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M. Macron sur BRUT : avec un ami pareil, la France n’a même plus besoin d’ennemis

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L’acmé. Le point d’orgue : après plus de trois ans d’exercices oratoires divers et multipliés, adresses aux Français, allocutions, présentations, hommages, commémorations, pensez donc : 2h20 du Président Macron qui dialogue dans un live exceptionnel avec la communauté Brut (surtout dans un contexte de lutte contre le communautarisme) ! M.Macron l’a dit, il ne considère pas la jeunesse comme une cible électorale. Nous voilà rassurés. Surtout quand il ajoute : « Les jeunesses françaises sont plus exigeantes que les autres en terme d’authenticité ». Ceux qui pensent que ça pourrait être racoleur ont mauvais esprit.

D’abord, un mot sur le partage de ce temps : 45 minutes sur les violences policières ; puis 30 minutes sur la laïcité, la place des immigrés et qu’est-ce qu’être Français ; 25 minutes sur le Covid (et la réouverture des facultés), 20 minutes sur l’environnement. Pour terminer par 20 minutes sur du divers (place des femmes dans la société, les sans-abri, le sort des Ouïghours). Du positif ? De la hauteur ? De la vision ?

D’autant plus que M.Macron apporte à son auditoire une vue tout à fait désespérante du monde (54’) :

« Cette génération qui est née avec le terrorisme des tours, qui s’est pris une des plus grandes crises économiques et financières en 2007-2008, après a pris le terrorisme ; qui est la génération qui a eu à connaître la conscience du drame climatique et qui maintenant vit à la fois le terrorisme qui revient dans notre pays, la plus grande pandémie qu’on a vue ces dernières décennies. Il y a quand même de quoi se poser des questions personnelles et géopolitiques ».

A cela, il faut rajouter la violence, qu’il cite souvent, les précarités diverses y compris la schiappienne précarité menstruelle. Reconnaissons qu’il évite quand même de parler du formidable déséquilibre économique et social qu’il a soigneusement créé et entretenu par sa gestion de la crise sanitaire.

Pendant ces 2h20, nous avons retrouvé tous les incontournables tant de la rhétorique que de la pensée macroniennes mais en encore plus développés. C’est ce qui fait l’intérêt de l’entretien. Comme c’était long, pour permettre un répérage à ceux qui parfois pourraient douter des dires présidentiels, nous avons indiqué des nombres figurant sous la forme suivante (23’) pour retrouver le moment de l’entretien présidentiel auquel les propos rapportés ont été prononcés. De plus, nous avons entrecoupés les larges extraits de quelques commentaires et illustrations.

Les incontournables de la rhétorique macronienne :

  • Les « Moi, je pense que » sont bien sûr nombreux. On ne les a pas comptés. Et reprendre 2h20 de discours macronien pour arriver à ce décompte était au-dessus de forces humaines moyennes…
  • Les Celles-zé-ceux et toutes-celles-zé-tous-ceux (là, on a compté : environ 25), les policières zé policiers (une petite dizaine), les femmes zé les hommeschacune-né-chacuncertaines-zé-certains et un exceptionnel  je respecte les chinoises-zé-les chinois», qui rendent l’audition d’un développement macronien à peu près aussi agréable que la lecture en écriture inclusive d’un tweet d’Audrey Pulvar, adjointe à la mairie de Paris en charge de… l’agriculture..

  • Des emballements dans l’expression orale qui embarrassent : est-ce simplement une maladresse d’oser dire « le jeune homme qui a été assassiné» (49’) en parlant du tchétchène abattu après avoir décapité M.Paty ? En tout cas, cela permettrait de commencer à comprendre ce qui s’est passé en Tchétchénie pour l’enterrement de ce jeune homme :

  • Que signifie « ce sont des histoires en fait avec plein d’harmoniques» en parlant des destins des immigrés arrivés en France ?
  • Dire « Je veux remettre de l’enseignement de l’arabe» signifie-t-il qu’il y en a eu beaucoup et qu’on l’a supprimé ?
  • Que signifie, là-aussi, l’expression « La France est un pays-monde en quelque sorte» ?
  • Est-il bien sérieux de proposer : « Si on fait des contrôles [de police] en proposant qu’il y ait des citoyens témoins qui soient là, membres d’association, on peut recréer la confiance» ?
  • A propos de l’article 24 de la proposition de loi de sécurité globale et des accusations de diminuer les libertés en France (44’), est-il raisonnable (« On n’est pas la Hongrie, la Turquie ou autres ») de mettre ces deux pays dans le même sac ? Au risque de s’attirer le tweet ci-dessous, provenant d’une organisation sans doute plus proche du gouvernement hongrois que de Georges Soros :

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