il pas la preuve de son infériorité intrinsèque ? Et si elle est faible, n’est-ce pas par lâcheté autant que par impuissance ?
La doxa antitotalitaire
Si le poids de ces représentations imaginaires contribue à l’occultation fréquente du rôle positif de la Chine, celle-ci a aussi pour origine le réflexe anticommuniste qui, depuis le déclenchement de la Guerre froide en 1947, pollue rétrospectivement le récit occidental du second conflit mondial. Le mythe des «jumeaux totalitaires» inventé par Léon Trotski en 1939 est bientôt érigé par la doxa en article de foi qui bénéficie à partir de 1950 de l’onction philosophique accordée par Hannah Arendt. Exilée aux États-Unis, la fervente disciple du nazi Heidegger en fait le modèle explicatif de toute l’histoire du XXe siècle, qui serait caractérisée par la lutte impitoyable entre les «régimes totalitaires» et les «démocraties libérales».
C’est cette narration qui figure aujourd’hui, en France, dans les manuels d’histoire. La minimisation de la contribution soviéto-chinoise à la défaite du nazisme en est la conséquence logique, des experts de plateau télé allant même jusqu’à suggérer que les troupes étasuniennes ont libéré les camps de la mort, alors que les firmes industrielles d’outre-Atlantique bénéficiaient cyniquement de leur main d’œuvre captive. Quant à la Chine, elle a basculé du côté des forces maléfiques lorsqu’elle est devenue communiste en 1949, et son rôle dans la lutte antifasciste est rapidement tombé dans l’oubli en Occident. Il n’en fallait pas davantage pour conforter l’anticommunisme le plus retors et pour accréditer, corrélativement, la vulgate de la «bonne guerre» menée par les «démocraties».
La première agression fasciste
C’est la Chine, pourtant, qui a subi la première agression fasciste du XXe siècle. Avant l’invasion de l’Éthiopie par l’Italie mussolinienne (1935) et l’intervention italo-allemande pour soutenir Franco en Espagne (1936), le Japon a envahi les trois provinces orientales de la Chine en septembre 1931 à la faveur de «l’incident (fabriqué) de Moukden». Et si cette agression peut être qualifiée de «fasciste», c’est compte tenu du caractère ouvertement raciste et belliciste de la politique nippone, avant même la signature du très fascisant «pacte antikomimtern» de 1936 entre Berlin, Rome et Tokyo.
Pour ceux que cette qualification laisserait perplexe, rappelons que le Japon de la fin des années 1930 réunit les principales caractéristiques d’un fascisme analogue à celui de ses homologues européens : une mystique de la race supérieure, un dévouement absolu à l’Empereur comme incarnation divine de la nation, une militarisation intégrale de la société et une compulsion irrésistible à l’expansion territoriale, la guerre de conquête étant sacralisée au point de justifier par avance les pires brutalités contre des populations civiles déshumanisées.
Outre la soumission de la Chine, les ambitions expansionnistes de l’Empire nippon incluaient la domination de l’ensemble de l’Asie et du Pacifique. Mais c’est le peuple chinois qui fut le premier au monde à résister à la barbarie fasciste. Avec le déferlement des forces nippones sur l’ensemble du territoire chinois, à partir de 1937, la résistance chinoise donna naissance au premier champ de bataille de la Seconde Guerre mondiale. Et de juillet 1937 à l’attaque de Pearl Harbor en décembre 1941, quatre années durant, la Chine ne put compter que sur elle-même pour affronter l’envahisseur.
Un combat d’autant plus difficile que le Japon, puissance industrielle, pouvait fabriquer un armement lourd dont les troupes chinoises étaient généralement dépourvues : des porte-avions, des cuirassés, des avions, des chars, de l’artillerie. Les officiers supérieurs japonais qui ont envahi la Chine prétendaient avec arrogance que trois mois tout au plus suffiraient à régler «l’incident chinois», et ils tentèrent de conquérir la Chine en mobilisant des moyens colossaux : 600 000 hommes en 1937, portés à plus d’un million dès 1939, la majeure partie du budget militaire nippon étant consacrée à l’occupation du continent et aux combats incessants avec les troupes chinoises.
Batailles frontales et guérilla
Malgré ses efforts, le Japon ne put venir à bout de la résistance du peuple chinois. Ce dernier rassembla ses forces pour former un rempart contre l’envahisseur, que ce soit lors des batailles frontales de Taiyuan, Songhu, Xuzhou, Nanjing, Wuhan, menées par le Guomindang, ou celles dirigées par le Parti communiste chinois derrière les lignes ennemies comme la «Bataille de Pingxingguan», «l’Offensive des cent régiments», ou encore les combats que livra l’Armée unie antijaponaise du Nord-Est au cœur de la Mandchourie, sans compter les innombrables actions de la guérilla communiste pour établir des bases antijaponaises et ouvrir des brèches sur le front arrière.
Exigeant la formation d’un «Front Uni» avec les nationalistes, le Parti communiste fit de la lutte pour la libération nationale une priorité absolue. Pour s’acquitter de cette tâche historique, Mao a compris qu’il fallait «tirer parti du caractère révolutionnaire de la guerre de résistance pour en faire une guerre du peuple». Car la guerre de mouvement est en passe d’être gagnée par le Japon, expliqua-t-il, et durant cette première phase, c’est l’armée nationaliste qui joue le rôle de premier plan. Mais lorsqu’on passera à la deuxième phase, en revanche, c’est la guerre de partisans qui prendra le relais.
En frappant sur les flancs de l’ennemi, enseignait Mao, l’Armée rouge épuisera l’ennemi. Elle mettra à profit l’étirement de ses lignes de communication pour le harceler. Elle lui donnera le coup de grâce, le moment venu, en jetant toutes ses forces dans la bataille. Cette guérilla anti-japonaise sera déterminante pour l’issue du conflit. Car la Chine est «un grand pays faible attaqué par un petit pays puissant», et la guerre de partisans y exercera une fonction non seulement tactique, mais stratégique : l’envahisseur «finira par être englouti dans l’immense mer chinoise».1
Le rôle décisif de la résistance chinoise
«Le Japon pensait que la conquête de la Chine réglerait ses problèmes économiques, en lui apportant matières premières et débouchés prometteurs», note l’historien Olivier Wieworka. «Il espérait également que sa croisade éradiquerait l’influence et le mode de pensée occidentaux au pays de Confucius. Il déchanta. En Chine du Nord, la guérilla maoïste l’empêchait d’exploiter les campagnes, attaquait les trains et sabotait les camions. (…) Ainsi, l’eldorado rêvé se transformait en cauchemar. Un cauchemar coûteux. À la veille de Pearl Harbor, l’empire avait perdu plus de 180 000 morts et 323 000 blessés dans l’aventure. Ces amers constats conduisirent alors des dirigeants japonais à tourner le regard vers le sud».2
Contribuant à sceller le sort du conflit mondial, la résistance opiniâtre du peuple chinois eut deux conséquences majeures.
Premièrement, elle contribua à mettre en échec le plan japonais d’agression contre l’URSS en mobilisant le gros des forces nippones sur le front chinois, ce qui permit à Staline de concentrer ses troupes pour la défense de Moscou en décembre 1941. Déjà échaudé par sa défaite face à Joukov en Mongolie en décembre 1939, l’état-major japonais privilégia désormais la poussée vers le Sud (le Sud-Est asiatique et les colonies européennes) au détriment de l’offensive antisoviétique en direction du Nord. Et en août 1945, c’est l’armée soviétique passant à l’offensive qui donnera le coup de grâce aux troupes japonaises stationnées en Chine du Nord.
Deuxièmement, la résistance chinoise eut pour effet d’infléchir la politique des EU en confortant Roosevelt dans la conviction que la guerre pouvait être gagnée grâce au «superbe combat défensif de la Chine qui, j’ai des raisons de le croire, gagnera en force» (27 mai 1941). C’est pourquoi il envoya le général Stilwell occuper les fonctions de chef d’état-major auprès de Tchang Kaï-chek. L’aide des EU permit de mettre à profit l’immense territoire de la Chine pour tenir le Japon en échec et immobiliser ses forces terrestres, lesquelles manqueront cruellement à l’état-major japonais face aux forces américaines dans les îles du Pacifique.
En février 1942, le président des EU fit cet éloge de la résistance chinoise dans un télégramme adressé à Tchang Kaï-chek : «Sa résistance héroïque au cruel agresseur a valu à l’armée chinoise les plus dignes éloges de la part du peuple américain et de tous les autres peuples épris de liberté. Le peuple chinois armé et désarmé qui, depuis près de cinq ans, offre une résistance farouche à un ennemi bien mieux équipé, ainsi que l’esprit indomptable dont il fait preuve face à un tel contraste, sont une source d’inspiration pour tous les combattants et les peuples des autres nations unies dans la résistance».3
Fierté nationale et gage d’unité
La contribution chinoise à la lutte antifasciste explique également la signature de la Chine au côté des États-Unis, de la Grande-Bretagne et de l’Union soviétique lorsque ces nations publièrent la Déclaration des Nations unies à la Maison-Blanche, le 1er janvier 1942. Rejoint par vingt-deux autres pays le lendemain, cet engagement marqua l’établissement officiel d’une alliance mondiale contre le fascisme et la création d’une structure diplomatique dite des «Quatre Grands», scellant cette grande coalition contre les puissances fascistes préconisée inlassablement, depuis 1937, par le gouvernement chinois. Et c’est cette contribution décisive de la Chine au combat commun qui a également provoqué l’abolition des traités inégaux hérités du siècle précédent.
C’est pourquoi Xi Jinping a déclaré lors du 70ème anniversaire de la victoire de 1945 : «La victoire de la guerre de résistance du peuple chinois contre l’agression japonaise a été un triomphe pour toute la nation chinoise. Elle a non seulement brisé la tentative du militarisme japonais de coloniser et d’asservir la Chine, mais elle a également aboli les traités inégaux signés avec les puissances impérialistes depuis les temps modernes, permettant à la Chine de laver un siècle d’humiliation nationale (…) La victoire a jeté des bases solides pour l’indépendance et la libération de la Chine, elle a établi un tournant historique pour le grand rajeunissement de la nation chinoise et a fourni la condition préalable essentielle à sa réalisation».
Le 3 septembre 2025, les Chinois célébreront le 80ème anniversaire de cette victoire chèrement acquise en organisant un impressionnant défilé militaire au cœur de la capitale, Beijing. Elle est pour eux, en effet, une source légitime de fierté nationale et un gage irremplaçable d’unité nationale. Car la Chine reconnaît que les nationalistes et les communistes chinois ont pris toute leur part dans le combat libérateur contre l’envahisseur japonais, qu’il s’agisse des armées du gouvernement de Nanjing, puis de Chongqiing, ou des forces de guérilla qui ont harcelé avec succès les troupes nippones. Célébrée par le peuple chinois unanime, cette unité dans la lutte victorieuse contre l’envahisseur a une valeur exemplaire, et elle constitue un sérieux antidote contre tous les ferments de division.
source : Le Grand Soir
https://reseauinternational.net/oui-la-chine-a-contribue-de-maniere-decisive-a-la-victoire-de-1945/