La séquence qui vient de se produire aux États-Unis, caractérisée par une sidérante pulsion totalitaire, est très intéressante en ce qu’elle révèle que le bloc élitaire et ceux qui le soutiennent sont fermement décidés à la mise en place d’un régime autoritaire pour préserver son système.
Jack London nous l’a bien expliqué dans «Le Talon de fer»: la surprise (pour ceux qui veulent être surpris) est que le fascisme ne vient pas toujours par là où on l’attend.
Depuis le 3 novembre dernier, Donald Trump, probablement par une mauvaise évaluation du rapport de force, a fait des choix juridiques et politiques qui se sont révélés perdants. Je renvoie à mes interventions (articles et vidéos) qui l’expliquent.
Or, après l'invasion du capitole de Washington, le président sortant s'est vu fermer définitivement son compte Twitter (88 millions de d’abonnés!) suite à une décision des dirigeants de la société qui exploite le fameux réseaux social. De même, Facebook et Twitch on prononcé son banissement de leur plateforme.
On lit à droite et à gauche un certain nombre d’âneries pour justifier de telles décisions. Malheureusement, les trois quarts du temps elles ne sont pas de bonne foi et sont simplement le reflet de l’ignorance et du fanatisme.
Prétendre que les GAFA, qui contrôlent les réseaux sociaux, sont des entreprises commerciales prestataires de services comme les autres et qu’elles sont tout à fait libres de virer leurs «clients» qui ne respecteraient pas leurs règles (comme le ferait par exemple le site de vente par correspondance La Redoute) est simplement faux.
Et ce oour deux raisons:
• D’abord: Aux États-Unis avec les lois antitrust, et en France avec les règles de l’Union européenne sur la concurrence libre et non faussée, les GAFA sont en situation de «position dominante». De sorte que les actes qu’elles viennent d’accomplir à l’endroit de Donald Trump constituent des «abus de position dominante» prohibés.
• Ensuite: Si j’avoue mal connaître le droit américain s'agissant de la discrimination politique, je sais que le premier amendement de la constitution des Etats-Unis fait de la liberté d’expression un droit absolu et sacré, qui peut certes être limité, mais uniquement en application de lois régulières le justifiant et toujours à posteriori de la commission des éventuels abus. Or c'est "a priori" que les GAFA censurent désormais Donald Trump...
Ce qui se passe autour de l’élection américaine est un étonnant révélateur. Les blocs au pouvoir sont fermement décidés à utiliser la voie autoritaire pour se maintenir. Y compris chez nous où l’on rêve de démocratie «sans démos» (la gestion de la pandémie le démontre suffisamment).
En bon français, cela s’appelle un processus de fascisation.
Il est assez dramatique de voir les belles âmes «progressistes» en France acclamer ce phénomène. Pour les tenants de la censure, l'un des arguments avancés est celui de la régularité juridique des mesures qui seraient prises pour porter atteinte à la liberté d’opinion. Or c’est simplement complètement faux.
Le droit a ceci de pratique qu’il permet de révéler les contradictions de ceux qui ne supportent pas que l’on puisse ne pas penser comme eux et qui trouvent normal que l’on réprime brutalement ceux qui osent le faire. À coups de censure, d’interdits professionnels et de procédures judiciaires.
Je n’ai pas grand-chose à voir avec les 75 millions d’électeurs américains qui ont choisi Donald Trump. Mais comme ma camarade Rosa Luxembourg, je pense que «la liberté d’expression est d’abord celle de celui qui ne pense pas comme moi».
Le seul moyen d’éviter cette illégalité radicale serait en somme de démanteler les GAFA. C’est du reste ce qu’un certain nombre d’Etats américains ont demandé. Nul doute toutefois que Joe Biden, qui a bénéficié de leur soutien massif, aura la reconnaissance du ventre et ne touchera surtout pas à leur monopole.
Avocat
https://frontpopulaire.fr/o/Content/co350210/trump-censure-par-les-gafa-qui-est-fasciste
Source : https://frontpopulaire.fr/