Par Marc Rousset, économiste, écrivain, auteur de « La Nouvelle Europe Paris-Berlin-Moscou »
A titre personnel, j’ai toujours été et suis toujours un grand défenseur de l’euro, mais… pour faire l’euro avec les Allemands… faut-il encore être sérieux ! Or les Français avec leurs rêveries socialistes et syndicalistes, les 35 heures, la retraite à 60 ans, leurs 2 millions de fonctionnaires en trop par rapport à l’Allemagne (cout 120 milliards d’euros par an) dont personne ne parle, l’immigration extra-européenne folle et inconsciente dont tout le monde parle, mais dont presque personne ne met sur la table le coût astronomique de 70 milliards d’euros par an, ne sont malheureusement plus un peuple sérieux !
De Gaulle l’avait laissé entendre, même s’il avait réservé l’appellation « peu sérieux » pour le Brésil qui est à la France ce que la France représente pour l’imaginaire allemand. Faut il aussi rappeler que l’Allemagne connait un endettement légèrement inférieur à la France alors qu’elle a supporté le coût monstrueux de la réunification. Le seul moment depuis 1945 où les Allemands, à juste titre, ont eu de la considération pour la France, ce fut sous le Général de Gaulle. Même le terme de « Bömbchen » (petite bombe) employé par certains hommes politiques allemands pour caractériser l’effort nucléaire de défense français, était en fait un signe de jalousie....
La France continue d’afficher « un déficit primaire », ce qui signifie que les comptes publics du budget sont déficitaires avant même le paiement des intérêts annuels à nos créanciers. De ce point de vue, notre situation est pire que celle de l’Italie qui se trouve en situation d’« excédent primaire ». La France enregistre également un déficit de ses comptes extérieurs ce qui dénote un manque de compétitivité. N’oublions pas que sans de Gaulle et Pompidou nous n’exporterions pas d’Airbus et qu’il n’y aurait même pas de Kourou. La France devrait dévaluer pour être à nouveau compétitive par rapport à l’Allemagne. Quant aux défis des pays émergents et de la Chine en particulier, seul un protectionnisme intelligent, dans le cadre d’une préférence communautaire, pourrait nous permettre de réindustrialiser l’hexagone.
Dans ses discussions avec la chancelière Merkel, l’alternative aujourd’hui, pour le Président Sarkozy, n’est plus que la monnaie commune avec le retour au franc et la dévaluation, ou le maintien de l’euro comme monnaie unique en rétablissant progressivement sur une période de dix ans la compétitivité française, mais en bénéficiant d’un soutien allemand direct ou indirect pour la dette française stricto sensu, ce qui est peu probable car impossible à accepter par l’électorat allemand. Cela équivaudrait de facto à une mise sous tutelle de la France par l’Allemagne…
Le plus triste, c’est que la grande majorité des Français n’a toujours pas encore vraiment réalisé ce qui se passe ! Le capitalisme financier est certes en partie responsable de la crise actuelle, à cause de l’escroquerie anglo-saxonne du « sub-prime », mais il sert aussi de bouc émissaire et il est plutôt l’arbre qui cache la forêt du laxisme ambiant ! Il ne manquerait plus que François Hollande, comble tragico-comique de la pantomime socialiste franco-française, pour couronner le tout ! Nous allons malheureusement bientôt réaliser, après le festival insouciant de ces trente dernières années , comme l’écrivait Céline , que « la Vie, c’est plutôt un hôpital qu’un festival ». Selon Henri Louis Mencken, « pour chaque problème, il y a une solution qui est simple, claire et fausse » ; en France, ce sont les rêveries , les âneries et les tromperies socialistes de l’UMPS à la sauce keynésienne, droit-de l’hommiste, toujours plus d’impôts et de dépenses publiques à l’exception des dépenses militaires qui, elles, fondent à vue d’œil, toujours plus d’immigrés, de fonctionnaires, d’emplois aidés sans lendemain, avec des relances aussi coûteuses qu’inutiles de la consommation en lieu et place de la création ou du renforcement de nos entreprises.