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Encore un ! La Cour des comptes, éternel refuge des copains

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Après la polémique autour de la nomination de Najat Vallaud-Belkacem à la Cour des comptes, on apprend par Mediapart que Philippe Gustin, ex-directeur de cabinet de Sébastien Lecornu, y est entré lui aussi au printemps dernier, nommé conseiller maître par décret du 26 mars 2025. Comme l’écrit Nicolas Dupont-Aignan, sur son compte X« ils n'ont vraiment honte de rien ! »

 

C’est que nécessité oblige : la Macronie se meurt et la Socialie ne va guère mieux, qui sait ne devoir son éventuel salut qu’à l’arrimage aux troupes de Mélenchon. Mais il faut bien vivre, n’est-ce pas, alors tous ces hauts fonctionnaires de se chercher une planque, un coin douillet où pantoufler tranquille. Pour cela, la Cour des comptes que dirige Pierre Moscovici est une très bonne maison.

Moscovici lui-même, d’ailleurs…

On a oublié qu’avant l’illustre Bruno Le Maire, notre « Mozart de la finance », Pierre Moscovici, actuel grand patron de la Cour en question, fut celui de François Hollande. Après avoir été son directeur de campagne, promettant de redresser les comptes et de garnir les poches des Français, il fut nommé ministre de l’Économie, des Finances et du Commerce extérieur dans les gouvernements de l’insipide Jean-Marc Ayrault.

Responsable d’une hausse d’impôts de 52 milliards en seulement deux ans (2012-2013), et touchant particulièrement les classes moyennes, saignées à blanc, Pierre Moscovici – on l’a vite oublié – a quitté le gouvernement Hollande sous les huées. Qu’importe, il a promptement été recasé au Parlement européen, dont il avait déjà été vice-président de 2004 à 2007, cette fois comme commissaire européen aux Affaires économiques et financières, à la Fiscalité et à l’Union douanière. Chez ces gens-là, comme chantait Brel, on ne change pas une équipe qui perd, on la promeut. Raison pour laquelle Emmanuel Macron l’a nommé Premier président de la Cour des comptes en juin 2020, institution où il est désormais chargé de recaser les copains et les coquins. Le vivier est riche.

Échangerais poste contre censure

La semaine passée, la France des petites gens s’indignait ainsi de la promotion de Najat Vallaud-Belkacem, prétendument reçue dans la Cour des grands au terme d’un concours qui n’existe pas. En réalité, la nomination par le Premier ministre après une demi-heure d’entretien - autrement dit, une formalité. Toutefois, pour nous rassurer, comme l’écrivait ici Marc Baudriller, Pierre Moscovici assurait, sur France Info : « Je suis sorti au moment de la délibération. » Pas vraiment de quoi éteindre le feu des indignés. Quant à savoir « pourquoi elle ? », l’idée circule que « Bayrou aurait négocié cet atterrissage confortable pour l’ancien ministre socialiste, épouse du patron des députés PS Boris Vallaud, contre l’engagement que les mêmes députés PS ne voteraient pas la censure ». Démenti du chœur des vierges indignées et de l’époux de l’intéressée : « Najat n’a pas besoin d’accords d’échanges de bons procédés ni d’accord secret pour mériter d’être nommée […] Je le dis avec netteté : rien n’immunise le gouvernement Bayrou d’une motion de censure. »

Sans doute a-t-elle davantage besoin des 10.000 euros mensuels que va lui assurer la charge, tout comme elle a besoin de conserver ses multiples occupations, se réservant le droit de cumuler ses fonctions de conseiller maître à la Cour des comptes, conseillère de la région Auvergne-Rhône-Alpes et présidente de France terre d’asile. Une fonction bénévole, précisait notre ami Jean Kast, mais sans doute défrayée ?

Le bal des tartuffes

Feignant, lui aussi, l’indignation, Pierre Moscovici s’interrogeait, dans Le Parisien : « Pourquoi Najat Vallaud-Belkacem subit-elle autant de critiques ? Je ne peux m’empêcher de penser que son genre, son origine, ses engagements politiques sont ciblés. Ça me choque. » Que va-t-il alors pouvoir dire, pour justifier la nomination de Philippe Gustin, un homme épinglé par la Cour des comptes elle-même en 2021 ?

Dans le rapport couvrant la période 2017-2020, ce proche de Sébastien Lecornu (ministre des Armées et ancien ministre des Outre‑mer) dont il était à l’époque le directeur de cabinet était alors pointé du doigt pour ses dérives budgétaires au sein du ministère des Outre-mer. Et Mediapart, qui révèle l’affaire, fait état de « messages injurieux relayés dans un groupe WhatsApp ministériel » où Philippe Gustin ne réclame rien moins que la fermeture des chaînes locales ultramarines : « Il faut faire subir aux 1ères le même sort qu’à France Ô… j’en ai marre de payer des impôts pour nourrir ces staliniens nuisibles. »

Faute de pouvoir justifier l’arrivée de ce nouveau conseiller maître, Pierre Moscovici a assuré à Mediapart que « Philippe Gustin ne serait pas associé aux dossiers sur lesquels il pourrait être "conflicté" (sic) et qu’il n’interviendrait pas sur ses anciens domaines d’activité, dans un souci de neutralité institutionnelle ».

En attendant, ce sont les Français qui sont sérieusement « conflictés » !

Marie Delarue

https://www.bvoltaire.fr/encore-un-la-cour-des-comptes-eternel-refuge-des-copains/

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